Hantée par la peur de voir disparaître à jamais dans l'oubli ses parents décédés, Christine Marshall réinvente leur vie dans le Montréal des années 1910-1930 à partir de ses souvenirs, des photos et des lettres qui dorment dans les vieilles valises au grenier. Bribe par bribe, elle retrace la double culture que lui ont laissée en héritage sa mère, canadienne-française et, son père, d'origine irlandaise.
La mère, Éveline, est modiste à une époque où les chapeaux amples sont des objets de rêve; où les termes femme d'affaires et canadienne-française font rarement bon ménage. Le père, Thomas, revient de guerre à jamais meurtri et cantonné dans son silence. Il s'y était embarqué, les yeux remplis de la fierté de défendre sa patrie, de l'espoir noble d'en revenir en héros, couvert de gloire. Mais la réalité se révèle tout autre. Deux figures qui resteront à jamais vivantes dans nos mémoires, grâce aux mémoires de leur fille, Christine Marshall.
Imaginez que la narratrice de ce roman aurait mille ans, qu'elle aurait engendré un ?ls qui aurait aujourd'hui près de cinq cents ans et que celui-ci, à son tour, ait donné naissance à une fille qui aurait plus de deux cents ans. Du Moyen Âge aux massacres des guerres coloniales du Nouveau Monde, d'Elvire à Hugues à Yukiko, mille ans d'histoire défilent au rythme du coeur. « La vie empruntée est un roman magnifique... » (Réginald Martel, « La Presse ».)
Quelque part sur Terre, un petit village de pêcheurs vit depuis toujours selon d'immuables traditions. Alors que tous accueillent la nouvelle année avec l'espoir de voir enfin arriver le « progrès » dans leur communauté, une lente transformation s'opère, inexorablement : un fils cadet s'oppose à son père, une épouse refuse de se couper les cheveux comme l'exige la coutume... Même la mer ne tient plus ses promesses.
Jouant sur différents registres théâtraux plus truculents les uns que les autres, les quatorze personnages de cette pièce pour six acteurs recréent tout un village, évoluant sur trois générations. Le choeur des commères veille au grain et attend le public de pied ferme...
Au centre de l'oeuvre est une femme à la personnalité et au parcours captivants. À son arrière-plan est un tragique épisode de la Deuxième Guerre mondiale qu'on s'étonnera de ne pas mieux connaître.
En 1940, la guerre amène au Canada des enfants réfugiés. Mirka est ainsi accueillie, comme un petit oiseau farouche, par la famille Dumouchel. Marion a huit ans, Mirka en a sept. Arriveront-elles à s'apprivoiser mutuellement ?
Ainsi débute l'histoire fascinante d'une femme rétive et impétueuse qui, en composant avec son passé troublant, sa famille adoptive puis celle qu'elle fondera, avec ses aspirations et son tempérament, traversera au Canada les décennies de l'après-guerre à la fin du siècle.
Mirka mettra toute une vie à découvrir, à assumer et enfin à partager les secrets douloureux de ses origines. Mais ce passé perdu et retrouvé ne sera plus oublié. Ultimement, Mirka léguera à sa fille une mémoire et le devoir de la préserver.
Ce roman promet le plaisir de lecture que recherchent les amateurs de sagas familiales, sans le foisonnement de l'intrigue que l'on associe à ce genre. Il évoque un milieu humain fascinant et peu connu, celui des Tsiganes dans l'Europe des années 30 et 40, leurs relations difficiles avec la société qui les entoure et les persécutions dont ils furent victimes. En suivant le grand arc d'une vie, il fait vibrer une forte personnalité accablée, mais aussi animée, par ses antécédents personnels et culturels.
La veille, bouche épaisse et gargouillis au ventre, repues de « petites cerises » dévorées au pied de l'arbre, nous refusions le souper d'Artémise en lui montrant triomphalement nos dents noircies. Le lendemain, nous nous détournerions de nos banales nourritures en quête de fruits exotiques.
Mémoires à deux voix, «Les enfants de l'été» trace sur papier le parcours de vie des quintuplées Therrien.