Passionnés par le XVIIIe siècle, les frères Goncourt ont consacré une grande partie de leur vie à enquêter sur les moeurs d'alors. De la mode à la politique, en passant par les couvents et les salons, ils célèbrent dans cet essai la toute-puissance de la femme à l'époque des Lumières, et en particulier l'aristocrate parisienne, qui se distingue par son élégance, son intelligence et sa liberté affective et sexuelle.
Décriés et négligés en leur temps, les frères Goncourt figurent parmi les précurseurs de la Nouvelle Histoire. C'est dans cette perspective qu'Elisabeth Badinter nous invite à redécouvrir cet essai méconnu dans sa lumineuse préface : "À la différence de l'histoire politique traditionnelle qui a toujours ignoré la femme, l'histoire des moeurs et des mentalités peut seule la faire apparaître comme sujet de l'histoire."
Histoire d'une prostituée criminelle, La Fille Élisa (1877) jette une lumière crue sur deux mondes en marge : les maisons closes et les prisons. En retraçant la décomposition psychique d'une fille de rien, condamnée dès sa naissance à l'effacement et à la déréliction, Edmond de Goncourt, hanté par le souvenir de son frère Jules, mort aphasique sept ans plus tôt, fait ici un grand roman sur le silence. Saisissante étude où le « style artiste » se mêle à la nudité violente de l'intrigue, La Fille Élisa remporta à sa parution un succès qu'aucun des romans antérieurs des deux frères n'avait connu.
À travers ses peintures élégantes et ses estampes sur bois sublimes, Katsushika Hokusai (1760-1849) est devenu l'un des artistes japonais les plus reconnu au monde. D'un style simple, mettant en scène des courtisanes et des acteurs célèbres, Hokusai a transformé l'art ukiyo-e en un style élaboré dépeignant la beauté de la nature au travers des représentations de paysage et de faune. Son style et ses sujets ont évolué aussi souvent que son nom, mais le talent d'Hokusai en tant qu'artiste est resté le même, et son influence dans des mouvements postérieurs tel que l'Art Nouveau et l'impressionnisme est incontestable.
En pleine campagne, au pied d'un poteau d'octroi dressé dans un carrefour, se croisaient quatre routes. La première, qui passait devant un château Louis XIII moderne où sonnait le premier coup du dîner, s'élevait par de longs circuits au haut d'une montagne abrupte. La seconde bordée de noyers, et qui devenait au bout de vingt pas un mauvais chemin vicinal, se perdait entre des collines aux flancs plantés de vignes, aux sommets en friche. La quatrième côtoyait des carrières de balast encombrées de claies de fer à trier le sablon et de tombereaux aux roues cassées.
Si la sensualité avait un nom, elle s'appellerait sans doute Utamaro. Soulignant avec délicatesse le jardin des plaisirs que fut un temps Édo, Utamaro, par la richesse des étoffes, les longs cous de cygnes féminins, les regards énigmatiques, évoque en quelques traits la volupté de tout l'Orient. Et si certaines scènes trahissent pudiquement les jeux amoureux, nombre de ses shungas sont univoques rappelant, dès lors, que l'amour au Japon est avant tout érotique. Puis, s'éloignant un temps de ces joies citadines, il explora avec autant de simplicité la sobriété de la nature : neige crépusculaire, lune évanescente... La finesse de sa touche révèle en quelques traits tout le raffinement de l'apprentissage de l'école Kano. Edmond de Goncourt en sublimant l'art de ce maître japonais nous ouvre les portes d'un art dont les codes et les nuances échappent à notre regard. Cet ouvrage initiatique, par ses magnifiques estampes, nous invite dans ce magnifique jardin d'Aphrodite à découvrir, ou à redécouvrir, l'art japonais.
Les frères Goncourt ont laissé à la postérité deux monuments, qui ont quelque peu éclipsé leurs romans : le prix littéraire qui porte leur nom, et leur Journal. Celui-ci commence le 2 décembre 1851, jour du coup d'État de Napoléon III, et s'achève à la mort d'Edmond, en 1896. C'est une inestimable mine d'informations sur la vie littéraire, artistique et politique du XIXe siècle. Habités par un idéal de vérité et de transparence, ils s'y montrent d'une lucidité sans concession, jusqu'à en être fielleux. Ils ne cessent d'exposer leurs contemporains, révélant les secrets, moquant les ridicules. Leur Journal est comme un réseau social avant l'heure.
