Eftihia Mihelakis voulait discuter d'enseignement sans se parer de concepts vides. Avec Catherine Mavrikakis, Jérémie McEwen et Josianne Poirier, elle propose ici une réflexion nouvelle sur le Québec, issue des points de vue incarnés dans les milieux universitaire et collégial, avec un regard décloisonné et résolument tourné vers l'avenir.
Quel pouvoir réside dans la virginité ? Comment comprendre le concept de parthénos, qui peut à la fois désigner un adolescent, fille ou garçon, une jeune vierge à marier, une figure tragique ou une puissante déesse ? Et comment les destins d'Antigone, des Érinyes, de Blanche-Neige, de Susan Salmon - l'héroïne angélique du roman populaire d'Alice Sebold - et de Valentine - la jeune punk imaginée par Virginie Despentes - illustrent-ils la temporalité au coeur des idées véhiculées sur les jeunes filles depuis l'Antiquité ?
Au moment où plusieurs penseurs annoncent une crise mondiale des rites de passage de l'adolescence, cet essai réfléchit au discours occidental sur la virginité vue par la médecine, la loi, la littérature et la mythologie. Il montre que, loin de culminer avec la disparition du fantasme de la virginité, notre époque perpétue l'institution des filles dociles. L'auteure aborde les visages familiers de la victime angélique, de la vierge sacrée, des soeurs virales et s'attarde à l'image encore inexplorée de la jeune terroriste kamikaze en posant la question ultime : la littérature peut-elle sauver les vierges d'un destin morbide et sacrificiel ?
La revue Spirale propose un numéro printanier sur l'appropriation culturelle où les collaboratrices et les collaborateurs réfléchissent sur ce que signifie le fait de parler en lieu et place d'autrui. Le dossier, présenté par Eftihia Mihelakis, explore plusieurs thèmes et enjeux : les cultures autochtones, le rapport à la censure, les sans-papiers en France, les droits d'auteur, le racisme anti-Noirs et bien plus. Il comporte entre autres un entretien avec Barbara Métais-Chastanier, un dialogue entre Nathalie Batraville et Rachel Zellars et des essais de Catherine Mavrikakis et de Mélikah Abdelmoumen. Lisez également une lettre de Sophie Létourneau, une deuxième chronique sur la critique par Catherine Voyer-Léger, un portfolio de Maryse Goudreau présenté par Claire Moeder, des recensions critiques par Kevin Lambert, Laurence Pé, Rebecca Leclerc, Martin Hervé, Luba Markovskaia, Pierre Popovic, Simon Lévesque, Yan Hamel, Clément Willer et Caroline Hogue, puis en théâtre, les critiques de Gilbert David et de François Jardon-Gomez.
Omniprésent, l'humour se donne à toutes les sauces. Drapés dans la vertu, certains humoristes invoquent la liberté d'expression ou la tolérance pour tenir des propos parfois douteux. Plusieurs affirment haut et fort que l'humour est l'antidote aux dérives autoritaires et aux mensonges du pouvoir. D'autres encore riront de leur propre impuissance à changer quoi que ce soit aux mécanismes qui régissent la vie en société. Mais qu'en est-il réellement? Que peut l'humour lorsque la pensée néolibérale se glisse imperceptiblement dans le vocabulaire du citoyen, modifiant de ce fait son rapport au monde?