« Vous mettez toujours une robe couleur du temps, Gillette ! - Oui, celle-là est grise comme ce ciel d'hiver. Grise comme ma vie... » Ainsi parle Gillette d'Arbiers que la vie, en effet, n'a pas gâtée. Orpheline et soudain ruinée, pour se libérer d'une tutelle odieuse, Gillette se réfugie dans sa métairie délabrée de La Meulière, en Vendée. L'unique bien qui lui reste. L'effondrement de sa fortune a fait fuir un prétendant. Sans argent, que peut attendre désormais Gillette malgré sa jeunesse, sa radieuse beauté ? Courageuse, tenace, elle décide de s'installer dans sa vieille maison et de s'initier aux travaux de la campagne. La rencontre d'un homme exceptionnel, Guy de Trézonne, le châtelain du pays, la trouble autant qu'elle la déconcerte. Il a l'air si hautain, si dur ? Pourquoi ? Gillette a peur dès qu'il la recherche. Aux ciels gris de l'hiver, les ciels lumineux aux couleurs d'espoir succèderont-ils, pour qu'elle change de robe ? Ou, au contraire...
Au décès de leur mère, Alix et ses frères partent habiter chez leur grand-père, le comte de Regbrenz, dans le manoir breton dont il chassa jadis sa fille, leur mère. Leur tante Georgina et leur oncle Even les détestent et, dans ce manoir inquiétant et isolé, Alix se sent entourée de sortilèges.
- Je ne peux pas vivre sans toi, Claudine ! gémit Alexis, cloué sur son fauteuil Le jeune infirme est aigri, tyrannique. Claudine refuse de l'épouser. Alors, le plus terrible des chantages va s'exercer sur elle. Enfant trouvée, elle fut recueillie jadis par Prosper Louviers, le père d'Alexis, un nouveau riche dur et ambitieux. Il lui fait payer cher ses bienfaits. Car il y a deux fraternités, celle qui vient du coeur, et celle qui ne vise qu'à tromper autrui. Si Claudine refuse de consacrer sa vie à Alexis, qu'elle s'en aille, la rue l'attend... Éprise d'idéal, Claudine cultive un rêve secret : elle aime le lieutenant Henry de Mollens. Il est beau, chevaleresque. Quand elle apprend qu'il est fiancé, elle cherche à mourir. Dans la nuit glacée, elle tombe. La neige la recouvre. À son réveil, un tendre visage de femme se penche sur elle. Et cette femme lui ressemble étrangement...
Delly est le nom de plume conjoint d'un frère et d'une soeur, Jeanne-Marie Petitjean de La Rosière, née à Avignon en 1875, et Frédéric Petitjean de La Rosière, né à Vannes en 1876, auteurs de romans d'amour populaires. Les romans de Delly, peu connus des lecteurs actuels et ignorés par le monde universitaire, furent extrêmement populaires entre 1910 et 1950, et comptèrent parmi les plus grands succès de l'édition mondiale à cette époque. Extrait : Sa voix était froide, très calme, mais Lise frissonna sous le regard dur et troublant qui s'attachait sur elle. La main de la jeune femme s'entrouvrit, laissant voir la fleur blanche. Mais elle ne la tendit pas à Serge. Ce fut lui qui la prit entre ses doigts gantés. Il la jeta à terre et appuya son talon dessus. -- Voilà ce que je fais des « fleurs du souvenir ». Quant à une pareille résistance à ma volonté, je me dispense de la qualifier. Mais je vous engage à ne plus recommencer une scène de ce genre. Il lui prit le bras, et, le serrant sous le sien, emmena la jeune femme vers la porte du cimetière. Elle se laissait faire, incapable de résister. Mais son pauvre coeur bondissait de douleur et d'effroi, et des larmes s'amoncelaient sous ses paupières frémissantes.
Sur un promontoire déchiqueté de la mer bretonne se tapit une longue maison, noire et basse. Elle inquiète par son aspect. C'est un ancien repaire de pirates. Un couple jeune et brillant l'habite, cependant : André de Valserres, sa femme Ines et leur fillette Florita. Officier de marine, André a inventé une terrible arme secrète. Légère et coquette, Ines est criblée de dettes. Aux abois, elle vole un jour les plans de son mari, les vend... Les époux ne survivront pas à ce déshonneur.
