Zac savait que tout dans l'opération ne tenait qu'à un fil : un retard, une maladresse, un manque de décision devant l'imprévu... Et il y avait Cora à l'aspect tellement convenable et sérieux. Bien sûr, elle avait dit : - Je saurai me conduire en salope lubrique. Mais entre dire et faire... Sans parler de Keko, écorché vif par sa négritude. Le genre à problèmes et à emmerdes. Le genre qui passe son temps à se prouver des choses ou à mettre les autres à l'épreuve. Zac se détestait d'avoir accepté d'entrer dans le coup et d'être revenu en Afrique du Sud. Mais il était trop tard...
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Pendant quatre ans, Tob avait rêvé, caressé, chouchouté la mort de Dino. Il y avait pensé le jour et la nuit... Ça l'aidait à vivre, d'imaginer mille manières différentes, lentes et atroces, de faire crever Dino. Ça l'apaisait.
Cela faisait huit jours que Zac surveillait la fille. Tout chez elle correspondait exactement à ce qu'en avait dit Storney. Une fille sans histoire, comme il devait en exister par dizaines de milliers en Allemagne de l'Est et ailleurs. Une fille plutôt mignonne, qui menait une vie rangée et régulière. Une fille qui aimait les fleurs, les gâteaux au chocolat, la marche à pied, le cinéma français et le patin à glace. En quoi cette môme valait-elle cent mille dollars ? En rien, apparemment. Preuve définitive que les apparences sont trompeuses. Parce que si Storney payait cent mille dollars, c'était que Cristina Crailsheim en valait sans aucun doute cinq ou dix fois plus.
Si on avait demandé au Vicomte ce qu'était l'enfer pour un agent secret, il aurait pu imaginer des tas de réponses... sauf la bonne. Car comment aurait-il pu imaginer que le comble de l'abominable pour un agent secret, engagé dans une histoire complexe où tous les coups sont permis, c'est de se retrouver, par la force des circonstances, flanqué d'un jeune lieutenant de gendarmerie, habité par le respect des lois et de la légalité.
Entre Zac et Caya, dès le départ ça n'avait pas accroché. Caya, elle, ne croyait pas qu'on pouvait faire confiance à un type comme Zac. Un type dont la seule motivation était l'argent. Un type dont on ne savait rien de sûr sinon qu'il avait trafiqué dans le diamant, l'or et les armes. Un type dont on racontait qu'il avait travaillé pour la C.I.A. à Berlin et pour les Russes en Birmanie... De son côté, Zac n'avait aucune envie de s'embarquer dans une opération aussi tordue et dangereuse avec une femme. Seulement, les services secrets israéliens, donc Caya, étaient coincés par le temps et Zac, lui, avait besoin d'argent. Alors...
Depuis quatre ans le « Vicomte » était absent de la devanture des librairies. Le voici qui revient dans un roman où le cynisme et l'amoralité tranquille de certains personnages deviennent les éléments moteurs d'un piège extraordinaire que les uns tendent aux autres. Un piège minutieusement préparé et dont les rouages sont mis en mouvement par le Vicomte et Vigo Curruci un jour gris de la fin de l'automne alors que la première neige vient de tomber sur Moscou. Un piège qui, comme beaucoup de pièges, risque, en cas de pépin, de se refermer sur ceux qui l'ont fabriqué.
Il y avait des semaines que ça durait. Il y avait eu Istanbul, Genève et Athènes. Chaque fois le Vicomte et Vigo Curucci avaient cru qu'ils le tenaient et chaque fois Max Momuy leur avait glissé entre les doigts. Mais cette nuit, à Gênes, ça allait être fini. Cette nuit allait être la dernière de Max Momuy...
Aucune ville au monde n'est agréable lorsqu'il faut y mourir. Le Vicomte, Vigo Curucci et Sophie font pourtant ce qu'ils peuvent pour que Tossen continue à vivre... Ce n'est pas qu'ils lui soient particulièrement attachés, mais ils ont des projets qui le concernent. Des projets que, d'ailleurs, Tossen ignore. Ce qui vaut mieux. Car ces projets, il ne les aimerait pas.
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A travers la fente entre les lattes du volet Zac observa les deux hommes un long moment, puis il se redressa et s'adossa à la paroi de rondins. L'air était doux. Zac trouva brusquement absurde sa présence en Pologne. Absurde aussi ce qu'il allait faire, les risques qu'il allait prendre... Un jour sa chance le lâcherait et... et au fond la vie pouvait être une chose tellement simple. Des arbres, du vin, une jolie fille... Ouais, on dit ça, et puis on s'aperçoit que le vin on l'aime millésimé, que pour aller retrouver la fille, une voiture de sport c'est fichtrement agréable et on se retrouve en Pologne ou ailleurs à jouer sa peau pour un gros sac d'écus...
- Je peux vous procurer le Plan Vironov sur un plateau, en échange simplement du droit d'asile et d'un peu de protection. Si vous refusez, c'est que vous êtes complètement fou. Un silence épais tombe dans la pièce. Moi-même, je retiens ma respiration. Le Plan Vironov... Je me tâte un instant pour savoir si l'autre ne se fout pas de nous. Même si c'est le cas, il va certainement réussir à nous intéresser, le Plan Vironov n'étant rien moins que l'ordre de bataille que les Russes adopteraient en cas de conflit. C'est le genre de truc un peu légendaire dont tout le monde connaît le nom, et que personne n'a jamais vu. Bien sûr, ce n'est légendaire que parce que c'est la chose la plus précieusement gardée qui soit.
