Animaux discrets et sensibles au faisceau de nos lampes, c'est avec de nombreuses précautions que les naturalistes et scientifiques les étudient. Un monde fascinant est ainsi mis à jour, dont la symétrie avec le nôtre est frappante. Souterrain ou aérien, nocturne plus que diurne, sonore plus que visuel... L'univers extraordinaire des chauves-souris est à découvrir au fil des 100 questions inspirées des sciences humaines, de la biologie, de l'écologie et d'une pratique quotidienne de terrain.
Philippe Moline, dit Flip, ouvrier dans l'usine Deleter, le leader européen de l'ouvre-boite, est quitté par son amoureuse, Patricia, alors même qu'il lui confectionnait une Tour Eiffel en clefs à sardine. Le lundi suivant, en chemin pour l'usine, il ne descend pas du bus. Tandis que ses collègues se heurtent aux grilles fermées de l'entreprise dont les machines ont été vendues et déménagées durant le week-end, Flip arrive au terminus de la ligne. Hagard, il n'est plus littéralement que l'ombre de lui-même, une silhouette nonchalante et sombre, quand il rencontre Trashy, un percussionniste enfumé en quête d'un groupe qui accepte de jouer avec lui. Ensemble, ces deux paumés vont effectivement se perdre en voiture dans la montagne ardéchoise. Sur cette route crépusculaire, puis obscure, ils roulent sans but et sans lumière vers une destination qu'on devine aussi sans espoir. A force de désespérance, ils vont croiser Patricia et les collègues d'usine de Flip qui séquestrent le patron-voyou les ayant privés de travail. Enfin, au bout de la nuit et du chemin, à la fois morts et vifs, ils croiseront aussi leur destin... Mort et vif met en scène des personnages en rupture, amputés du coeur ou de leur emploi, malgré eux, privés de sens de l'orientation et de sens à leur vie, qui errent dans les entrelacs sinueux d'un monde dont on les a exclus.
Une etoile qui grossit et qui se rapproche de la terre, la fin du monde est annoncee. Une rude tâche pour Issicol, fonctionnaire devoue et missionne par « La Securite du territoire » pour maintenir et garantir l'ordre dans les villages et eviter la debauche. Premiere destination, Port Nawak, mais oh surprise, ce village a deja bascule dans la folie, depuis le jour ou une apparition de Marie Madeleine a exhorte les habitants a la luxure et au laxisme. Et les complications vont s'enchaîner pour IssicolSimple pretexte de cette histoire folle, la fin du monde n'en est que le fil conducteur pour mieux renvoyer sur des reflexions de societes teintees d'humour absurde.Port Nawak edite en 1999 par les editions Vents d'Ouest en noir et blanc est aujourd'hui presente dans un nouveau format et une nouvelle edition en quadri pour restituer au mieux les couleurs et les nuances des dessins de Prudhomme.
Le retour d'André Turpin était très attendu. Quinze ans après Un crabe dans la tête, le directeur photo d'Incendies, Tom à la ferme et Mommy nous livre l'énigmatique Endorphine, récit fragmenté qui n'en est pas un, une proposition qui se démarque de la mouvance ambiante. Séquences a rencontré le cinéaste qui nous éclaire sur sa démarche singulière. Parmi les films analysés dans ce numéro, Carol, le nouvel opus de Todd Haynes, Taxi Teheran de Jafar Pahani, Les Démons de Philippe Lesage, Early Winter de Michael Rowe et Fatima de Philippe Faucon, entre autres. La comédienne Françoise Fabian, honorée lors du dernier festival Cinemania, se livre dans une entrevue menée par Élie Castel et le critique des Cahiers du cinéma Thierry Jousse discute critique avec le rédacteur Sami Gnaba.
En plus d'offrir un panorama des événements cinématographiques d'ici et d'ailleurs (retour sur les festivals de Cannes, d'Istanbul et du cinéma latino-américain de Montréal), Séquences nous propose les critiques de plusieurs films ayant su se démarquer en 2013 : Like Someone in Love (Kiarostami), Before Midnight (Linklater), The Great Gatsby (Luhrmann), To the Wonder (Malick) et Sarah préfère la course (Robichaud), entre autres. Le dernier opus du cinéaste chinois Wong Kar-Wai, The Grandmaster, figurant en couverture, est l'occasion de consacrer quelques pages à ce grand maître de la sensualité visuelle. Délaissant l'actualité, la section « Arrêt sur images » s'intéresse à Van Gogh (Pialat), Dark Blood (Sluizer), dernier film dans lequel apparaît River Pheonix, et le « Laboratoire expérimental » analyse Zoo Zéro d'Alain Fleisher.
