Nous vivons une revolution anthropologique.
Nous la sentons dans le mouvement #MeToo, dans la denonciation du feminicide, dans une critique de plus en plus pugnace de la domination patriarcale.
Pourquoi cette montee soudaine d'une conception antagoniste du rapport entre hommes et femmes ?
Dans cet ouvrage, Emmanuel Todd, informé de ses recherches d'anthropologue, avance que l'emancipation des femmes a pour l'essentiel deja eu lieu mais qu'elle conduit à des contradictions nouvelles. En meme temps qu'a la liberté, les femmes accèdent à l'anxiete economique, à l'anomie, au ressentiment individuel et de classe.
Pour comprendre notre présent, il retrace, depuis l'origine, l'évolution de la relation homme/femme dans l'espèce homo sapiens. Il mène aussi une large étude empirique de la convergence entre hommes et femmes et des différences qui continuent de les séparer d'education, de metier, de longevite, de suicide ou d'homicide, de comportement electoral ou de racisme. Il montre comment la libération des femmes a permis l'effondrement de la religion et de l'homophobie, contribué au recul de l'industrie, conduit à l'essor de la bisexualité et au phenomene transgenre.
Un livre qui s'efforce de comprendre, hors des sentiers trop fréquentés de l'idéologie, les paradoxes profonds de notre révolution.
Emmanuel Todd est historien et anthropologue. Il a notamment publié L'Origine des systèmes familiaux (vol. 1, Gallimard, 2011), Qui est Charlie ? (Seuil, 2015), Où en sommes-nous ?, Une esquisse de l'histoire humaine (Seuil, 2017), et Les Luttes de classes en France au xxie siècle (Seuil, 2020).
Macron et les Gilets jaunes ont ouvert une page nouvelle de l'histoire de France, qui mêle retour des luttes sociales et apathie politique, sursaut révolutionnaire et résignation devant les dégâts de l'euro, regain démocratique et menace autoritaire.
Pour la comprendre, Emmanuel Todd examine, scrupuleusement et sans a priori, l'évolution rapide de notre société depuis le début des années 1990 : démographie, inégalités, niveau de vie, structure de classe, performance éducative, place des femmes, immigration, religion, suicide, consommation d'antidépresseurs, etc.
Les faits surprendront. Les interprétations que propose l'auteur doivent, quant à elles, beaucoup à Marx, mais à un Marx mis " sous surveillance statistique ". À gauche, comme à droite, elles paraîtront à beaucoup étonnantes, amusantes, contrariantes, ou angoissantes. Cet empirisme sans concession conduit même Emmanuel Todd à réviser radicalement certaines de ses analyses antérieures.
À la lecture de ce livre riche, stimulant, provocateur, la vie politique des années 1992-2019 prend tout son sens : une longue comédie politique où s'invitent les classes sociales.
Bienvenue donc dans cette France du xxie siècle, paralysée mais vivante, où se côtoient et s'affrontent des dominés qui se croient dominants, des étatistes qui se croient libéraux, des individus égarés qui célèbrent encore l'individu-roi, avant l'inéluctable retour de la lutte des classes.
Emmanuel Todd est l'auteur d'une œuvre originale d'anthropologie historique. Il a notamment publié L'Invention de l'Europe (Seuil, 1990), L'Origine des systèmes familiaux (Gallimard, 2011) et Où en sommes-nous ? (Seuil, 2017).
Baptiste Touverey est journaliste au magazine Books, où il réalise des entretiens avec de grands intellectuels et chercheurs de renommée mondiale. On lui doit aussi un roman Constantinople (Robert Laffont/Versilio, 2018).
De l'émergence d'homo sapiens à nos jours, cette brève histoire de l'humanité est délibérément tournée vers l'intelligence du monde tel qu'il se recompose sous nos yeux.
Or, c'est dans les profondeurs les moins conscientes de la vie sociale, celles auxquelles Emmanuel Todd a consacré sa vie de chercheur, que gît l'explication de ce qui nous apparaît aujourd'hui comme le grand désordre du monde.
Il s'agit ainsi de saisir la dynamique de longue durée des systèmes familiaux, l'articulation de ces systèmes avec la religion et l'idéologie, d'explorer les ruptures induites par le progrès éducatif si l'on veut comprendre l'effet de divergence qui affecte les nations avancées : le paradoxe d'un homo americanus simultanément innovateur et archaïque, le phénomène Trump, le manque de réalisme des volontés de puissance allemande et chinoise, l'efficacité russe, la renonciation japonaise. Cette plongée dans les profondeurs inconscientes de la vie sociale permet aussi d'expliquer les récentes métamorphoses de l'Europe et le Brexit.