Non loin de Ker-Even, se dresse l'opulent château de Runesto. Là, résident la marquise de Penvalas et ses petits-enfants, Armelle et Alain. La marquise a recueilli par charité une orpheline, Elsa Hoffels dont le père, soi-disant colporteur, se livrait en réalité à d'étranges et mystérieuses activités... Elsa n'en ignore rien.
Après la mort de ses parents, Florita de Valserres est élevée par une tante mariée à un Allemand. Elle séjourne fréquemment chez les Penvalas, qui la chérissent. Au fil des ans, un ardent amour naît peu à peu entre Alain et Florita. Amoureuse elle aussi du jeune marquis, Elsa ne supporte pas cette idylle. Sa haine et son ambition vont gravement la menacer...
"Elle était toute mignonne, avec un fin visage où riaient de grands yeux bruns. Ses cheveux, d'un blond cendré, tombaient en une longue natte sur ses épaules..."D'une aïeule chouanne, Ninon a hérité son joli prénom, son caractère entier, fidèle. Dans la belle ferme où elle est née, Ninon Bordès est heureuse. De jeunes voisins l'entourent, les Larmy. Entre les deux frères, Gratien si charmeur, si sûr de lui et Didier, moins brillant mais au regard si franc, Ninon depuis longtemps a choisi... Le destin saccage soudain sa joie de vivre. Un crime endeuille les Larmy. Pire, encore ! Un lourd soupçon pèse sur Didier... Didier qui s'enfuit au lieu de s'expliquer. S'il voulait, pourtant... Un malheur différent accable les Bordès. En quelques mois, Ninon devient seule au monde... Lorsque Gratien Larmy, épuisé par la maladie, la retrouve, Ninon, par pitié, épouse peu après le malheureux. La pitié n'est pas l'amour... Ninon le connaîtra-t-elle enfin ? Avec qui ?
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Delly (1875-1947) (1876-1949)
"C'était un jardin de couvent, aux portes de Paris. Quelques échos des bruits de la grande ville franchissaient les vieux murs roux, fleuris de ravenelles, mais sans parvenir à troubler la douce quiétude de l'enclos ombragé et frais, où les oiseaux s'en donnaient à coeur joie, certains qu'ils étaient d'être peu troublés en ce second jour de vacances qui voyait s'éloigner les dernières élèves des Dames Dominicaines.
Cependant, deux jeunes filles arpentaient encore lentement une allée ombreuse. À travers le feuillage touffu des marronniers, le soleil réussissait à glisser des flèches d'or qui venaient frapper les cheveux blonds très vaporeux de l'une, les cheveux bruns, un peu rebelles de l'autre. Cette dernière avait une physionomie animée et joyeuse et causait avec une extrême vivacité. Sa compagne lui répondait doucement, un peu mélancoliquement, et sur son charmant visage au teint délicat se lisait une tristesse ou une anxiété.
- J'aime certainement beaucoup le couvent et toutes nos bonnes Mères, disait la brune, mais, enfin, il est bien naturel que je sois très, très heureuse de vivre désormais près de ma chère maman et de mon bon frère Armand, de connaître un peu le monde, d'y faire mon entrée l'hiver prochain. Et vous aussi, sans doute, Huguette chérie ! N'est-ce pas une chose charmante que mon frère vienne précisément d'être nommé substitut à Vousset ? Le château de Myols est tout proche, et nous nous verrons très souvent, n'est-ce pas, amie ?
- J'espère que mon tuteur le permettra, dit Huguette d'un ton pensif."
Romance.
Huguette d'Armilly, orpheline, quitte le couvent pour aller vivre chez sa grand-mère, au château de Myols où réside également son tuteur et oncle. ainsi que ses quatre tantes. Mais pourquoi tout ce petit monde vit en solitaire à Myols ? Quelle malédiction plane sur le nom d'Armilly ?
