Quelles sont les conditions sociales et intellectuelles de la mise en oeuvre d'un calcul économique ? En portant attention aux techniques intellectuelles utilisées par les acteurs économiques, dans leur matérialité même, les historiens et anthropologues ici réunis ont découvert d'étonnantes convergences entre l'histoire des mathématiques chinoises et celle du Moyen Âge occidental, des continuités surprenantes entre les façons de tenir ses comptes du XIIIe au XVIIIe siècle. Ils ont surtout mieux compris l'intérêt de confronter des données issues d'univers sociaux éloignés : loin de tenir pour acquise la partition du monde entre ce qui est économique et ce qui ne l'est pas, leur questionnement porte sur les modalités du calcul pratique et en restitue les cadres rituels et cognitifs.
Le maintien, voire l'augmentation du travail au noir dans les économies développées sont révélateurs des disfonctionnements durables du marché du travail et des politiques fiscales et sociales.
Sans chercher à unifier le phénomène, Florence Weber distingue les différentes règles qu'il transgresse.
Elle s'attache ensuite à deux enquêtes ethnographiques significatives, dans la Bourgogne industrielle des années 1980 et dans la région parisienne des années 2000. Épouses bénéficiant des droits sociaux de leur conjoint,
femmes seules ou travailleurs sans papiers enfermés dans des carrières au noir, sans-abri faisant feu de tout bois, prestataires de l'aide sociale, professionnels ou bénévoles en quête de reconnaissance,
les stratégies, parfois inévitables, parfois risquées, mises en oeuvre par les individus sont très diverses, revêtant une double dimension économique et morale ; et ceux qui les observent de près sont confrontés à de véritables dilemmes.
Entre la tolérance bien informée et la réforme des politiques fiscales et sociales, la solution n'est-elle pas à chercher du côté d'une économie mondiale qui construirait des droits sociaux au lieu de s'adonner à une course au profit sans règles ?
Cet ouvrage rassemble les conférences inaugurales des trois chaires EHESP-CNSA qui se sont tenues au Collège de France le 23 ?mars? 2012, dans le but de promouvoir la recherche sur le handicap et plus généralement sur la dépendance et la perte d'autonomie en France.
Pourquoi les salaires des aides à domicile sont-ils si bas ?
Une équipe de jeunes sociologues a mené l'enquête auprès des femmes qui font ce métier, mais aussi auprès des acteurs économiques dont elles dépendent - employeurs contractuels (associations ou entreprises), clients (les personnes âgées dépendantes et leur famille), financeurs (les conseils généraux).
C'est un secteur qui manque de main d'oeuvre, c'est un travail qui exige du savoir-faire et du doigté. Pourtant les salaires restent proches du salaire minimum horaire, les temps de travail sont morcelés et chacun croit que les aides à domicile font du ménage, alors qu'elles assument en solitaires un rôle de surveillance sanitaire. Pourquoi la prise en charge de la dépendance ne relève-t-elle pas de l'assurance maladie ?
Ce livre permet de comprendre comment la société française contemporaine traite les personnes âgées et ceux dont elles dépendent pour leur survie.