Entre son travail à l'usine et sa banlieue morne, Louise n'en peut plus de l'ennui abyssal de sa vie. La jeune fille s'égare un jour dans le centre-ville, et la voilà qui tombe en pâmoison devant la maison des Rooland ! Qu'est-ce qui la séduit le plus ? Le charme discret de cette demeure bourgeoise ? Sa fascination pour les deux Américains qui y résident ? L'alcoolisme mondain de Madame ? Le physique irrésistible de Monsieur ? Comme elle réussit à se faire embaucher comme bonne, on peut parier qu'elle le saura bien vite... Guidée par une intelligence animale et une libido devastatrice, Louise a-t-elle vraiment le choix ? Elle déploie son emprise sur le couple, inexorablement... Pour le meilleur et pour le pire.
Quoi de plus charmant qu'une idylle nouée sous le soleil de la Côte d'Azur ? C'est ce qui arrive à un voyageur de commerce sans histoire, Jean-Marie Valaise, tombé fou amoureux d'une jeune Anglaise. Mais la douce ingénue est mariée, hélas. Malheureuse, mais mariée. Et elle repart bientôt pour la pluvieuse Édimbourg, trois fois hélas ! Qu'importe, bravant les brumes d'Écosse, encouragée par la belle, il part la rejoindre. Aussi, lorsque Marjorie feint de ne pas le reconnaître dans la rue, il reste perplexe. Quand il constate la présence inattendue du mari jaloux, il s'angoisse. Et quand le rendez-vous qu'elle lui a fixé derrière un théâtre en plein air, près d'une pelouse, tourne au drame, il a désormais toutes les raisons de s'affoler : il vient de tuer un homme !
Commercial dans l'industrie chimique, Blaise n'aurait jamais dû rester une minute de plus dans cette petite ville de province dénuée de charme. La promesse d'embauche qui avait motivé sa venue ayant échoué, il lui suffisait de reprendre son train. Mais la monstrueuse machination du hasard allait en décider autrement...
En voulant jouer au chevalier servant pour les beaux yeux d'une blonde, la délicate et secrète Madame Castain, le voilà soudain pris au piège. Tourneboulé par un coup de foudre aussi inattendu que dévastateur, il se laisse convaincre par son mari, riche notable et croque-mort de son état, de travailler dans son entreprise de pompes funèbres. Après tout, c'est là un métier comme un autre...
En cette veille de Noël, la nostalgie submerge Albert Herbin, tout juste sorti de prison, moral en berne. Alors comment pourrait-il ne pas être ébloui par le charme de la frêle et si jolie Mme Dravet ? D'autant que la jeune femme a l'air de le trouver à son goût. Pour se rendre chez la belle, il faut emprunter un drôle d'ascenseur : un monte-charge. Mais au pied du sapin l'attend un drôle de cadeau, le mari dans une mare de sang ! Mme Dravet joue la veuve éplorée à la perfection, un peu trop peut-être... Une effroyable mécanique vient de se mettre en branle...
Condamné à mort à la Libération, l'écrivain collaborateur Jean-Louis Roy, après dix ans d'exil et de fuite impossible, revient à Paris sous une fausse identité et un nouveau visage pour tenter l'aventure d'une seconde vie. Malgré toutes les précautions, un homme l'aborde un jour.
"Vous faites erreur, monsieur, je ne vous connais pas.
Vous avez tort d'avoir peur de moi, monsieur Roy, je ne suis pas un mouchard..."
En acceptant le refuge inespéré que lui offre cet admirateur inconnu, le polémiste est entré dans un engrenage inexorable dont le mécanisme pervers va sûrement le broyer.
Cet homme sans rival pour dénoncer l'hypocrisie et les mensonges découvrira-t-il à temps la machine infernale ?
Lorsque l'inspecteur Wilkins arrive chez Doris Huff, ce n'est, en principe, que pour une enquête de routine : savoir dans quelles circonstances Steve, le mari de Doris, a disparu. Mais, très vite, il succombe au charme de la jeune femme et se sent pris dans un piège auquel il est incapable de résister : les bras sinistres de la nuit...
