"Sans en avoir toujours conscience, nous sommes nous-mêmes le divertissement des autres, comme ils sont le nôtre. Regarder passer la rue reste un de mes loisirs favoris. Je m'y reconnais. J'y note mes propres ridicules, mes insuffisances, mes prétentions stupides, mes défauts d'apparence, mon inélégance, ma balourdise. Ces gens, dont je souris, témoignent seulement de ce que je suis."
À Reugny, petit village au cœur des Ardennes, plane depuis cinquante ans le secret de la mort de Rosa Gulingen. La star mondiale de cinéma avait été découverte noyée dans la baignoire de sa chambre à l'Hôtel du Grand Cerf, qui accueillait l'équipe de son prochain film ; du bout des lèvres la police avait conclu à une mort accidentelle. Quand Nicolas Tèque, journaliste parisien désœuvré, décide de remonter le temps pour faire la lumière sur cette affaire, c'est bien logiquement à l'Hôtel du Grand Cerf qu'il pose ses valises. Mais à Reugny, la Faucheuse a repris du service, et dans le registre grandiose : le douanier du coin, haï de tous, est retrouvé somptueusement décapité. Puis tout s'enchaîne très vite : une jeune fille disparaît ; un autre homme est assassiné. N'en jetons plus : l'inspecteur Vertigo Kulbertus, qui s'est fait de l'obésité une spécialité, est dépêché sur place pour remettre de l'ordre dans ce chaos.
" Le noir, pour peindre les mœurs, c'est une bonne couleur ", dit l'auteur. Écrite dans un style impeccable, cette enquête faussement classique verra tout un village passé au crible de la plume si particulière de Franz Bartelt, toujours entre burlesque et mélancolie. Dans Hôtel du Grand Cerf, on rit énormément, mais tout est élégant, et rien n'est banal.
Prix Claude Chabrol (Saumur)
Dans une petite ville de province, un assassin prolifique terrorise les arrêts de bus et les passages piétons : plus de quarante cadavres sont à déplorer. Quatre ans que l'inspecteur Gamelle, dépressif et fraîchement largué, ainsi que le bourrin, son adjoint cul-de-jatte, pataugent dans la semoule. Quatre ans que les astres refusent de s'aligner pour leur donner une piste. Sacré Saturne !
Bien loin de laisser tomber l'affaire, Gamelle sera amené à se poser les mauvaises questions, à se méfier des bonnes personnes et à suivre les idées saugrenues d'un aveugle particulièrement intrusif...
Un trio inattendu dans un polar burlesque où Franz Bartelt nous séduit avec son style incomparable.
Plume ubiquitaire et malin génie littéraire opérant, du polar à la féérie grinçante, dans tous les genre connus et inconnus, Franz Bartelt, dans la foulée du Léon Bloy de l'Exégèse des lieux communs, a inventé un genre : le fait divers ontologique, l'écrasé de chien métaphysique. Bref, la tranche de vie essentielle, en dix nouvelles qui, dans un style gouailleur et acéré, marquées d'un humour outre-noir, sondent les mystères du couple, les affres de l'amour et titillent en souriant la zone anxiogène : l'éros malade de l'homme contemporain.
À Puffigny – un village ou, plutôt, " un gros bourg tellement perdu au fin fond de la France profonde que les cartographes n'ont même jamais vraiment pu le situer avec exactitude " –, les habitants sont renommés pour être tous plus menteurs les uns que les autres. Difficile d'espérer y mener une enquête. C'est pourtant ce que va tenter Julius Dump, un peu rentier, beaucoup écrivain médiocre, parti sur les traces de son père disparu et d'un mystérieux butin. Car toutes les pistes mènent à Puffigny. Mais où exactement ? Et comment trouver des réponses dans un village où chacun semble vivre au jour le jour, le nez en l'air et le verbe éclatant ? Julius n'a peut-être pas tout à fait mis les pieds dans un village de fous, mais ça y ressemble beaucoup. Matière à roman ? Et comment !
Après Hôtel du Grand Cerf, Franz Bartelt revient avec un nouveau roman d'énigme. Un régal d'humour noir aux personnages flamboyants.