Cette revisitation magistrale de l'histoire de l'humanité nous permet finalement d'apercevoir en toute lucidité ce qui nous attend demain.
Emmanuel Todd est historien et anthropologue. Il a notamment publié Le Rendez-vous des civilisations (Seuil, 2007, avec Youssef Courbage), Après la démocratie (Gallimard, 2008), L'Origine des systèmes familiaux (vol. 1, Gallimard, 2011) et Qui est Charlie ? (Seuil, 2015).
Connu du grand public pour ses interventions souvent à contre-courant sur l'Europe et la vie politique française, Emmanuel Todd est d'abord et avant tout un chercheur. Ce dialogue, qui s'est tenu dans le cadre d'un séminaire d'épistémologie, est l'occasion pour l'historien des structures familiales, héritier de l'école des Annales, de revenir sur son parcours, de discuter de ses outils, de son rapport aux écoles historiques et sociologiques, mais aussi de débattre de ses " intuitions " et hypothèses sur le devenir économique et politique des sociétés contemporaines.
Un processus de recherche est-il par définition fait d'aléas et d'imprévus ? Quel usage l'historien doit-il faire des données quantitatives ? Comment, dans la perspective d'une théorie générale des processus sociaux, penser l'articulation entre l'État et les structures familiales ? Le savoir des sciences sociales est-il émancipateur ? Les sociétés humaines préfèrent-elles ignorer la vérité de ce qu'elles sont ?
À ces questions fondamentales d'épistémologie des sciences sociales, Emmanuel Todd apporte des réponses aussi originales que respectueuses des faits, et, non sans humour, échange en toute liberté.
Dialogue préparé et animé par Marc Joly
Texte établi par Marc Joly et François Théron
Qui sommes-nous vraiment, nous qui avons affiché une telle détermination dans le refus de la violence aveugle et notre foi dans la République le 11 janvier dernier ?
La cartographie et la sociologie des trois à quatre millions de marcheurs parisiens et provinciaux réservent bien des surprises. Car si Charlie revendique des valeurs libérales et républicaines, les classes moyennes réelles qui marchèrent en ce jour d'indignation avaient aussi en tête un tout autre programme, bien éloigné de l'idéal proclamé. Leurs valeurs profondes évoquaient plutôt les moments tristes de notre histoire nationale : conservatisme, égoïsme, domination, inégalité.
La France doit-elle vraiment continuer de maltraiter sa jeunesse, rejeter à la périphérie de ses villes les enfants d'immigrés, reléguer au fond de ses départements ses classes populaires, diaboliser l'islam, nourrir un antisémitisme de plus en plus menaçant ?
Identifier les forces anthropologiques, religieuses, économiques et politiques qui nous ont menés au bord du gouffre, indiquer les voies difficiles, incertaines, mais possibles d'un retour à la véritable République, telle est l'ambition qui anime ce livre.
Emmanuel Todd est historien et anthropologue. Il a notamment publié Le Destin des immigrés (Seuil, 1994 et "Points Essais", 1997), Le Rendez-vous des civilisations (Seuil/République des idées, 2007, avec Y. Courbage), Après la démocratie (Gallimard, 2008) et Le Mystère français (Seuil/République des idées, 2013, avec H. Le Bras).
In the wake of the attack on the offices of Charlie Hebdo in Paris on 7 January 2015, millions took to the streets to demonstrate their revulsion, expressing a desire to reaffirm the ideals of the French Republic: liberté, égalité, fraternité. But who were the millions of demonstrators who were suddenly united under the single cry of `Je suis Charlie'?
In this probing new book, Emmanuel Todd investigates the cartography and sociology of the three to four million who marched in Paris and across France and draws some unsettling conclusions. For while they claimed to support liberal, republican values, the real middle classes who marched on that day of indignant protest also had a quite different programme in mind, one that was far removed from their proclaimed ideal. Their deep values were in fact more reminiscent of the most depressing aspects of France's national history: conservatism, selfishness, domination and inequality.
By identifying the anthropological, religious, economic and political forces that brought France to the edge of the abyss, Todd reveals the real dangers posed to all western societies when the interests of privileged middle classes work against marginalised and immigrant groups. Should we really continue to mistreat young people, force the children of immigrants to live on the outskirts of our cities, consign the poorer classes to the remoter parts of the country, demonise Islam, and allow the growth of an ever more menacing anti-Semitism? While asking uncomfortable questions and offering no easy solutions, Todd points to the difficult and uncertain path that might lead to an accommodation with Islam rather than a deepening and divisive confrontation.
