Durant la Grande Guerre, la mobilisation financière des Français pour soutenir les combats a été à la hauteur de la mobilisation humaine. Dans ce contexte et pour gagner une guerre totale et mondiale, les banques nationales deviennent des acteurs clés du financement du conflit. Ce livre présente des destins bancaires très contrastés. Alors que la Société générale se recentre sur ses activités en France, Paribas se tourne résolument vers les États-Unis et se renforce en Europe centrale. Une autre banque parisienne, le CIC, s'offre une expansion régionale dans la continuité de l'avant-guerre. Certaines banques du Nord se régénèrent à Paris, développent un réseau national et sortent de la guerre renforcées, malgré les vicissitudes de l'occupation allemande. Les banques alsaciennes, quant à elles, souffrent cruellement lors du conflit puis du rattachement à la France. Le financement de l'économie est en outre profondément et durablement modifié, notamment car le marché boursier est en sommeil. La place des banques françaises dans le monde demeurera, pour des décennies, en retrait de sa position d'avant-guerre. Les nouveaux liens, entre collaboration nécessaire et tutelle de fait, qui se tissent entre l'État et les banques dureront jusqu'aux réformes bancaires des années 1980. Parallèlement, les difficultés humaines engendrées par la guerre ainsi que le développement du travail des femmes incitent les banques à mener une politique sociale novatrice et modifient l'organisation de ces entreprises, en particulier au Crédit Lyonnais. Le métier de la banque de détail évolue également (mécanisation accrue, titres d'emprunts à diffuser auprès du plus grand nombre, démocratisation des chèques...). Enfin, le conflit (avec l'épargne bloquée dans les Caisses d'épargne, la monnaie dévaluée, les impôts augmentés...) bouleverse la relation des Français avec leur argent.
Le siècle dernier a connu de grands bouleversements financiers. Les textes de chercheuses et chercheurs de diverses disciplines rassemblés ici retracent, dans un langage accessible à tous, les évolutions majeures des institutions, des normes, des acteurs, des outils et des pratiques qui caractérisent le système des finances publiques en France. Ce volume met en perspective séculaire la gestion de la dette, le financement étatique de l'économie, la dimension politique du droit financier, l'extension des programmations budgétaires de tout type, mais également les conséquences des guerres et de la construction européenne sur les finances de l'État. À ces analyses s'ajoutent des études de cas sur les modes de financement de la statistique publique et des politiques en matière de culture et d'éducation, respectivement le moins doté et le plus important des postes budgétaires. Cet ouvrage de synthèse dessine à la fois une histoire de l'État par ses finances publiques et une histoire financière d'un long xxe siècle (des années 1880 aux années 2020). Cette double approche permet notamment de mieux comprendre l'état des finances publiques d'aujourd'hui.
Dans la famille des dictionnaires, et en particulier ceux des élites ou des grands corps, celui des inspecteurs des Finances était attendu. Comme les autres, sans doute, il contient des notices biographiques détaillées, en l'espèce celles des 1 217 membres des promotions qui s'égrènent de 1801 à 2009. Mais il s'en distingue aussi. D'abord, par la richesse des articles rédigés par une quarantaine d'auteurs, qui y analysent dans leur diversité les parcours, les pratiques et les activités des inspecteurs au cours des deux siècles écoulés. Ensuite, par l'analyse des figures singulières de soixante-deux inspecteurs, connus ou méconnus, qui ont marqué de leur empreinte la vie économique financière et politique. Si on y ajoute les nombreuses annexes, on prend la mesure du fait que ce dictionnaire est conçu à la fois comme un état des lieux provisoire des études scientifiques sur les membres de ce corps et sur l'institution, mais aussi comme un outil de travail durable en vue de recherches nouvelles.