Ce roman fut d'abord publié dans la revue Le Noël, puis dans les Veillées des Chaumières et enfin en volume en 1905. Les éditions ultérieures du roman, avec de nombreuses modifications, sont parues sous le titre « La jeune fille emmurée ». Extrait : Son regard fut attiré tout à coup par un tableau placé au milieu du principal panneau. Il représentait un jeune homme de haute taille, très svelte, qui portait avec une incomparable élégance le somptueux costume des magnats hongrois. La tête un peu redressée dans une pose altière, il semblait fixer sur Myrtô ses grands yeux noirs, fiers et charmeurs, qui étincelaient dans un visage au teint mat, orné d'une longue moustache d'un noir d'ébène. Sa main fine et blanche, d'une forme parfaite, était posée sur le kolbach garni d'une aigrette retenue par une agrafe de diamants. Tout, dans son attitude, dans son regard, dans le pli de ses lèvres, décelait une fierté intense, une volonté impérieuse et la tranquille hauteur de l'être qui se sent élevé au-dessus des autres mortels.
Delly (1875-1947) (1876-1949)
"Pasca éleva entre ses mains la blanche soierie, et un rayon de soleil, glissant à travers les branches enchevêtrées des vieux hêtres, vint caresser la chatoyante moisson fleurie jetée sur l'étoffe souple par la main de la jeune brodeuse. Campanules, muguets, légères jacinthes, fraîches roses pompon semblèrent un instant, sous ce rapide jeu de lumière, vivre et palpiter, tandis que la brise tiède, venue des profondeurs du bois de Silvi, complétait l'illusion en apportant un délicat parfum de fleurettes cachées.
Un sourire de satisfaction entrouvrit les lèvres de Pasca. Ses yeux noirs, veloutés, dont l'expression était singulièrement profonde, contemplèrent pendant quelques minutes son oeuvre. Puis elle étendit sur ses genoux la feuille de soie et pencha vers elle, pour l'examiner dans tous ses détails, sa tête délicate, qui semblait supporter avec peine le poids d'une souple et magnifique chevelure d'un blond chaudement doré, dont une partie retombait sur la nuque et jusque sur le cou élégant que découvrait le col du très simple corsage blanc.
- Je crois que ce sera joli, murmura-t-elle."
Romance.
Suite à un accident, Gilles de Cesbres et Matty, la fille de son cousin François de Combayre, sont hébergés par Pasca et son grand-père. Gilles comprend bientôt que Pasca n'est autre que la fille aînée, née d'un premier mariage resté secret, de François. Il tombe sous son charme... C'est sans compter sur la jalousie de Matty...
Ce roman fut d'abord publié dans la revue Le Noël, puis dans les Veillées des Chaumières et enfin en volume en 1905. Les éditions ultérieures du roman, avec de nombreuses modifications, sont parues sous le titre « La jeune fille emmurée ». Extrait : De temps à autre, par les portes un instant entrouvertes, arrivaient des éclats de voix joyeuses ou le son du piano supérieurement travaillé par l'un des invités... Mais le blanc visage d'Isabelle restait impassible, et lentement, doucement, elle continuait à passer la serviette de fine toile sur les tasses précieuses, don d'une princesse russe admiratrice passionnée de Valentina. L'aimable grande dame se fût pâmée d'étonnement si elle avait pu apercevoir la besogne à laquelle se livrait la fille du vicomte d'Effranges et de l'élégante Lucienne Norand -- la belle jeune fille qu'un impitoyable système d'éducation reléguait à l'office, parmi les servantes.
Sylvie et Nigel sont tous deux des musiciens virtuoses qui, pour éviter de souffrir, se promettent de ne pas aimer. Leur mariage de raison les conduira-t-il à changer d'avis ? Que peut la volonté fasse au destin ? Jusqu'où ces fous, qui se croient sages, pousseront-ils la folie ?
Hugh est le fils unique de Lady Laurence Stanville et d'un riche industriel britannique. Lilian de Sourzy, est sa cousine désargentée, recueillie par Lady Stanville qui se comporte en véritable marâtre. Mais, à 18 ans, à la sortie du pensionnat, Lilian est désormais une bien ravissante jeune fille... Hugh bravera-t-il sa mère qui souhaite le voir épouser Caroline Cairn ?
Gaïta Valprez, jeune et fantasque orpheline, vit en sauvageonne près d'une vieille parente, dans un manoir d'Auvergne que baignent les eaux de la Luzette. Lorsque son tuteur, le poète Gildas Le Guernez, décide de l'envoyer en pension, la jeune fille connaît des heures d'amère révolte. Pourtant elle s'attache peu à peu à ce tuteur froid et sévère que semble ravager une indicible tristesse. Quel drame a bouleversé sa vie ? Gaïta, qui s'est mise à aimer Gildas, sera-t-elle assez forte pour lui apporter la paix et le bonheur ?