Brouillant la frontière du dicible et de l'indicible, ils racontent le sexe, la mort, la violence du temps. Secrétaires de leurs perceptions, sensations, humeurs - et de celles des autres -, ils redéfinissent la notion d'intimité. Ce tombeau littéraire que les deux frères, hantés par la mort, ont édifié pour leur gloire est aussi le mémorial de leurs contemporains.
Il est temps de redécouvrir ces témoins capitaux que furent les Goncourt.
Célèbres pour leur Journal et leurs biographies des maîtresses royales et des grandes actrices du XVIIIe siècle, les Goncourt comptent aussi parmi les plus grands romanciers naturalistes. De 1860 à 1870, les deux frères ont écrit six romans à quatre mains, qui sont ici réunis pour la première fois.Les romans des " bichons ", comme les appelait Flaubert, leur grand admirateur, sont des études de cas. Ils n'ont, en apparence du moins, aucun lien entre eux. Avec une précision de cliniciens, les auteurs analysent les caractères, les moeurs, les comportements, les singularités, les extravagances de quelques figures, qui représentent de manière exemplaire les traits les plus saillants, les travers les plus criants et les monstruosités les plus affligeantes de leur époque.
Les Hommes de lettres voient un auteur se débattre à en devenir fou dans la jungle de la vie littéraire, où seule commande la loi du succès acheté à n'importe quel prix.
Manette Salomon présente le milieu non moins frelaté du monde de l'art et des ateliers.
Soeur Philomène et
RenéeMauperin suivent le destin de deux jeunes femmes que la quête d'une vérité personnelle et un désir d'authenticité font quitter le monde.
Germinie Lacerteux est l'histoire stupéfiante de la double vie de leur propre bonne, servante attentionné le jour et créature méconnaissable la nuit.
Madame Gervaisais, enfin, montre que le mysticisme peut pousser une conscience jusqu'à l'hystérie.
" Un des caractères les plus particuliers de nos romans, ce sera d'être les romans les plus historiques de ce temps-ci, ceux qui fourniront le plus de faits et de vérités vraies à l'histoire morale de ce siècle ", notent les deux frères dans leur
Journal, le 14 janvier 1861.
Servante auprès de la très pieuse et respectable Mlle de Varandeuil, Germinie tombe amoureuse de Jupillon, un dépravé notoire, et lui consacre toutes ses économies. Criblée de dettes, rejetée avec violence par son amant, elle sombre dans une vie de débauche et d'ivrognerie.
À la mort de leur domestique, Rose Malingre, les frères Goncourt découvrent avec effroi qu'elle partageait sa vie entre alcool, orgies et culpabilité dévorante. Ébranlés par cette révélation, ils décident d'écrire un drame misérable, d'une banalité tragique : celui du peuple, jusqu'alors tenu à l'écart de la littérature. « Ce livre vient de la rue », revendiquent-ils en 1864 dans la préface de Germinie Lacerteux, dont le ton cru, clinique, déclencha une vague de dégoût sans précédent chez ses lecteurs. À travers ce roman scandaleux, le naturalisme fait une entrée fracassante en littérature, et y insuffle déjà le frisson moderne.