"Il était là, le con ! Rond comme un bidon. Entouré d'une flopée d'ivrognes encore plus saouls que lui. Je ne l'avais jamais vu en ville. J'ai demandé au Gus qui c'était. Il n'en savait rien. J'ai recommandé une bière. Le type se vantait. Il ne parlait que de son pognon. Il en avait, puisqu'il payait les tournées en sortant de sa poche des poignées de billets. Il refusait la monnaie. Il s'y croyait. Le con. Ah, le con ! Le Gus m'a dit qu'il était déjà saoul en arrivant. Il avait touché la paie ou quoi ? Il buvait du blanc limé. De temps en temps, il se levait et chantait une connerie. Il y a connerie et connerie. Les siennes, c'était des conneries de l'ancien temps. On n'y comprenait rien. Des histoires de drap du dessous, que c'est celui qui prend tout. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Il retombait sur sa chaise, comme un sac. Il se remettait à parler de son pognon. Il en avait des tas. Stocké dans le tiroir de la salle à manger. Tout en liquide.
- T'as pas peur de te faire attaquer ? a demandé un des gars."
Majésu Monroe est brocanteur. Il propose à sa clientèle des objets ayant appartenu à des célébrités : un portrait du Christ à la mine de plomb dessiné par un officier romain, une chaussette - trouée - de Rimbaud, et mille autres raretés qui sentent l'escroquerie et la poésie. Majésu rencontre un jour Noème, fille d'un couple richissime, bien décidée à faire payer à ses parents les crimes de la bourgeoisie. L'amour naît instantanément, basé sur une même haine des riches, un même penchant pour l'alcool et une même absence de scrupules : le mariage est inévitable. Mais, à la mort accidentelle des parents de Noème, les projets du couple tournent court. Pire qu'une guerre civile, la guerre conjugale commence.
On retrouve ici l'imagination retorse de Franz Bartelt, sa verve anarchisante et son style impeccable, pour la plus grande hilarité du lecteur.
Un tueur en série qui massacre les femmes avec un fer à cheval, un commissaire qui roupille tout le temps, un apprenti détective désoeuvré qui résout l'énigme tout en cherchant son père biologique, une petite ville où boire est le seul remède à la mélancolie, tels sont quelques ingrédients de ce faux polar style Série noire, mais vrai numéro de voltige à la Bartelt qui se lance dans un roman comme un jockey dans un tiercé, avec comme cravache des phrases parfaites et absurdes, des aphorismes hilarants et des décors gris comme une orange. C'est irrésistible quand attend d'un auteur qu'il vous emporte où il veut, et si possible loin de vos pompes, of course... Dans ce petit roman, c'est la quintessence d'un auteur au galop unique, au trot entêtant, au pas cadencé. Un bonheur.
Franz Bartelt est un écrivain français prétendument né dans les années 40. Il commence à écrire tôt mais publie plutôt tard, après avoir connu la vraie vie et notamment l'usine (de papier, of course). Avant la quarantaine il se fait écrivain, enchaînant les livres, notamment chez Gallimard où il connaît le succès. Il fait rire son monde, passant de la dramatique au polar (avec deux Série Noire mémorables), et de la nouvelle au roman.
Il est Ardennais, ce n'est pas la moindre de ses qualités.
"Guy Vouine était mou de naissance. Il avait coulé de sa mère, comme d'un pot de confiture renversé. L'accouchement n'avait requis aucun effort, aucune poussée. L'enfant faisait un petit tas sur les linges et le cri qu'il exhala pour manifester qu'il était vivant montait de lui avec la légèreté d'une vapeur. La sage-femme, qui en avait vu de toute sorte, se dit seulement qu'elle n'en avait encore jamais vu de si mou.
Plus tard, il s'avéra que l'enfant physiquement mou était également mou à l'intérieur..."
Au fil de ces seize brefs récits, Franz Bartelt raconte des destinées exemplaires, dans un registre tour à tour goguenard et tendre, loufoque et cruel.
Prix Goncourt de la Nouvelle 2006
Plonque a vraiment tiré le gros lot : sa femme Camina, en plus de refuser de coucher avec lui, a un caractère épouvantable et une famille qui donnerait envie à n'importe qui d'être orphelin ! Mère, frères et soeurs, tous sont dépressifs, bourrés de cachets et sujets aux accidents. Heureusement qu'il y a la voisine, Mme Quillard, qu'il surnomme "Lamoule". Pendant les enterrements, ça occupe les fantasmes...