In most developed countries there is a palpable sense of confusion about the contemporary state of the world. Much that was taken for granted a decade or two ago is being questioned, and there is a widespread urge to try and understand how we reached our present situation, and where we are heading. In this major new book, the leading sociologist, historical anthropologist and demographer Emmanuel Todd sheds fresh light on our current predicament by reconstructing the historical dynamics of human societies from the Stone Age to the present. Eschewing the tendency to attribute special causal significance to the economy, Todd develops an anthropological account of history, focusing on the long-term dynamics of family systems and their links to religion and ideology - what he sees as the slow-moving, unconscious level of society, in contrast to the conscious level of the economy and politics. He also analyses the dramatic changes brought about by the spread of education. This enables him to explain the different historical trajectories of the advanced nations and the growing divergence between them, a divergence that can be observed in such phenomena as the rise of the Anglosphere in the modern period, the paradox of a Homo americanus who is both innovative and archaic, the startling electoral success of Donald Trump, the lack of realism in the will to power shown by Germany and China, the emergence of stable authoritarian democracy in Russia, the new introversion of Japan and the recent turbulent developments in Europe, including Brexit. This magisterial account of human history brings into sharp focus the massive transformations taking place in the world today and shows that these transformations have less to do with the supposedly homogenizing effects of globalization and the various reactions to it than with an ethnic diversity that is deeply rooted in the long history of human evolution.
Quelles furent les causes du dérapage militaire et totalitaire des années 1914-1945 ? Comment expliquer le succès du marxisme au XXe siècle ? Doit-on toujours craindre la croissance de l'État et le totalitarisme ? Ou peut-on, au contraire, accepter sans terreur un nouveau développement de l'interventionnisme étatique comme solution à la crise économique mondiale ? Délaissant la discussion abstraite et les affrontements de doctrines, Emmanuel Todd apporte une réponse neuve et originale à ces questions traditionnelles : la « tentation totalitaire » est, comme le suicide, l'alcoolisme, la schizophrénie et les accidents de la route, un phénomène de pathologie sociale. Seule l'étude simultanée de ces phénomènes parents permet de définir et de comprendre les transformations mentales du XXe siècle, et en particulier la tendance à l'autodestruction, dominante pendant les années 1900-1950. Cette analyse alerte, irrespectueuse et solidement documentée permet également de situer de façon rigoureuse et originale les diverses cultures européennes les unes par rapport aux autres et d'identifier les tendances actuelles de leur évolution.
This volume provides a concise, yet comprehensive, state-of-the art overview of GI endoscopic emergencies. Although the emphasis is on endoscopic management, peri-procedural considerations, adjunctive medical therapy, and clinical approaches to commonly encountered GI emergencies are discussed in detail. This sets the stage for the in-depth review of current as well as innovative devices and techniques for endotherapy in GI emergencies. Technical aspects of endoscopic procedures are emphasized and supplemented by online video clips to enhance the educational experience.Written by experts in the field, GI Endoscopic Emergencies serves as a valuable resource for practitioners who deal with GI emergencies.
Une conviction cheville cet atlas : la nation française n'est pas un peuple mais cent, et ils ont décidé de vivre ensemble. Du nord au sud, de l'est à l'ouest de l'Hexagone les moeurs varient aujourd'hui comme en 1850. Chacun des pays de France a sa façon de naître, de vivre et de mourir.
L'invention de la France cartographie cette diversité en révélant le sens caché de l'histoire nationale : hétérogène, la France avait besoin pour exister de l'idée d'homme universel, qui nie les enracinements et les cloisonnements ethniques. Produit d'une cohabitation réussie, la Déclaration des droits de l'homme jaillit d'une conscience aiguë mais refoulée de la différence.
La culture est mouvement, progrès, diffusion, homogénéisation bien sûr, mais de nouvelles différences apparaissent sans cesse - aujourd'hui maghrébines, africaines ou chinoises. Il ne saurait donc y avoir de retour à une homogénéité perdue, parce que cette homogénéité n'a jamais existé. Les défenseurs autoproclamés de l'identité nationale ne comprennent pas l'histoire de leur propre pays. Ils sont aveugles à la subtilité et à la vérité du génie national.
L'effondrement du catholicisme puis celui du communisme ont engendré un vide religieux et idéologique qui a fini par couvrir tout l'Hexagone. Cette nouvelle homogénéité par le vide explique l'apparition, parmi bien d'autres choses, dans un pays où les Français classés comme musulmans ne pratiquent pas plus leur religion que ceux d'origine catholique, protestante ou juive, d'une islamophobie laïco-chrétienne, qui prétend que la seule bonne façon de ne pas croire en Dieu est d'origine catholique. L'abysse métaphysique de notre actuel moment politique trouve ici sa source.