Voici l'histoire de la splendeur et de la décadence d'un homme de lettres et d'un homme du siècle, Charles Demailly, triste héros qui, après avoir tenté trois fois sa chance, dans le journalisme, la littérature et le mariage, finit son existence dans un asile de fous. Dans ce roman à clés paru en 1860, les frères Goncourt s'attaquent à la bohème littéraire, incarnée par la presse à scandale - ce «monde carotteur de la pièce de cinq francs», affairiste et malhonnête, qu'ils dénoncent dans leur Journal. En mettant en scène, sous des noms d'emprunt, leurs contemporains - Théodore de Banville, Théophile Gautier, Jules Barbey d'Aurevilly ou encore Gustave Flaubert -, ils nous plongent dans l'intimité d'un cercle de lettrés. Ils dressent, enfin, une véritable cartographie du plaisir parisien, et nous promènent dans les théâtres, les bals et les cafés, partout où règne la «blague», parole vide et gonflée d'air comme la blague à tabac qui lui a donné son nom. Si Charles Demailly déchaîna les foudres des critiques - Adolphe Gaïffe s'opposa à sa parution, «au nom de l'honneur des lettres et de la considération du journalisme » -, il n'en demeure pas moins une pièce fondatrice de l'oeuvre des Goncourt. Ainsi que l'écrivait George Sand aux deux frères : «Votre livre est très beau, et vous avez un grand, un énorme talent. »
Le nom de Mme Du Barry est souvent synonyme de scandale. Quelle fut la vie de la favorite ? Sur un mode souvent grivois, comme il se doit, et avec beaucoup de verve, les frères Goncourt décrivent l'arrivée à la cour, les intrigues, les années fastes et le « luxe de la femme galante » dont témoignent ses comptes et ses factures. La chute n'en est que plus grande : les arrestations, les interrogatoires, la prison puis l'échafaud. Cette biographie est complétée par plusieurs documents, souvent inédits : mémoires des « marchands, ouvriers et fournisseurs », réponses de la Du Barry devant le tribunal révolutionnaire, perquisitions, inventaire des biens. Avec leur sens du détail et leur plume de romanciers, les Goncourt campent un personnage pittoresque et attachant qui a inspiré plusieurs films importants de Lubitsch à Christian-Jaque.
BnF collection ebooks - "Un peu plus loin, grimpait un interne de la Pitié, en casquette, avec un livre et un cahier de notes sous le bras. Et presque à côté de lui, sur la même ligne, un ouvrier en redingote, revenant d'enterrer un camarade au Montparnasse, avait encore, de l'enterrement, trois fleurs d'immortelle à la boutonnière."
BnF collection ebooks a pour vocation de faire découvrir en version numérique des textes classiques essentiels dans leur édition la plus remarquable, des perles méconnues de la littérature ou des auteurs souvent injustement oubliés. Tous les genres y sont représentés : morceaux choisis de la littérature, y compris romans policiers, romans noirs mais aussi livres d'histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou sélections pour la jeunesse.
Pendant vingt ans, Flaubert et les frères Goncourt échangèrent des lettres extrêmement précieuses pour comprendre, certes, les " créatures " contradictoires, changeantes et vulnérables, mais surtout les grands artistes qu'ils furent tous trois." Qui révélera mieux que la lettre autographe la tête et le coeur de l'individu ? [...] Seule la lettre autographe sera le confessionnal où vous entendrez le rêve de l'imagination de la créature, ses tristesses et ses gaîtés, ses fatigues et ses retours, ses défaillances et ses orgueils, sa lamentation et son inguérissable espoir. "
Par ces quelques lignes de la préface de leurs
Portraits intimes du XVIIIe siècle les frères Goncourt, grands amateurs et collectionneurs d'autographes s'il en est, révèlent tout le prix qu'ils attachent aux correspondances.
Et de fait, celle qu'ils échangèrent avec leur ami, maître et rival Flaubert au long d'une relation de vingt ans (1860-1880), se révèle, en écho et en opposition parfois à leur célèbre
Journal, extrêmement précieuse pour comprendre, certes, les " créatures " contradictoires, changeantes et vulnérables, mais surtout les grands artistes qu'ils furent tous trois, artistes qui considéraient la littérature comme un véritable sacerdoce et se percevaient comme les derniers représentants d'un art " pur ", sacré, à l'abri du mercantilisme et de la " blague " moderne : " La pure littérature, le livre qu'un artiste fait pour se satisfaire, me semble un genre bien près de mourir. Je ne vois plus de véritables hommes de lettres, de sincères et honnêtes écrivains que Flaubert et nous " (
Journal, 9 août 1868).
Cette correspondance est aussi éminemment instructive (et complète en cela de façon irremplaçable le
Journal) pour la connaissance du champ littéraire sous le Second Empire et la compréhension des sociabilités d'écrivains, penseurs et artistes.