Séquences inaugure, à l'orée de sa 60e année, une édition désormais tout en couleurs. Élégante et digne façon de célébrer l'oeuvre de Federico Fellini, dont la vie et les films sont analysés et commentés dans un riche dossier de dix-huit pages. Un hommage à Michel Brault, disparu en septembre 2013, trouve aussi une place dans ce numéro. Plusieurs entrevues essaiment la section « Gros plan », dont celle avec Atom Egoyan pour son plus récent film Devil's Knot, un drame labyrinthique puissant présenté lors du dernier FNC. Puis, la jeune réalisatrice Rebecca Zlotowski nous parle de son deuxième opus Grand Central, tandis que Tahar Rahim, tête d'affiche du film avec Léa Seydoux, expose sa vision des personnages qu'il a incarné depuis sa révélation dans Un prophète (J. Audiard) en 2009.
Une entrevue avec Odile Tremblay, critique cinéma au Devoir, fait office d'introduction à une réflexion sur le métier de critique, puis ouvre la voie vers un bilan du cinéma québécois que la revue nous offre juste à temps pour le gala des Jutra. C'est le film La danse de la réalité, nouvelle réalisation d'Alejandro Jodorowski après plus d'une décennie d'abstinence, qui fait la couverture de ce numéro. Une analyse d'Élie Castel est suivie d'une entrevue avec le légendaire iconoclaste. À découvrir aussi dans ces pages, les critiques du dernier opus des frères Cohen (Inside Llewyn Davis), du nouveau film de Podz (Miraculum) et du provocant long métrage de Lars Von Trier (Nymphomaniac).
Séquences ne manque pas de s'intéresser à Félix et Meira, troisième long métrage de Maxime Giroux sacré Meilleur film canadien par le TIFF en 2014. Des entrevues avec le réalisateur et son complice, le scénariste Alexandre Laferrière, nous font découvrir l'extraordinaire aventure humaine et cinématographique derrière l'oeuvre au sujet inédit dans le cinéma québécois. Les films Birdman (Iñarritu), Deux Jours, Une Nuit (frères Dardenne), Interstellar (Nolan) et Yves Saint Laurent (Bonello) font partie des analyses de ce numéro. De plus, comme l'année 2015 marque les 60 ans de la revue, Séquences nous offre une rétrospective de son histoire, ce premier numéro de 2015 étant consacré à la première décennie de la publication de 1955 à 1964.
Après le très remarqué Prisoners (2013), Denis Villeneuve réalise un deuxième film sous le sceau made in USA, Sicario, mais sans esbroufe, sans parti pris, avec une élégance sans pareille, endossant son métier de cinéaste avec un sens inné du professionnalisme. Séquences, avec un esprit d'observation aiguisé, l'oeil juste et une vision cinéphilique cartésienne, analyse ce film aux allures de western moderne sur fond d'espaces dénudés, qui, au-delà de leurs silences inquiétants et de leur luminosité aveuglante, cachent des intentions et des lendemains crépusculaires. Ailleurs dans la revue, les films québécois Guibord s'en va-t-en guerre, Le bruit des arbres et le Journal d'un vieil homme s'insèrent dans la section critique, entre autres, et la cinquième partie soulignant les 60 ans de la revue s'intéresse aux années 1995-2004.
Les mots et les images dans Les écrits ne font pas que se côtoyer : ils se compénètrent, s'imprègnent les uns des autres, s'impriment l'un sur l'autre, s'influencent, se contaminent, les premiers devenant l'ombre portée des seconds et inversement... C'est d'autant plus vrai dans le présent numéro, dont l'iconographie a été confiée à l'artiste-écrivain Alain Fleischer qui, en plus de nous offrir une quarantaine d'images, nous a donnée un texte d'une grande force, Le bain de Diane, où il met en relation pour une très rare fois ses deux passions, pour la littérature et les arts visuels. Puis, des textes de Jacques Henric, Antoine Volodine, Christian Thorel et François D. Prud'homme accompagnent ou analysent les imaginaires de l'oeuvre de fleischerienne. Ailleurs dans ce numéro, un hommage à la traduction ainsi que les contributions de Martine Audet, Diane Régimbald, Paul Chanel Malenfant, Louis-Philippe Hébert, et plusieurs autres.