C'est liquide, noirâtre et visqueux. Guère attirant, en somme. Seulement, c'est également combustible et ça se nomme pétrole. Alors, ça déchaîne la corruption, le chantage, la violence, les combinaisons compliquées, les coups vicieux. Une très jolie ambiance d'eau trouble, dans laquelle nagent discrètement le Vicomte et Vigo Curucci.
A travers la fente entre les lattes du volet Zac observa les deux hommes un long moment, puis il se redressa et s'adossa à la paroi de rondins. L'air était doux. Zac trouva brusquement absurde sa présence en Pologne. Absurde aussi ce qu'il allait faire, les risques qu'il allait prendre... Un jour sa chance le lâcherait et... et au fond la vie pouvait être une chose tellement simple. Des arbres, du vin, une jolie fille... Ouais, on dit ça, et puis on s'aperçoit que le vin on l'aime millésimé, que pour aller retrouver la fille, une voiture de sport c'est fichtrement agréable et on se retrouve en Pologne ou ailleurs à jouer sa peau pour un gros sac d'écus...
Zac savait que tout dans l'opération ne tenait qu'à un fil : un retard, une maladresse, un manque de décision devant l'imprévu... Et il y avait Cora à l'aspect tellement convenable et sérieux. Bien sûr, elle avait dit : - Je saurai me conduire en salope lubrique. Mais entre dire et faire... Sans parler de Keko, écorché vif par sa négritude. Le genre à problèmes et à emmerdes. Le genre qui passe son temps à se prouver des choses ou à mettre les autres à l'épreuve. Zac se détestait d'avoir accepté d'entrer dans le coup et d'être revenu en Afrique du Sud. Mais il était trop tard...
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Pendant quatre ans, Tob avait rêvé, caressé, chouchouté la mort de Dino. Il y avait pensé le jour et la nuit... Ça l'aidait à vivre, d'imaginer mille manières différentes, lentes et atroces, de faire crever Dino. Ça l'apaisait.
Cela faisait huit jours que Zac surveillait la fille. Tout chez elle correspondait exactement à ce qu'en avait dit Storney. Une fille sans histoire, comme il devait en exister par dizaines de milliers en Allemagne de l'Est et ailleurs. Une fille plutôt mignonne, qui menait une vie rangée et régulière. Une fille qui aimait les fleurs, les gâteaux au chocolat, la marche à pied, le cinéma français et le patin à glace. En quoi cette môme valait-elle cent mille dollars ? En rien, apparemment. Preuve définitive que les apparences sont trompeuses. Parce que si Storney payait cent mille dollars, c'était que Cristina Crailsheim en valait sans aucun doute cinq ou dix fois plus.
Si on avait demandé au Vicomte ce qu'était l'enfer pour un agent secret, il aurait pu imaginer des tas de réponses... sauf la bonne. Car comment aurait-il pu imaginer que le comble de l'abominable pour un agent secret, engagé dans une histoire complexe où tous les coups sont permis, c'est de se retrouver, par la force des circonstances, flanqué d'un jeune lieutenant de gendarmerie, habité par le respect des lois et de la légalité.
Entre Zac et Caya, dès le départ ça n'avait pas accroché. Caya, elle, ne croyait pas qu'on pouvait faire confiance à un type comme Zac. Un type dont la seule motivation était l'argent. Un type dont on ne savait rien de sûr sinon qu'il avait trafiqué dans le diamant, l'or et les armes. Un type dont on racontait qu'il avait travaillé pour la C.I.A. à Berlin et pour les Russes en Birmanie... De son côté, Zac n'avait aucune envie de s'embarquer dans une opération aussi tordue et dangereuse avec une femme. Seulement, les services secrets israéliens, donc Caya, étaient coincés par le temps et Zac, lui, avait besoin d'argent. Alors...
Depuis quatre ans le « Vicomte » était absent de la devanture des librairies. Le voici qui revient dans un roman où le cynisme et l'amoralité tranquille de certains personnages deviennent les éléments moteurs d'un piège extraordinaire que les uns tendent aux autres. Un piège minutieusement préparé et dont les rouages sont mis en mouvement par le Vicomte et Vigo Curruci un jour gris de la fin de l'automne alors que la première neige vient de tomber sur Moscou. Un piège qui, comme beaucoup de pièges, risque, en cas de pépin, de se refermer sur ceux qui l'ont fabriqué.
Il y avait des semaines que ça durait. Il y avait eu Istanbul, Genève et Athènes. Chaque fois le Vicomte et Vigo Curucci avaient cru qu'ils le tenaient et chaque fois Max Momuy leur avait glissé entre les doigts. Mais cette nuit, à Gênes, ça allait être fini. Cette nuit allait être la dernière de Max Momuy...
Aucune ville au monde n'est agréable lorsqu'il faut y mourir. Le Vicomte, Vigo Curucci et Sophie font pourtant ce qu'ils peuvent pour que Tossen continue à vivre... Ce n'est pas qu'ils lui soient particulièrement attachés, mais ils ont des projets qui le concernent. Des projets que, d'ailleurs, Tossen ignore. Ce qui vaut mieux. Car ces projets, il ne les aimerait pas.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.