C'est liquide, noirâtre et visqueux. Guère attirant, en somme. Seulement, c'est également combustible et ça se nomme pétrole. Alors, ça déchaîne la corruption, le chantage, la violence, les combinaisons compliquées, les coups vicieux. Une très jolie ambiance d'eau trouble, dans laquelle nagent discrètement le Vicomte et Vigo Curucci.
Roland Ridat n'aimait pas la pièce où on l'avait enfermé. Les murs nus, les fenêtres grillagées, la table et les deux chaises avaient par trop un avant-goût de cellule. Il savait que c'étaient les militaires qui avaient insisté pour qu'il fut bouclé là, quitte à lui présenter des excuses plus tard s'ils s'étaient trompés. Mautet le défendrait... mais cela suffirait-il ? Il se sentait nerveux, oppressé. C'était mauvais. On allait venir l'interroger, et il lui faudrait tout son calme. Des pas résonnèrent soudain dans le corridor. Roland entendit nettement le claquement de talons du soldat gardant sa porte, qui rectifiait la position. Une clé tourna dans la serrure, et le battant s'écarta. Un grand type maigre au visage mince entra. La porte se referma doucement derrière lui.
Le correspondant à Munich des Services spéciaux avait appris qu'un certain Hartsmann était vendeur d'armes de guerre en quantité. Pourtant Hartsmann était en train de commettre une erreur : vendre des spaghettis, des bas nylon ou du caviar n'a rien de commun avec le commerce des armes, branche hautement spécialisée dans laquelle la moyenne de vie est très basse...
À la suite d'une mystérieuse machination, le Code de transmission de l'Armée rouge se trouve être de « passage » à Paris. L'intérêt d'un tel document n'a échappé à aucun des différents services qui se croisent dans la capitale. C'est immédiatement le branle-bas de combat pour s'en emparer par la force, tandis que l'heureux propriétaire s'imagine être à même de le vendre au plus offrant. Dans cet ouvrage, Fred Noro a réussi un chef-d'oeuvre de suspense et d'aventure qui en disent long sur ses connaissances du service.
Un agent secret au cynisme flegmatique, un capitaine de gendarmerie légèrement phallocrate et une femme commissaire de police définitivement féministe sont censés collaborer pour empêcher un attentat dont on sait que le spécialiste qui doit le commettre est déjà arrivé dans le secteur. Un spécialiste dont on connaît le nom de code, la couleur des yeux et la teinte des cheveux... mais qu'on ne réussit pas à coincer. L'attentat lui-même est apparemment irréalisable. Et pourtant...
- O.K., cessons de jouer. Nous sommes ici pour avoir une conversation sérieuse. Alors enlevez votre pardessus, nous serons plus à l'aise. L'autre se mordilla pensivement les lèvres, puis demanda, toujours très calme : - Et si je décidais de ne pas accepter votre aimable invitation ? Le Vicomte sourit joyeusement en claquant des doigts, et un revolver apparut comme par génération spontanée dans la main droite de Vigo, sans même que le liquide, dans le verre serré dans la main gauche, eut vacillé. - Félicitations, fit Ricardo, admiratif et convaincu, en entreprenant d'un air parfaitement naturel d'ôter son pardessus. Je prendrais bien un scotch, moi aussi.
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Nous nous levons tous les deux, et Richard va ouvrir. Dans l'encadrement apparaît un Oriental aux yeux bridés et à la face chiffonnée. Poliment, il demande : - M. Richard Blosset ? - C'est moi, répond l'ingénieur. Sur quoi la main droite de l'autre émerge de la poche de son imper, alourdie par un Mauser 9 mm. Il n'a pas le temps de pointer son arme que retentit un plouf ! assourdi, et la face de notre Oriental semble se déchirer sous nos yeux. La balle qu'il vient de recevoir dans la tête l'a pris de biais, lui faisant sauter tout le devant du crâne. Un peu de sang et de matière grise gicle alentour, et ce qui reste du gars tombe sur le palier.
Le Vicomte et Vigo Curucci avaient tout organisé pour que rien de ce que ferait ou dirait Manfred Marbach ne leur échappe. Après quoi tout devait se dérouler dans le droit fil de la logique. L'ennui c'est que la vie n'en a rien à fiche de la logique... Ce qui rend le métier d'agent de renseignements particulièrement pénible.
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Un nommé Victor, à la fin de la guerre, avait compris que le réseau de résistance qu'il commandait pourrait, en temps de paix, lui rendre de grands services, et il avait continué à jouer le double jeux. Mais il avait tort, le nommé Victor.
Zac savait que l'affaire était pourrie. Il le savait très exactement depuis que vingt minutes auparavant il avait découvert qu'on le filait. Du coup, lui qui avait toujours beaucoup aimé Mexico, commençait à trouver la ville sinistre, l'avenue Juarez parfaitement laide et la foule de fin d'après-midi bovine... Bien sûr, la partie pouvait encore se jouer... Mais avec un nombre de chances considérable pour qu'on le découvre, lui Zac, un matin prochain, gisant dans le caniveau d'une ruelle, la gorge tranchée. "Si tu étais futé, tu laisserais tomber", se dit-il. Il remua un instant l'idée. Mais il y avait Cecilia Cuenca et aussi Alvaro, et puis ce fric dont il avait si sacrément besoin...