Savoir que l'on va mourir, savoir accompagner ceux qui vont mourir, savoir mourir en somme, avec humour et élégance, avec obstination et détermination : voilà ce que la vie signifie pour Franz Bartelt.
" Mettez-moi à la poubelle ! Je vous dis de me mettre à la poubelle ! Comme ça, vous serez débarrassés ! À la pou belle?! Quand ça ne va plus, c'est direct à la poubelle ! Perdez pas votre temps ! " C'est long de mourir. C'est long de voir mourir. Surtout celle qui vous a donné le jour et l'amour du livre, des histoires qui racontent la vie. À 92 ans, le temps a perdu le Nord. La boussole est déréglée, on dit que c'est le grand âge, celui où l'on se souvient de choses dans le désordre, celui où on se souvient de rien parfois, celui où on réinvente souvent. Franz Bartelt, comme toujours entre dérision et tendresse, doutes et drôleries, écrit ce temps qui s'effiloche, cette mère qui fait semblant de continuer de lire encore, cette mère qui s'accroche et finit par s'en aller.
Savoir que l'on va mourir, savoir accompagner ceux qui vont mourir, savoir mourir en somme, avec humour et élégance, avec obstination et détermination : voilà ce que la vie signifie pour Franz Bartelt.
Né en 1949 dans l'Eure, Franz Bartelt vit dans les Ardennes, en voisin de Rimbaud. Très tôt, il tombe dans la littérature et les romans noirs - ses instituteurs pensaient le punir en l'obligeant à lire des romans. Il se met à l'écriture dès l'âge de 13 ans. À 19 ans, il entre à l'usine, mais en 1985, Franz Bartelt décide de se consacrer entièrement à l'écriture, le tout en un : romancier, poète, dramaturge, feuilletoniste
et surtout nouvelliste. Toujours cocasse et tendre, il manie l'humour noir, cette autodérision qui est sa marque de
fabrique, avec le savoir-faire d'un fin limier. Il remporte le Grand Prix de l'Humour noir en 2000 pour Le Jardin du bossu et le prix Goncourt de la Nouvelle en 2007 pour son recueil Le Bar des habitudes.
Le village de Neuville s'enorgueillit d'avoir vu naître, à la faveur d'un accident d'avion, l'illustre Clébac Darouin, milliardaire américain. Celui-ci est resté reconnaissant à ce coin de campagne de lui avoir permis de voir le jour, et il inonde le bourg de ses bienfaits. Son dernier cadeau est le plus somptueux : il offre par testament aux Neuvillois un cimetière hors normes. Chaque habitant y aura sa tombe, vaste comme une maison. La cité funéraire se bâtit à l'abri de murs, et chacun y a son petit palais de marbre. Le nouveau cimetière va bientôt attirer les journalistes (dont la jeune et trop excitante Anne-Marie), mais aussi quelques complications inattendues...
On retrouve ici l'univers inimitable de Franz Bartelt, et son style formidable de précision, d'ironie et de roublardise.
A travers les tourments de son dernier de cordée, Basile, Les Noeuds raconte l'ultime jour de la dynastie Porquet, spécialistes historiques de la fabrication des cordes à noeuds. Dans un sursaut désespéré, Basile tente de retarder l'heure, pourtant inéluctable, de son propre dénouement.
Un célèbre rhumatologue reconverti dans la chanson entraîne avec lui dans la mort le monde de ses admirateurs ; un couple occupe ses week-ends à courir les vide-greniers pour se reposer de sa semaine d'adultères multiples ; un artiste dont le talent consiste à changer de pseudonyme tous les quatre matins est pris à son propre piège... Ces treize nouvelles, aussi réjouissantes qu'inattendues, divaguent autour du couple, de la mort et de Dieu. L'auteur dévoile un petit monde d'hommes et de femmes ordinaires confrontés à l'absurdité de leurs vies, de leurs moeurs, de leurs caractères, et s'ingénie malicieusement à les faire trébucher ou chuter.
On retrouve ici le style inimitable, l'humour absurde et noir, la loufoquerie, l'esprit anarchiste et déjanté de Franz Bartelt.
