Loi Robien, loi Scellier, loi sur la location en meublé professionnel, loi Girardin, loi Demessine, et maintenant loi Duflot. Dix ans de défiscalisation. Dix ans d'abus, de mensonges et de tricheries. Et, à l'arrivée, des dizaines de milliers de particuliers ruinés ou endettés jusqu'au cou. Pourquoi ? Parce que depuis 10 ans, des professionnels de la défiscalisation font croire aux Français à l'investissement dans la pierre et à la promesse de juteuses économies d'impôts ; à la fin, ils se retrouvent à acheter 50% ou 70% trop chers des biens qu'ils louent mal, ou pas du tout.
C'est l'ampleur de ce scandale qu'Erwan Seznec révèle ici dans le détail. Il met au jour un véritable système et le concours de toute une chaîne de responsabilités : celle des maires qui délivrent les permis de construire, des banques qui prêtent, des promoteurs qui construisent, des notaires qui enregistrent. Tous savent que les acheteurs foncent dans le mur, tous se taisent, tous s'enrichissent. Cyniques ou complètement intoxiqués par des professionnels de la construction, les responsables politiques, eux, se taisent et se rendent complices de ce qui est le plus grand scandale immobilier de l'après-guerre. Il se déroule au grand jour, dans une indifférence quasi-totale... Avec à la clef, l'épargne des classes moyennes engloutie pour soutenir artificiellement un secteur du bâtiment " sous cocaïne fiscale " et construire les taudis de demain...
Jean Boustani travaille pour le groupe de construction navale Privinvest. En 2013, il supervise une vente colossale : Privinvest livre deux milliards de dollars de matériel au Mozambique. Une opération encadrée. Légale.
Pourtant, le 1er janvier 2019, Jean Boustani est arrêté à sa descente d'avion par le FBI.
Motifs : corruption, fraude, blanchiment d'argent, dans le cadre des contrats mozambicains. Car l'Amérique n'apprécie pas que l'on vende du matériel à l'Afrique sans lui demander la permission...
Bilan : onze mois de détention pour Jean Boustani, un combat judiciaire, une victoire.
Ce document exceptionnel fait entendre la voix d'un homme bafoué puis blanchi. Il révèle les méthodes d'un pouvoir américain prêt à renier ses propres principes pour asseoir sa mainmise économique, quitte à déséquilibrer le jeu des relations internationales.