Une jeune orpheline se présente chez le baron de Vaumeyran un soir glacé d'hiver. Il décide de la recueillir et de la baptiser Hermine. Bien des années plus tard, la jeune Hermine revient chez son bienfaiteur, après avoir passé son enfance et sa jeunesse en pension. Elle trouve alors au château des Roches-Rouges une étrange et inquiétante atmosphère. Quels mystères, quels secrets tragiques Hermine s'apprête-t-elle à découvrir ?
Lorsque Séréna, une pauvre orpheline, épouse le riche et beau Ralph Hawton, elle croit à leur amour. Mais elle découvre bientôt, en la personne de Jane Adley, autrefois fiancée à Ralph, que son mariage n'est destiné qu'à rendre l'ex-fiancée de son mari jalouse.
Attaquée de toute part, Séréna parviendra-t-elle à surmonter les embûches et conquérir son mari ?
Romances et mystères en Bretagne
Paru dix mois après La Fin d'une Walkyrie, toujours dans L'Echo de Paris, Le Mystère de Ket-Even, grand roman d'espionnage inaugure les « Delly double », romans plus longs qui vont désormais alterner, dans l'oeuvre de l'auteur, avec ses romans habituels. Pour ce format, Delly va plonger vraiment dans le roman populaire et bâtir une intrigue remarquablement prenante, sur un fait d'actualité documentaire contemporain, la Grande guerre en cours, avançant son explication personnelle, si l'on peut dire, du conflit, dont les racines sont à rechercher loin dans le prologue de l'avant-guerre, dans les réseaux sournois que nos cousins « germains » sont sensés avoir tissé dans notre pays trop confiant. Delly s'appuie en fait tout simplement sur la littérature de propagande dénonçant l'espionnage allemand installé en France.
Le crime, motif feuilletonesque essentiel, sature littéralement le récit, et la volonté criminelle est un moteur majeur de l'intrigue. Ici, cette volonté criminelle a comme nom le pangermanisme. De fait, les monstres moraux vont devenir de plus en plus noirs et monstrueux d'un roman dellyen à l'autre, dans une tentative sans cesse renouvelée d'atteindre à la noirceur sublime et totale, idéal toujours à surpasser, tandis que les anges de bonté opteront pour le chemin symétrique et inverse. Parcourir tous les échelons du Mal chez Delly semble être une source de délice pour cet auteur autant que pour ses lecteurs.
Suspense, histoires d'amour, secrets : tout est au rendez-vous pour séduire le lecteur tout au long de ce roman
EXTRAIT
Il pleuvait depuis le matin - petite pluie fine, serrée, que les marins appellent « crachin ». Elle noyait l'horizon, étendait son triste voile gris, humide, sur la mer sombre presque tranquille aujourd'hui, sauf autour des récifs contre lesquels, toujours, elle écumait en vagues pressées, rageuses, comme demandant aux rocs sournois la proie qu'ils lui avaient si souvent procurée, depuis des siècles.
La route conduisant au petit port de Conestel n'apparaissait pas cependant trop boueuse, grâce à son sol dur - un vrai sol de granit ! comme le répétait le colporteur qui avançait d'un pas lourd, en poussant devant lui une petite voiture recouverte d'une toile cirée.
C'était un homme d'environ quarante-cinq ans, plutôt petit, maigre, les cheveux blonds grisonnants. Des yeux d'un bleu vif brillaient dans sa face blafarde, aux traits mous. Une longue pèlerine en drap verdi tombait sur ses épaules, un large béret noir le coiffait. Des bottes solides montaient jusqu'à ses genoux, et leurs semelles épaisses, leurs talons ferrés martelaient le sol, qui rendait un son mat.
A PROPOS DE L'AUTEUR
Derrière le nom de Delly se cache en réalité un frère et une soeur, Jeanne-Marie et Frédéric Petitjean de la Rosière. Ayant connu un succès retentissant, ces deux écrivains sont emblématiques de la littérature populaire de la première moitié du XXe siècle. Adoptant une attitude moraliste dans leurs oeuvres, leurs romans revêtent pour la plupart un caractère sentimental.