Le narrateur est correspondant local d'un journal de «l'Est pluvieux». Quand son meilleur ami, Basile, magasinier, lui annonce qu'il vient de tromper sa femme, Rose, avec une jeune stagiaire de l'usine, il lui conseille de persévérer dans l'adultère. Mais Basile se sent coupable, car Rose, ayant découvert sa liaison, a sombré dans une profonde dépression. Le roman raconte la longue et héroïque reconquête de Rose par son mari, qui n'ira pas sans drames et sans péripéties. Basile se fait une haute idée de sa mission de magasinier, du bonheur conjugal et de la bière belge. Le narrateur, dès lors, n'a plus qu'une hâte : quitter le village pour s'installer dans une région où il ne se passe vraiment rien. Il pourra enfin se livrer à son occupation favorite, l'épluchage des pommes de terre...
Les lecteurs de Franz Bartelt retrouveront ici l'univers à la fois noir et hilarant des romans précédents, leur cocasserie, leur lucidité cinglante. Il y a là une mélancolie fraternelle dont la saveur amère persiste après lecture - éclairée de sourires tristes ou de franches rigolades.
On retrouve dans ces neuf nouvelles la verve tour ´r tour truculente, sarcastique ou philosophique de Bartelt, son attention trcs fine aux etres et ´r leurs miscres. On y danse sur des musiques tristes La Samba des otaries ou le Quadrille des déménageurs trapus, on se suicide comme on plaisante, on reve qu'on est ressuscité mais on meurt en se réveillant... Une fille parfaitement chaste a une réputation de lubricité qui enflamme tous les mâles du pays, un romancier se met ´r l'épreuve du réel en livrant sa femme ´r la débauche pour écrire un roman érotique (elle y prendra go"ut, hélas)...
L'univers de Bartelt puise sa force dans un style remarquable d'inventivité roublarde, avec un sens exceptionnel de la formule et du dialogue comique.
Il ne fait pas bon perdre sa baguette magique quand on est une fée. Franz Bartelt nous le narre dans ce conte de fées vraiment pas comme les autres. Noir, goguenard, hilare et féroce, ce conte féérique inspiré par la fée Clochette et la pulpeuse Paulette de Pichard, est ciselé par le talentueux Franz Bartelt. Un régal !
Trois amies d'enfance, qui s'étaient perdues de vue, se trouvent de nouveau réunies, vingt ans plus tard, à l'occasion du veuvage de l'une d'entre elles, Nadia, que les deux autres, Mélosse et Gilda, se feront un devoir de consoler. Autant par nostalgie que pour distraire des vies plutôt décevantes, le trio d'autrefois va essayer de se ressouder, au gré de péripéties amoureuses qui mettront sens dessus dessous la petite ville et ses habitants. Entre Gilda, femme d'un notable mal embouché, et Mélosse, révoquée de l'enseignement après avoir boxé un élève, s'engage une course aux bons sentiments, sous le regard comploteur de la veuve et avec la complicité ardente de Maurice, le grand singe du parc d'attractions.
Il faut bien l'avouer, presque tous les personnages de ce roman (y compris, parfois, les trois héroïnes) sont à la fois méchants, hypocrites, cupides, lâches et lubriques. La férocité corrosive et allègre du récit nous les rend pourtant mystérieusement aimables. Comme si, par moments, ils pouvaient nous ressembler...
Le musée de la Torture fait la fierté et la fortune des habitants de Reboul. Comme chaque été, la petite ville organise des festivités sur le thème de la torture, pour la plus grande joie de la foule et des touristes. Et pour le plaisir, aussi, des pensionnaires de l'hôpital psychiatrique qui participent comme figurants au défilé historique. L'un de ces pensionnaires, Ursinal Luccombo, soupçonné d'être un tueur psychopathe, voit là l'occasion d'être sorti un moment de la chambre où il est relégué, et de croiser le regard de Marie Belhomme, la fille d'un riche commerçant... Une succession de meurtres va affoler la préparation de la fête et son déroulement. La plupart de ces meurtres sont commis avec une hache exposée au musée et ayant appartenu à Geoffroy le Tordu. L'enquête dévoile au fil d'un suspense tendu les singularités des habitudes et des moeurs rebouloises.
C'est une intrigue policière tressée avec habileté qui, cette fois, est mise au service de la philosophie loufoque de Franz Bartelt. Le style, impeccablement cinglé, se fait ici l'instrument d'un crime délicieux contre les convenances.
