« Mais bon sang, comment vais-je me sortir de cette tâche insensée ? De cette idée de m'entretenir avec vous de l'avenir du monde vivant ? Alors que je sais très bien que vous auriez préféré que je vous livre un roman policier.
Il y a dix ans, j'avais publié un très court texte sur l'écologie. Et quand on m'a prévenue qu'il serait lu à l'inauguration de la COP 24, c'est alors que j'ai conçu un projet de la même eau, un peu plus long, sur l'avenir de la Terre, du monde vivant, de l'Humanité.
Rien que ça. »
Et cet essentiel torché comme un petit traité est un petit régal de dérision, de causticité, de drôlerie. Fred Vargas s'en donne à cœur joie pour éclairer cette mouise qu'elle trouve trop éternelle ! Le Canard enchaîné
[...] Et j'aime mieux vous dire tout de suite qu'il s'agit d'un traité définitif. Avant lui des broutilles, des tentatives maladroites, des égarements fâcheux, et c'est la planète tout entière qui continue de vagabonder de paniques en fourvoiements. Or nous sommes tout de même en 2001, et il serait grand temps de faire quelque chose. On n'a que trop tardé. Que depuis trente mille ans on recule pour mieux sauter, soit, je veux bien l'admettre. Mais un jour advient où trop, c'est trop, et où il est impérieux de saisir le taureau par les cornes. Par cette métaphore j'ai nommé la Vie, et ses mystères. Ses lots de questions insolubles et notre démarche chancelante faite de millions de bourdes inlassablement répétées. Alors qu'il est si simple, avec un petit traité tout bonnement efficace, de diriger valeureusement nos pas. Alors qu'il est si facile, en quelque cent feuillets, d'apporter un soulagement à nos errances.
Si votre objectif est de faire un voyage un rien déjanté, vous tenez le bon bout. Un frais alizé fait tourner toutes seules ces quelque cent quarante pages. Il n'y a rien à faire. Une fois le voyage commencé, vous voilà embarqué, inutile de résister. Construire (Suisse)
À la fois autoanalyse et thérapie de groupe, mais loin de toute démonstration académique ou érudite, ce traité se propose, avec humour et autodérision, d'alléger notre tracas, de déposer ce fardeau sur le bord du chemin. Cette douce rébellion est un voyage initiatique au coeur de la pensée zigzagante de l'auteur, en quête de béatitude et d'harmonie.