Une romance au temps de la Grande Guerre...
La Fin d'une Walkyrie - publié à partir de novembre 1915 dans l'Echo de Paris, puis chez Plon en 1916 - est un « Delly » de facture « classique » qui comprend cependant des éléments insolites, dus à la période de rédaction et de publication, la Grande Guerre de 1914-1918.
Le conflit apparaît clairement comme un tournant et une rupture dans l'oeuvre de Delly, le début d'une expansion thématique qui se développera dès le titre suivant, Le Mystère de Ker-Even.
Une fiction historique captivante qui mêle habilement sentiments et conflit militaire.
EXTRAIT
Une lampe électrique, coiffée d'un abat-jour couleur de pourpre, éclairait le petit fumoir décoré avec un goût sobre. Dans la clarté douce, un peu rosée, se détachaient le visage énergique et froid du comte Boris Vlavesky, avec ses yeux songeurs, souvent ironiques, toujours énigmatiques, et près de lui la pâle et mince figure du comte Cyrille, son cousin germain.
Ils appartenaient tous deux à une race ancienne et très noble. Le père de Boris avait dilapidé au jeu une grande partie de sa fortune, et sa mère avait vu la sienne diminuée par de mauvais placements. La comtesse, veuve depuis une dizaine d'années, administrait le domaine de Klevna, dont elle versait à son fils les revenus. Ceux-ci, bien qu'assez considérables encore, semblaient peu de chose à un homme tel que le comte Boris, élevé dans le luxe, ayant reçu la plus brillante éducation et possédant tous les goûts du grand seigneur. Néanmoins, on ne lui avait jamais connu de dettes. Il détestait les cartes, ne pariait pas aux courses, et nul ne se souvenait de l'avoir vu prendre du champagne plus que de raison, au cours des parties fines entre jeunes officiers.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Avec La Fin d'une Walkyrie, c'est un véritable roman russe, admirablement « senti » et documenté, qu'a écrit la célèbre romancière. - Migdal, Babelio
À PROPOS DE L'AUTEUR
Derrière le nom de Delly se cache en réalité un frère et une soeur, Jeanne-Marie et Frédéric Petitjean de la Rosière. Ayant connu un succès retentissant, ces deux écrivains sont emblématiques de la littérature populaire de la première moitié du XXe siècle. Adoptant une attitude moraliste dans leurs oeuvres, leurs romans revêtent pour la plupart un caractère sentimental.
"L'Enfant mystérieuse", enfant trouvée puis adoptée, Manon Grellier a séduit le fascinant et richissime Maharajah Maun-Sing, rencontré à Cannes. Grâce à son yacht, le Maharajah a enlevé Manon pour la conduire dans son pays où l'attendait un magnifique palais. Il l'a épousée. Mais en Inde, bien des périls les menacent, provoqués par le fanatisme des castes ou la jalousie des femmes. La tendre Manon est devenue passionnément amoureuse du beau Maharajah. Son plus grand tourment : l'énigme de ses origines. Le couple retourne donc en France, secrètement, pour essayer d'obtenir des éclaircissements. Auprès du comte de Courbarols, peut-être ? Sa fille, naguère, était follement éprise de Maun-Sing... Dès leur arrivée, l'intrigue et la cupidité suscitent des complots pour détruire le bonheur de Manon. Sa vie est même en danger. Maun-Sing pourra-t-il encore la préserver ?
1793. Pendant la révolution, Oriane de Cormessan doit fuir la France avec son jeune frère Aimery. Tous deux trouvent refuge à Rupelsheim, en Autriche, auprès d'une cousine qui dirige un chapitre de chanoinesses fondé par la famille des Faldensten. Les Seigneurs loups, tel est le surnom donné aux comtes de Faldensten, car ils portent dans leurs armoiries une tête de loup. Durs, hautains, despotiques, ils sont craints de tous... L'héritier du titre, le redoutable et séduisant Guido, tombe amoureux d'Oriane et décide de l'épouser. Dans sa situation d'émigrée, la jeune fille, terrifiée, ne peut qu'y consentir. Dès cet instant, elle s'attire la haine d'une jeune femme de la cour, délaissée par Guido. Celle-ci, la comtesse Freihild Moldau, jure de se venger de l'affront. « Je sais haïr et aimer... jusqu'au crime », confie-t-elle. Par ce crime, elle compromettra gravement sa jeune rivale. Oriane pourra-t-elle prouver son innocence aux yeux de son Seigneur loup, qu'elle commençait justement à trouver moins terrible, presque tendre... ?