Admirés par Zola mais boudés de leur vivant, Edmond et Jules de Goncourt sont aujourd'hui reconnus pour leurs talents de romanciers, et la célèbre Académie créée par Edmond. Mais ce que l'on ignore, c'est que les deux frères étaient aussi des passionnés d'histoire. Dans la continuité de leurs oeuvres naturalistes,
qui mettent souvent en scène la gent féminine, les deux hommes se sont penchés sur la condition des femmes qui les ont précédés.
Dans La Femme au XVIIIe siècle, les Goncourt décortiquent le quotidien des jeunes filles et les conséquences d'une éducation souvent oppressante.
Dans les plus hautes sphères sociales, ils dépeignent une éducation qui empêche toute spontanéité : grâce factice, éducation religieuse et stricte du couvent, mariage sans consultation...
Sont dépeintes aussi les femmes philosophes, celles qui tiennent salon, comme Mme de Tencin, Mme de Lambert ou Mme du Deffand, et les intrigantes prêtes à défaire des ministères...
Au sein de la bourgeoisie, la famille limite le passage au couvent et préfère laisser aux jeunes femmes le libre choix de leur époux. Enfin, pour reprendre la formule des Goncourt, la femme du peuple « n'est femme que par le sexe, est peuple
avant d'être femme ». Pourtant, les archives retrouvées par les deux écrivains montrent que les actrices et les courtisanes étaient traitées en égal dans la haute société.
Sous la plume vive et précise des frère Goncourt, les femmes du siècle des Lumières prennent vie sous nos yeux.
Les meilleurs bons mots, maximes et fulgurances glanés dans le Journal des Goncourt par Rodolphe Trouilleux et illustrés par Boll. Les deux frères y prennent alors un autre visage : gouailleurs, acerbes, érotomanes, voyous...
Ces perles, accompagnées d'un appareil critique pertinent, nous offrent le portrait sensationnel de deux des plus grands acteurs de la littérature française du XIXe siècle.
Rodolphe Trouilleux sélectionne ici le plus piquant du fameux Journal et nous plonge dans le Paris XIXe siècle.
Boll quant à lui, est dessinateur de presse (Livres Hebdo, Les Échos, Paris-Match) et auteur de plusieurs livres publiés chez Grasset, le Tripode, Larousse ou le Seuil.
Poète de l'Art d'aimer du temps », voilà comment les Goncourt définissent Jean-Honoré Fragonard (1732-1806), un des artistes les plus importants de sa génération, qui a pourtant failli plonger dans l'oubli, dépassé par l'influence grandissante du mouvement néo-classique dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle. Peintre de l'amour et de la volupté, il a également donné naissance à une oeuvre riche et plurielle ; peintures historico-mythologiques, scènes galantes et religieuses, portraits et paysages, le génie de Fragonard ne connaît ni école ni contrainte. De son geste rapide et aérien, il capture l'essence de son époque, une douceur de vivre et une insouciance propres à l'Ancien Régime, illustrant de la plus belle des manières un certain esprit français, à la fois raffiné et décadent.
Edmond (1822-1896) et Jules (1830-1870) de Goncourt ont publié, en commun, parmi d'autres écrits, des romans, dont emph{Germinie Lacerteux} (1864) et emph{Madame Gervaisais} (1869). Après la mort de Jules, Edmond publiera quatre autres romans, dont emph{La Fille Élisa} en 1877. Mais ils sont surtout connus aujourd'hui pour un Journal (c'est Edmond qui en a écrit les trois quarts), véritable document sur la vie littéraire et culturelle de l'époque. Le Journal, dans son intégralité, n'a paru qu'en 1858. Extrait: Jugeant que ces plaisirs devaient suffire à Sempronie, jaloux d'ailleurs de l'avoir toute à lui et toujours sous la main, M. de Varandeuil ne la laissait se lier avec personne. Il ne l'emmenait pas dans le monde ; il ne la menait chez leurs parents revenus de l'émigration qu'aux jours de réception officielle et d'assemblée de famille. Il la tenait liée à la maison : ce fut seulement à quarante ans qu'il la jugea assez grande personne pour lui donner la permission de sortir seule. Ainsi nulle amitié, nulle relation pour soutenir la jeune fille : elle n'avait plus même à côté d'elle son jeune frère parti pour les États-Unis et engagé au service de la marine américaine.
Cette soeur s'appelait, de son nom de religion, soeur Philomène.