La descente aux enfers, version Frédéric Dard.
Implacable.
Écrit juste après la Libération, La Crève est un huis clos à quatre voix, portrait rageur et fulgurant d'une famille qui règle ses comptes dans la chambre sordide où ils se cachent des maquisards. Il y a le père, Albert, le coeur dévasté par la catastrophe qu'il pressent. Hélène, la fille, une jolie rouquine trop romantique, maîtresse d'un officier allemand, et Petit Louis, son frère, un milicien cynique et revanchard. Enfin Constance, la mère, persuadée de pouvoir encore sauver les siens. D'une noirceur inégalée dans l'univers de Dard, le roman mêle souvenirs heureux et regrets, peurs paniques et rancoeurs, pour mieux nous conduire jusqu'aux heures les plus sombres de l'épuration.
VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ? Il y a des gens bizarres dans les bars, la nuit... Des hommes, des femmes, accrochés à la rampe du comptoir pour "laisser souffler" leur destin. Des hommes, des femmes qui se regardent, qui se sourient... se disent quelques mots, n'importe lesquels : VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ? Et puis ils repartent dans la nuit, à la recherche d'un impossible bonheur, à la recherche d'eux-mêmes. Ils s'en vont plus loin. A San Pedro... Ou ailleurs. VOUS CROYEZ QUE LES MOUCHES AIMENT LE WHISKY ? Vous, vous aimerez ces gens bizarres dans les bars, la nuit... A San Pedro ou ailleurs !
Pour Lino, c'était la seule façon de récupérer le magot après la trahison de cette vermine de Maurice. Prendre en otage la mère et les deux soeurs du traître et se cloîtrer avec elles dans cette vieille maison campagnarde. Un combat pathétique et bouffon s'engage alors entre le criminel endurci et les trois provinciales terrorisées. Dans ce huis clos irrespirable, au cours de scènes lourdes d'angoisse, d'érotisme et de cruauté, l'improbable se produit. Le geôlier, imperceptiblement, semble s'humaniser... "Vous êtes un malheureux, Lino, un infirme moral... En assassinant les autres, c'est vous que vous tuez. Les autres ne font que mourir... vous, vous agonisez."
Le surréalisme, c'est la vie contemplée dans un miroir brisé. Chacun des morceaux la reflète fidèlement, mais l'ensemble la déforme. Depuis longtemps, Frédéric Dard souhaitait écrire des histoires bizarres, ou, plus exactement, déconcertantes. Celles-ci sont courtes mais terribles. En les lisant, vous vous balancerez au-dessus de la réaliré, sur l'escarpolette du fantastique. Et sans doute longerez-vous les rivages de l'au-delà. Mais quoi de plus capiteux qu'un frisson?
Françoise Cassel, 19 ans, débarque à Glunois, bled perdu au fin fond de l'Ardèche, pour y pourvoir le poste d'institutrice suppléante. Hélas, d'emblée les choses se présentent mal... Oh, ce n'est pas que ses élèves la chahutent ! Au contraire, ils seraient plutôt gentils avec elle, les petits bougres... Non, le problème, voyez-vous, c'est que le directeur de l'école, Julien Avène, picole sévère... En fait, il carbure à peine levé au litron de rouge... Ce qui n'arrange pas sa muflerie naturelle... Quant à sa Marthe d'épouse, de vingt ans son aînée et que tout le monde prend pour sa mère, elle voit d'un mauvais oeil l'arrivée d'une " rivale " qui a le double tort d'être jeune et jolie... Bref, très vite le drame couve... Reste à savoir quand il éclatera et sous quelle forme !
Je regardai Gloria, ma petite Gloria, étendue dans sa mort avec ses cheveux d'or et de sang. Son sang encore sur le panneau inférieur du lit, car son tortionnaire s'était servi du montant de bois comme d'un billot pour lui sectionner les doigts. Le gars qui avait fait le coup avait mis toutes les chances de son côté et toutes les charges du mien.