Micheline Bénaise, veuve de fraîche date, s'est débarrassée des vêtements de son mari, y compris du costume en tweed que le défunt savait porter mieux qu'un lord anglais. Un jour, en pleine rue, lui apparaît Augustin Benoît Cheurte, vêtu dudit costume. C'est un jeune statisticien au chômage, qui a entrepris de réorganiser le monde et la vie selon l'ordre alphabétique. Micheline et Augustin Benoît sont dès lors entraînés dans un essai de passion amoureuse où les caprices du coeur, les réquisitions du corps et les prérogatives de l'alphabet ne se combinent que pour mieux se contrarier, et acheminer les protagonistes vers un drame où la continuité de la condition humaine se manifeste dans sa dimension vestimentaire.
Personnage central du roman, Frioul, désoeuvré volontaire et philosophe, vit dans une petite ville de l'Est très ensoleillée. Il parle aux statues, qui lui répondent, naturellement. C'est au cours d'une promenade qu'il rencontre Zouline, pensionnaire de l'hôpital psychiatrique depuis qu'un certain Norbert l'a abandonnée. Amoureux, il se propose d'aider Zouline et l'invite à vivre avec lui. Comme elle reste inconsolable, il décide un de ses amis, sculpteur, à modeler une statue de Norbert. Cette statue, d'une ressemblance parfaite, est installée chez Frioul et Zouline. Mais Norbert affleure sous la glaise : comme les autres statues, celle-là se met à parler... C'est l'histoire de cet insolite et difficile ménage à trois que nous raconte Franz Bartelt, avec un art de l'épithète rare, du dialogue absurde et goguenard, de la facétie langagière, qui le situe dans la postérité de Raymond Queneau et de Marcel Aymé.
Les meilleures intentions du monde ont quelquefois des conséquences tragiques. Les Capouilles, seuls pauvres authentiques de la petite ville, vont pâtir des bienfaits dont les comblent les autres habitants, lesquels ne comprendront pas à temps que ce n'est pas parce qu'on n'a rien qu'on n'a rien à cacher.
« Dans le quartier, tous les bonheurs, tous les malheurs commencent et finissent dans la boulangerie. » Le malheur, c'est d'aller au pain et de ne jamais en revenir, à l'image de la mère du héros, tombée amoureuse du livreur de farine. Le bonheur par contre, c'est de faire une charmante rencontre qui force le destin...
Extrait : « Vous ne me reconnaissez pas ? C'est bizarre. Je suis connu dans le quartier. J'y suis né. Tout le monde ne peut pas en dire autant. J'aurais pu naître n'importe où ailleurs. Mais je suis né là. C'est pour ça que je suis connu. Je suis connu pour être né dans le quartier. Je n'ai jamais bougé. Le plus, c'est quand je traverse la rue pour aller au pain. »
À PROPOS DE L'AUTEUR
Dès ses 15 ans, Franz Bartelt est ouvrier dans une fabrique de pâte à papier. Il quitte l'usine - en gardant le même rythme de travail acharné - pour vivre de sa plume, une plume joyeuse, inattendue, élégante. Il a reçu le prix Goncourt de la nouvelle pour Le bar des solitudes.
À PROPOS DES ÉDITIONS LIBRE COURT
Libre Court propose des nouvelles et des histoires courtes à lire partout en moins d'une heure. Ces textes, signés par des auteurs reconnus, vous entraineront à la découverte de personnages attachants, percutants voire déroutants, portés par une écriture rythmée.
Adam, écrivain en mal d'imagination, accepte le marché que lui propose Simple, une jeune fille vierge que dévore une imagination brûlante. S'il écrit le livre pornographique qu'elle lui demande d'écrire, elle se donnera à lui. Dès lors, de confidences en aveux, de souvenirs en inventions, de témoignages en fantasmes, c'est avec une santé vigoureusement crue qu'ils confrontent leurs expériences respectives et se livrent à longueur de temps et de façon compulsive au plaisir des rêveries, des impatiences, des gestes, des mots et des partages sexuels.
Cette situation paroxystique est l'occasion pour Franz Bartelt d'exercer sa verve inventive, truculente et rabelaisienne.