Force est de constater que nous vivons dans un monde fracturé. Ainsi en va-t-il notamment des rapports entre Islam et Occident. De nos jours, il existe dans les mondes musulmans des mouvances radicales qui abhorrent et combattent la civilisation occidentale et les « mécréants ». En face, il est couramment admis que l'islam est une religion régressive et barbare, incompatible avec les valeurs démocratiques, républicaines et laïques. Serions-nous alors sur la voie d'une « guerre de civilisations » ?
Ce livre propose une réflexion sur ces idées toutes faites qui ne cessent de circuler et expliquent l'impossibilité d'un « vivre-ensemble ». Il repose sur une analyse en termes de représentations et d'imaginaires qui va au-delà de l'actualité immédiate et des visions qu'elle porte. L'islam des islamistes et des jihadistes n'est qu'une interprétation contemporaine et contingente de la religion musulmane. Il s'inscrit dans un retour du religieux, certes dévoyé et belliqueux, que l'Occident sécularisé a du mal à concevoir, tant il a une conception caricaturale de l'islam.
Au fond, cet ouvrage suggère qu'il est nécessaire d'accorder de l'importance et de prendre au sérieux les discours que chaque camp tient sur l'Autre, avec l'idée qu'il convient d'en connaître la grammaire afin de pouvoir les dépasser et parvenir ainsi à des relations apaisées. Il donne quelques clefs permettant de retrouver la voie du dialogue entre Orient et Occident.
Cet ouvrage est issu d'une thèse de Doctorat intitulée : "Pouvoir maraboutique et pouvoir politique au Sénégal", soutenue à l'Institut d'études politiques de Paris en 1977. Depuis des siècles, se déroule - dans le monde musulman - un jeu complexe et jamais achevé entre Islam et société. L'Islam maraboutique du Sénégal se présente bien comme un champ authentiquement politique, dans lequel viennent s'investir des actions et des groupes sociaux différents, voire antagonistes. C'est que le champ religieux est un lieu de pouvoir et de résistance, d'intégration et d'autonomie. Loin de pouvoir être considéré comme une « réserve ethnologique » ou « archaïque », il est associé, depuis des siècles, à l'histoire des peuples sénégalais. La colonisation et la décolonisation n'y ont rien changé. Cette profondeur historique de l'Islam au Sénégal, est un point de référence important pour qui veut comprendre sa situation dans la période contemporaine.
Longtemps considéré comme la religion d'un Centre, d'un Texte, et ainsi porteur d'un projet étatique, l'islam s'est aussi souvent accommodé en Afrique noire de formes culturelles et sociales anciennes. Aujourd'hui, cependant, dix siècles après avoir franchi le Sahara et alors qu'il compte plus de deux cent millions d'adeptes, l'islam noir étonne par sa vitalité et son dynamisme.
Qui ne s'est jamais interrogé sur ses origines ? Il y a des peuples dont il est malaisé d'appréhender la réalité. Les Gascons d'aujourd'hui se définissant plus volontiers comme « habitants du Sud-Ouest » n'échappent pas à cette règle. Quant à la Gascogne, bien peu savent la situer avec précision tant ses limites territoriales ont fluctué au cours de l'histoire. Se pose aussi la question de l'avenir de notre région, de son identité et de sa culture spécifique au sein d'une Europe des peuples. En mai 1983, le Cercle gascon A nòste Qu'èm organisa à La Teste de Buch, une exposition consacrée à la culture gasconne. Au cours de ces journées, eut lieu une soirée publique sur le thème « le gascon, origine, histoire, avenir » avec les intervenants suivants :
- Robert Escarpit, professeur de sciences de l'information et de la communication à l'Université Michel de Montaigne (Bordeaux III) : « Je suis Gascon » ;
- Pierre Bec, professeur de littérature médiévale à l'Université de Poitiers : « La langue gasconne et son histoire » ;
- Michel Rouche, professeur d'histoire médiévale à l'Université de Lille III :« La naissance de la région » ;
- Christian Coulon, chargé de recherches au Centre National de la Recherche Scientifique : « Les régionalismes en Gascogne »
Cette conférence fit l'objet d'une première publication en 1984. C'est donc une nouvelle édition de ces textes qui n'ont rien perdu de leur pertinence que nous proposons ici aux lecteurs.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.