Tout en se désignant comme des «conservateurs», Stephen Harper et son entourage cherchent activement à modifier l'organisation politique et sociale du pays. Autrement dit, les conservateurs d'aujourd'hui sont en réalité des réformistes, voire des révolutionnaires. Stephen Harper n'est pas seulement le premier ministre du Canada, il est l'un des acteurs les plus influents d'un vaste mouvement visant à combattre une à une les valeurs progressistes qui ont eu préséance au cours des quarante dernières années et à leur substituer les valeurs d'une nouvelle droite. Dès lors, le meilleur moyen de lutter contre ce mouvement consiste en un exercice de type philosophique. Ce livre milite contre les conservateurs, mais à l'aide des mots, des arguments, des idées et des principes fondamentaux de la philosophie morale et politique. Il n'est pas requis d'être pamphlétaire pour dénoncer ce que font les conservateurs. On peut afficher sa colère sans renoncer aux exigences intellectuelles nécessaires au travail de la raison. Si l'obscurantisme est l'allié du démagogue, la clarté est l'arme du philosophe militant.
On accuse parfois les intellectuels progressistes d'être déracinés. Aucune expression ne saurait être plus injuste à l'endroit de Georges Leroux. Né au sein d'une famille de la petite bourgeoisie catholique, il a évolué, de sa formation chez les Jésuites aux débats politiques enflammés du Québec des années 70 et 80, en passant par les années studieuses à Paris. Partout il se révèle un constructeur d'institutions, un intellectuel engagé au sein de sa société, et surtout un connaisseur perspicace et attentif du débat public qui a peu à peu façonné le Québec d'aujourd'hui. Pensons en particulier à son engagement des dix dernières années au service du pluralisme.
Dans ces entretiens avec Christian Nadeau, Georges Leroux célèbre un idéal d'amitié intellectuelle qu'il a découvert dans sa jeunesse, au début de sa formation à l'Institut d'études médiévales, et retrouvé à différents moments de sa longue carrière. Le récit de sa vie devient alors l'accompagnement d'une période d'effervescence où le Québec s'est doté de grandes institutions publiques, d'une vie intellectuelle et culturelle diversifiée, de savoirs et d'espoirs.
Qu'est-ce que le racisme systémique? Comment parler d'un phénomène, qui selon l'idée même de « système », est si vaste qu'on en perçoit difficilement les frontières?
Par racisme systémique, il faut entendre les oppressions diverses mais toujours connexes vécues par les personnes racisées dans des domaines comme le travail, la justice pénale, la santé, l'éducation, le logement, etc. Ainsi, le simple nom de famille d'une personne peut représenter un obstacle majeur à l'obtention d'un emploi ou d'un logement, et le Québec n'est pas aussi distinct qu'on voudrait parfois le croire.
Ce livre montre que la lutte contre le racisme n'est pas l'affaire de quelques individus isolés ou d'idéalistes. Il faut passer de l'aveuglement à la prise de conscience collective pour agir et établir des normes politiques et sociales valables pour toutes
et tous. Ce livre est aussi militant car il ne prétend pas à la neutralité : il contribue à sa modeste façon à une lente mais radicale transformation du monde dans lequel nous vivons. L'antiracisme gagne chaque jour des batailles importantes grâce aux efforts inlassables de femmes et d'hommes à qui nous devons beaucoup plus qu'on ne peut l'imaginer, à commencer par les treize militantes et militants de ces 11 brefs essais, qui persistent... et qui signent !