D'un bout à l'autre de la planète, la montée du poids des dettes, qu'il s'agisse de celles des États, des ménages ou des entreprises, inquiète. En même temps, savoir que les ménages épargnent et que leur patrimoine augmente rassure. Pourtant, si personne ne s'endette, personne non plus ne pourra mettre d'argent de côté : dans une économie marchande, les fourmis ont besoin des cigales ! Source de risques, régulièrement à l'origine de crises, la dette est indispensable à l'expansion de l'activité d'une économie dont les agents ne dépensent pas tout leur revenu. Ce trait paradoxal de la dette amène à répondre autrement aux interrogations récurrentes sur les limites de la dette publique. Tant que les ménages souhaitent épargner plus que les agents privés n'empruntent, nos États peuvent et doivent continuer de s'endetter. S'ils utilisent à bon escient les sommes qu'ils mobilisent, ils ne feront pas faillite...
Pour les tenants du New Age, les prouesses macroéconomiques auxquelles les États-Unis nous habituent ne sont pas le produit d'une politique habile, encore moins celui d'un hasard heureux : ils sont la preuve d'une profonde transformation industrielle et institutionnelle. Une double révolution - électronique et libérale - est venue élever significativement et durablement le potentiel de croissance et abolir définitivement les tensions cycliques. Faut-il vraiment, pour comprendre la faiblesse de l'inflation américaine ou l'importance des créations d'emplois, faire référence à un « nouveau paradigme » ? Constate-t-on effectivement l'accélération des gains de productivité annoncée par les prophètes du New Age ? Telles sont quelques-unes des questions que ce livre cherche à éclairer. Loin de conclure sur un péremptoire « A l'ouest, rien de nouveau », il montre que les changements les plus significatifs ne sont pas forcément les plus soulignés. Il insiste aussi sur les problèmes auxquels l'économie américaine est confrontée. La manière dont elle y fait face ne peut, en Europe au moins, laisser indifférent : dans une large mesure, ces problèmes seront aussi, demain, les nôtres.