Son nom, sur son acte de naissance, était Marie Gaucher.
Edmond (1822-1896) et Jules (1830-1870) de Goncourt ont publié, en commun, parmi d'autres écrits, des romans, dont emph{Germinie Lacerteux} (1864) et emph{Madame Gervaisais} (1869). Après la mort de Jules, Edmond publiera quatre autres romans, dont emph{La Fille Élisa} en 1877. Mais ils sont surtout connus aujourd'hui pour un Journal (c'est Edmond qui en a écrit les trois quarts), véritable document sur la vie littéraire et culturelle de l'époque. Le Journal, dans son intégralité, n'a paru qu'en 1858. Extrait: Et cependant son fils, dans l'atrophiement de son cerveau et de sa langue, montrait, en grandissant, une faculté, un sens rare et unique, un véritable génie musical d'enfant, une précocité de prodige pour saisir, comprendre, retenir, goûter, savourer ce qu'il entendait. La musique devenait sa passion, le plaisir, l'intérêt, l'expansion de sa vie rétrécie et incomplète ; et avant de l'emmener en Italie, la plus grande joie que la mère pouvait donner à l'enfant, joie qu'il attendait dans la fièvre, c'était de le mener, tous les mardis, à l'Opéra. Le lendemain, Pierre-Charles passait obstinément sa journée entière, enfermé dans le cabinet aux robes, à tambouriner sur les vitres tous les grands morceaux de la veille.
Edmond (1822-1896) et Jules (1830-1870) de Goncourt ont publié, en commun, parmi d'autres écrits, des romans, dont emph{Germinie Lacerteux} (1864) et emph{Madame Gervaisais} (1869). Après la mort de Jules, Edmond publiera quatre autres romans, dont emph{La Fille Élisa} en 1877. Mais ils sont surtout connus aujourd'hui pour un Journal (c'est Edmond qui en a écrit les trois quarts), véritable document sur la vie littéraire et culturelle de l'époque. Le Journal, dans son intégralité, n'a paru qu'en 1858. Extrait: Enfin l'ordre est donné d'introduire l'accusée. Des gens, pour mieux voir la souffrance et la décomposition de son visage, à la lecture de l'arrêt, sont montés sur les banquettes. La fille Élisa, d'un bond, apparaît sur la petite porte avec un regard interrogateur fouillant les yeux du public, lui demandant de suite son destin. Les yeux se baissent, se détournent, se refusant à lui rien dire. Beaucoup de ceux qui sont montés sur les banquettes redescendent. L'accusée s'assied, s'agitant dans un dandinement perpétuel sur le grand banc, le visage dissimulé, les mains croisées derrière le dos, comme si déjà elle les avait liées et que la femme fût bouclée.
Il nous parle de l'ennui que lui cause la peinture, de l'indifférence qu'il apporte à la réussite d'un tableau, en même temps qu'il s'entretient bavardement du goût qu'il a à écrire, du petit battement de coeur à son réveil, de la petite fièvre à laquelle il se reconnaît apte à la composition d'un bouquin, et malheureusement des longs intervalles, et des années qui séparent un livre d'un autre, en sorte que lorsqu'il se remet à la copie, il est incertain s'il sait encore écrire.
Cinquième tome d'un témoignage passionnant de deux personnages au coeur de la vie littéraire du XIXème siècle, regroupant observations politiques, propos entendus dans les diners mondains et les salons, récit des succès ou des échecs des prochains livres ou pièces de théâtre.
Sixième tome d'un témoignage passionnant de deux personnages au coeur de la vie littéraire du XIXème siècle, regroupant observations politiques, propos entendus dans les diners mondains et les salons, récit des succès ou des échecs des prochains livres ou pièces de théâtre.
Quatrième tome d'un témoignage passionnant de deux personnages au coeur de la vie littéraire du XIXème siècle, regroupant observations politiques, propos entendus dans les diners mondains et les salons, récits des succès ou des échecs des prochains livres ou pièces de théâtre.
Trisième tome d'un témoignage passionnant de deux personnages au coeur de la vie littéraire du XIXème siècle, regroupant observations politiques, propos entendus dans les diners mondains et les salons, récit des succès ou des échecs des prochains livres ou pièces de théâtre.