Comment avaient-ils pu savoir que Gloria avait collé les micro-points sur ses ongles avant de laquer ceux-ci avec un enduit foncé ?
Ces types nous avaient suivis d'Indianapolis à Chicago...
Une petite bourgeoise vient troubler l'existence de François Givet, un peintre homosexuel en ménage avec Riton, garçon sympathique, qui le protège farouchement. Ce jeune prolo, mi-voyou, mi-ange gardien, feint de s'amuser de cette liaison naissante et, à ses yeux, contre nature, entre son ami et cette doctoresse trop séduisante pour être honnête. En réalité, Riton a peur et pressent un drame imminent. Une lutte sourde se déclare entre ces trois personnages. Et voilà la guerre allumée...
Derrière l'intrigue criminelle, les doubles jeux et les mensonges, Frédéric Dard dévoile avec une extraordinaire acuité le drame intime d'un homme qui n'aime pas les femmes et fait preuve d'une intuition pénétrante dans un domaine qui lui est, a priori, étranger.
" Écoute... On dirait qu'on construit la bascule. - Fallait bien que ça se produise.... Que veux-tu, le jour de gloire est arrivé... Dans un moment j'irai éternuer dans le son... - Tu iras ! Mais peut-être est-ce pour moi ! - T'as les jetons, hein ? Faut pas... Je te dis que c'est pour moi qu'on monte la bicyclette ! " Tandis que les machinistes travaillent dans la cour de la prison, le condamné à mort revoit l'histoire de son atroce vengeance contre sa femme infidèle. " Dors, putain ! lui dis-je à mi-voix. Dors de ce sommeil aussi artificiel que toi ! Tu en auras besoin pour tenir le coup ! " Dans cette histoire criminelle menée d'une main de fer, avec une insistance terrifiante, Frédéric Dard nous montre jusqu'à quel degré de raffinement, de sadisme et de cruauté vengeresse peut atteindre un homme torturé par la jalousie.
Le jeune homme marchait au bord de la mer. Il était au bout du rouleau, et sa vie, pensait-il, n'avait plus guère de sens. - Ça vous amuserait, un tour en voiture ? Dans l'ombre de la limousine, la conductrice, avait choisi sa proie au hasard. Sous sa robe, elle était entièrement nue... Il n'aurait jamais dü chercher à retrouver l'inconnue. En pénétrant dans cette villa où une jeune femme veille sur sa soeur infirme, il ne sait pas qu'il met un pied dans un inimaginable enfer. Qui est la nymphomane? Qui des deux est la captive de l'autre? Qui est la simulatrice ? Peu à peu la toile tissée par les deux femmes-araignées se referme sur lui. Ainsi que le piège diabolique tendu par Frédéric Dard à son lecteur.
Laurent Haller mène la vie tranquille d'un homme marié. Et s'il lui arrive parfois de tromper sa femme Lucienne, une chanteuse de renom, jamais il ne songerait à la quitter. Lors d'une tournée en province, elle est grièvement blessée dans un accident de voiture. Or le passager du véhicule, tué sur le coup, se révèle être son amant... En plus de la douleur, Laurent est désormais torturé par la jalousie. Au chevet de son épouse mourante, il harcèle une Lucienne lointaine, pour qui ne semble plus compter que le chant mélancolique d'un oiseau dans leur jardin. La cruauté des sentiments et les rancoeurs inavouées se déchaînent alors dans un huis clos infernal.
Il était cinéaste et venait à Hambourg pour inventer une histoire. Dans le train qui filait à travers la campagne enneigée, elle lui avait parlé de la chaude et silencieuse maison où elle vivait avec sa malheureuse soeur au visage défiguré. Il l'avait désirée, aimée sans doute, dès le premier regard. Il était entre ses mains désormais, immobilisé, les jambes fracturées après le stupide accident de train. Entre sa passion pour la soeur mutilée, attentif à l'étrange secret qu'elles semblent partager, quelle aventure plus romantique et plus vénéneuse aurait-il pu rêver ? Prisonnier de ces deux filles, il croit régner sur elles. Peu à peu, le jardin des délices se transforme en un enfer de frustrations et de cruautés. Et le récit glisse vers la tragédie, conduit par un Frédéric Dard souverain dans son art imprévisible d'émouvoir et de torturer son lecteur.
