Günther Anders reste connu principalement en Autriche et en Allemagne pour ses positions radicales en écologie politique. Il formula celles-ci à la suite de l'usage militaire de la force nucléaire pendant la Seconde Guerre mondiale, positions qui évoluèrent encore lorsque la catastrophe de Tchernobyl se produisit en 1986. La destruction de l'environnement vital, la durabilité des déchets, les pollutions à grande échelle, le réchauffement climatique, l'hostilité immanente au nihilisme technique ou encore la dégradation des relations entre exploitants et exploités, sont autant d'occasions de poser un problème philosophique : comment un monde technicisé, un monde qui tend à exclure ou détruire l'homme, laisse-t-il la possibilité d'une politique ? L'objectif de cet ouvrage sera d'offrir un parcours des thèses majeures du philosophe concernant la relation entre technique et politique. L'intérêt de son oeuvre consiste en effet à intégrer des problématiques d'actualité en écologie politique et en critique sociale à des considérations anthropologiques et philosophiques.
Nouveau Prométhée, l'homme contemporain ressent de la honte face à la perfection des instruments nés de sa propre main. Symptôme du nihilisme, ce sentiment révèle un décalage plus profond entre l'homme et son monde, système des instruments. Afin d'éviter une désastreuse conséquence, de nouveaux outils esthétiques et moraux doivent être inventés. Cet ouvrage se propose d'offrir une introduction aux concepts et arguments forgés par Günther Anders dans le cadre de sa critique originale de la technique.