Du jour au lendemain, la douce et sensible Anita s'est vue contrainte d'habiter dans l'honorable maison Handen. Et, pour elle, le malheur a commencé... Les Handen, parents éloignés d'Anita, ont le coeur sec. Pétris d'orgueil, ils font subir les pires humiliations à la jeune orpheline, qu'ils méprisent : si son père était un Handen, sa mère était une pauvre Espagnole qui chantait pour gagner sa vie. Pour ajouter à ses souffrances, Anita tombe amoureuse d'Ary, le fils aîné des Handen, un merveilleux artiste, élégant et hautain, qui ne daigne pas s'apercevoir qu'elle existe. Nulle perspective de bonheur, pour Anita, dans ce milieu hostile. Acceptera-t-elle d'épouser Ulrich, le sympathique fils de pasteur, qui en est sincèrement épris ? Elle rêve, elle patiente. Les épreuves, parfois, changent les coeurs... Et si Anita avait raison d'espérer ?
Hoël de Penandour, jeune noble breton, vit avec sa soeur Yolande dans le manoir ancestral de Lesvélec. Un jour, il pénètre dans la propriété voisine, la villa des Serpents, et le piège se referme sur lui... Dans cette villa habite Daria Volonef, une danseuse slave encore jeune, au charme ensorcelant, à la voix caressante, toujours vêtue d'étoffes chatoyantes. Elle a trois petits-enfants, Kyra, Ève et Youri, un musicien à la grâce féline. Daria est un monstre. Elle sème le malheur sur ses pas. Parente éloignée des Penandour, elle s'est acharnée sur la famille, y portant la ruine et la désolation. On la fuit, on l'évite, on la craint. Or, Hoël de Penandour et l'adorable Ève s'éprennent l'un de l'autre. Quelles manoeuvres infernales Daria Volonef va-t-elle inventer pour les séparer ? L'amour, parfois, est plus fort que la haine...
- Et s'il me plaît de me soumettre à lui ? S'il me plaît d'être son esclave ? Hulda se redressait, le regard en feu. Soudainement, Mme Storven comprit qu'elle ne connaissait pas sa fille... ... Sa fille qui brûle de passion pour le bel Harold, duc de Pengdale. Le duc ne fait que s'en amuser, il ne demandera jamais sa main. Autoritaire, cruel, follement séduisant, il est sans foi ni loi. Certaines de ses conquêtes meurent d'avoir succombé à son redoutable attrait... Est-ce le sort qui attend la charmante Yildiz, dont le nom signifie « étoile » ? Le duc la tient en son pouvoir, elle est sa pupille. Sa douceur, sa beauté l'ont charmé. Il la veut... Ira-t-il jusqu'à l'épouser ? Jamais la violente Hulda ne le supportera. Dans cette sauvage contrée de l'Angleterre où les rochers ont des formes fantastiques, de terribles complots se trament...
Qui est donc ce jeune garçon, trouvé inanimé sur une plage bretonne par Jocelyne et Goulven, les enfants du commandant Orguin ? Aucun papier ne l'accompagne. Aucune mémoire ne lui reviendra... Adopté par la famille Orguin, il devient « Gonzague », un second fils. Bien des années ont passé lorsque Jocelyne, pour gagner sa vie, accepte une place d'institutrice en Angleterre, à Rudsay-Manor où elle surveillera l'éducation d'une fillette, Amy Marcill, attachante et douce. Un jour, tandis qu'Amy entraîne dans une galerie de portraits la jeune Française, celle-ci remarque la curieuse similitude de traits de l'un d'eux : elle croit voir Gonzague ! « C'est mon oncle, explique Amy. Il est mort ainsi que son héritier, Brawley, il y a déjà plusieurs années... » Jocelyne veut en savoir davantage. À tout prix ! Lorsqu'elle parvient enfin à faire ouvrir le sarcophage où devrait reposer le petit Lord Brawley, il est vide...