Bob Trajo est un homme heureux : quatre fois champion d'Europe et tenant du titre, une jeune femme qui l'aime, une belle maison, des économies, un ami et challenger accusant sur la balance de la vie dix ans de moins que son âge réel.
Lorsque son manager, le jour de ses trente-quatre ans, lui dit "Tu n'es pas un boxeur fini mais un champion d'Europe fini, tu dois céder ta place à ton ami qui est plus rapide..." Bob refuse et décide d'employer les grands moyens...
Une plage paisible à l'arrière-saison. Le site d'un meurtre presque parfait. N'est-ce pas ce qu'ont voulu le professeur Knox, infirme dans sa chaise roulante, et son trouble secrétaire Buny, pour un couple adultère ?
Daniel, artiste peintre reconnu, n'aspire qu'à la quiétude de quelques semaines de repos, non loin de Barcelone. Un soir, c'est l'accident d'auto, banal et traumatisant. Il renverse une jeune femme qui, à la suite du choc, devient amnésique. Passés les premiers moments d'interrogation - qui est-elle ? est-elle venue seule en Espagne ? -, Daniel se laisse progressivement happer par des sentiments sincères, d'autant plus exaltés qu'ils sont partagés. L'amourette vire à l'amour fou, fusionnel et obsessionnel... Mais c'est compter sans le destin, implacable, et la curiosité, légitime, du jeune homme qui se met à enquêter sur la première vie de sa bien-aimée. Le cauchemar peut alors commencer...
Lisa a su mobiliser et convaincre l'avocat de son amant et ses amis dans le seul but de le faire évader de la prison de Hanovre. Franck, condamné à perpète pour le meurtre d'un flic, sera-t-il enfin libre après cinq années de détention ? Ses amis réussiront-ils cet exploit incroyable préparé à son insu ? Dans sa cellule Franck se pose des questions au sujet de ces cinq années... Lisa est-elle la maîtresse de son avocat ? L'a-t-elle trahi ? Au cours d'une course contre la montre et d'un suspense à huis clos, la jalousie armera-t-elle le bras de la justice immanente ?
Avec ce livre, Frédéric Dard va plus loin dans le chemin tortueux des âmes. Tout en nous captivant par une action aux incessants rebondissements, nous sentons qu'il nous conduit infailliblement là où il veut, c'est-à-dire à une plus large compréhension de l'humanité.
MAUSOLEE POUR UNE GARCE dresse un personnage de femme extraordinaire, vénéneux, fascinant, superbe.
Un livre que vous lirez rapidement, peut-être ? Mais que vous mettrez beaucoup de temps à oublier !
Entre les palaces suisses et le Beyrouth voluptueux des années 50, un comédien fini devient l'amant d'une vieille milliardaire libanaise sous le regard en apparence complaisant du mari. D'une liaison aussi dangereuse qu'obscène, on peut attendre le pire. - Pourquoi moi ? A cause de mon fric ? - Franchement, je ne pense pas. - Alors pourquoi ? - Parce que tu es une vieille salope. Dans cette tragédie de sérail à l'issue imprévisible, des monstres jouent des scènes d'une odieuse cruauté. Mais avec Frédéric Dard, au plus fort de la dépravation sexuelle et morale, on découvre toujours des êtres qui souffrent, humains, trop humains.
Retraité précoce, un fonctionnaire rencontre une jeune femme par petite annonce et l'emmène vivre dans une ferme de Sologne. Mais le fils qu'elle a déjà, sous des dehors charmants, est une petite frappe inquiétante et perverse. Elle-même... - En somme, vous êtes heureux ? - C'est un grand mot... - Elle paraît gentille. Peut-être un peu trop, non ? Dans un climat d'érotisme et de peur, de cupidité et de haines contenues, Frédéric Dard nous montre, avec sa cruauté baroque jusqu'où peut conduire l'asservissement sexuel. Et c'est terrible.