Outre-mer ou Notes sur l'Amérique est le résultat du voyage de huit mois qu'a accompli Paul Bourget (1852-1935) en 1893-1894 autour des États-Unis. Sa réputation comme écrivain français lui a alors ouvert toutes les portes. De ces aventures, alliées à sa curiosité naturelle et son esprit d'analyse, Bourget nous a rapporté ce voyage initiatique passionnant, déroutant parfois, qui nous dit tant à la fois sur l'Amérique et sur notre propre histoire.
Paul Bourget a été élu à l'Académie française le 31 mai 1894, juste avant de finir de rédiger puis publier son récit. Le style de Bourget s'inscrit dans une lignée qui passe par Stendhal et continue avec Paul Morand et Michel Déon.
L'édition de VisiMuZ renoue avec l'esprit de l'époque à laquelle ce récit a été écrit. Nous avons sélectionné pour l'illustrer plus de 80 tableaux d'artistes américains contemporains de Paul Bourget. Nous découvrons au fil des pages les impressionnistes américains, certains membres de l'Hudson River School, des Ten American Painters, de l'Aschcan School, comme une exposition virtuelle qui accompagne la prose alerte de l'auteur, et nous plongent avec plaisir dans ces périodes de grands bouleversements.
Nous sommes heureux, chez VisiMuZ Éditions, référence du livre numérique Beaux-Arts, de permettre ainsi à nos lecteurs de déguster la prose de Paul Bourget en admirant les chefs-d'oeuvre des écoles américaines de cette période.
Pour un livre d'art, voici au moins 5 bonnes raisons de préférer un livre numérique au papier :
o disponibilité permanente où que vous soyez, avec un encombrement minimal,
o adaptation de la taille des caractères à la vue de chacun,
o agrandissement des photos pour mise en valeur des détails, et tableaux mis en valeur, encadrés par la tablette,
o création d'une photothèque personnelle avec les photos de l'ebook,
o constitution d'une bibliothèque « Beaux-Arts » pour un budget très raisonnable.
Depuis quand nous connaissions-nous Louise et moi ? Je n'en sais plus rien, nous nous étions souvent rencontrées, toutes petites, toutes les deux en grand deuil, elle, de son père, moi, de ma mère. Nos gouvernantes étaient en relations, nous avions fini par nous parler, nous nous étions plu, puis aimées, et cette amitié-là, nous ne l'avons jamais trahie.Mon père, plongé dans la douleur que lui avait causée la mort de ma mère, avait renoncé à toute espèce de luxe, et s'occupait peu de moi ; il sortait toujours seul et ne me parlait presque jamais.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Au mois de juin de l'année dernière, deux des ménages les plus élégants du jeune faubourg Saint-Germain, les Antoine de Lautrec et les Guy de Sarliève, firent la partie, au lendemain du Grand Prix, d'aller passer quelques semaines en Angleterre pour assister à la fin de la saison londonienne, avant de se rendre, les premiers à Carlsbad, les seconds tout simplement dans leur terre de Picardie. Quoique ces « voisinages », si l'on peut dire, de la société, en deçà de la Manche et au delà, demeurent une exception, ils sont assez fréquents, depuis l'exil des princes, pour que cette fantaisie parût toute naturelle.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
A MADAME GEORGE S.R.T. JE me trouvais, au mois d'octobre 188., voyager en Italie, sans autre but que de tromper quelques semaines en revoyant à mon aise plusieurs des chefs-d'oeuvre que je préfère. Ce plaisir de la seconde impression a toujours été, chez moi, plus vif que celui de la première, sans, doute parce que j'ai toujours senti la beauté des arts en littérateur, autant dire en homme qui demande d'abord à un tableau ou à une statue d'être un prétexte à pensée.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
PAR une bleue et claire après-midi du mois de mars 1881 et vers les trois heures de relevée, une des vingt « plus joues femmes » du Paris d'alors, - comme disent les journaux, - Mme la comtesse de Candale, fut la victime d'un accident aussi désagréable qu'il peut être dangereux et qu'il est vulgaire. Comme son cocher tournait l'angle de l'avenue d'Antin pour gagner la descente des Champs-Élysées, le cheval du coupé prit peur, fit un écart et s'abattit en heurtant la voiture contre le trottoir si maladroitement que le brancard de gauche cassa net.
Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
LA comtesse Louise Scilly avait dit à sa fille Henriette et à Francis Nayrac, le fiancé de cette jolie enfant : - « Marchez un peu et ne vous inquiétez pas de moi, je vous attendrai ici. Je ne veux pas que ma vieille figure vous gâte ce beau matin... » Et elle s'était assise sur un banc de marbre sculpté, auprès d'un buisson de roses, de ces roses frêles, à peine parfumées, qui fleurissent tout l'hiver les haies de cette douce Sicile. On était vers la fin de novembre, et une lumière d'une divine transparence, si légèrement, si puissamment réchauffante, enveloppait, baignait, caressait ce jardin, cette oasis plutôt de la villa Tasca, - fantaisie de grand seigneur hospitalier bien connue de ceux que le caprice du voyage ou le souci d'une santé compromise ont exilés quelques mois à Palerme.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Parmi les collines boisées, que du haut des Buttes-Montmartre on découvre au septentrion, il en est une, entre Enghien et Montmorency, qui se souvient d'un certain Jean-Jacques, où j'ai passé des heures vraiment délicieuses au fond d'un chalet presque suisse entouré d'arbustes tantôt feuillus, tantôt dépouillés, mais peuplé l'hiver comme l'été d'une myriade de pierrots qui s'étaient assez familiarisés avec ma personne pour se percher sur les ailes de mon chapeau, quand je me promenais sous les ramures, à travers les champs d'alentour, et pour, à l'heure de mes repas, envahir ma table, y becqueter mon pain et boire mon eau jusque dans mon verre en se riant de ma complaisance et de ma débonnaireté.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
UN soir, le poète Somegod était assis à sa porte sur pierre qu'il avait roulée près du seuil. Le soleil, comme un guerrier antique dont on verrait briller l'armure d'or à travers sa tente, le soleil lançait plus d'un oblique rayon de son pavillon de carmin, avant de se coucher dans l'Océan semé d'îles, ce magnifique lit de repos que Dieu fit pour lui d'un élément, et étendit au bout du ciel comme une gigantesque peau de tigre à l'usage de ses flancs lassés.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.