Dans la famille Gide, André est très connu, mais Charles – l'oncle du précédent – vaut la peine de l'être également. Voilà en effet un économiste à barbiche qui était tout sauf barbant. C'était un auteur à la plume alerte et aux compétences reconnues, notamment dans le domaine de la pensée économique, où il fait toujours référence. Mais surtout, au lieu d'encenser le capitalisme d'alors (celui des années 1880-1930), comme le faisaient la plupart de ses confrères, il lui trouvait beaucoup de défauts. Aussi plaidait-il en faveur d'un système coopératif qui, sans répudier le marché, instaurerait, espérait-il, davantage de démocratie et de justice sociale. Ce plaidoyer garde aujourd'hui une étonnante actualité, comme le montrent les extraits sélectionnés ici.
Ce dernier volume de la collection des "Oeuvres de Charles Gide" présente un ensemble de textes intéressants laissés de côté par le plan de publication des volumes précédents : les réactions de l'auteur face à l'actualité de son époque ; ses réflexions approfondies sur l'économie, le virage protectionniste de la France à la fin du XIXe siècle et les débuts de l'Union soviétique ; ou encore des textes plus personnels.
« L'Économie sociale étudie plutôt les relations volontaires que les hommes créent entre eux, [...] en vue d'améliorer leur condition. Elle se propose de rechercher et d'apprécier les meilleurs moyens pour atteindre cette fin. »
Théoricien de l'Economie sociale, Charles Gide a contribué par ce livre à resituer l'homme et les valeurs humaines au coeur de l'économie et « à ébranler la foi en certains principes ou certaines institutions que l'Économie politique classique nous avait appris à considérer comme intangibles, tels que l'adaptation spontanée des intérêts individuels à l'intérêt général, les vertus de la libre concurrence entre nations comme entre individus, les caractères quasi sacrés de la propriété foncière, la pérennité du salariat, la nécessité du profit comme unique moteur de l'activité économique »
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Ce volume traite de la grande idée qui sous-tend la pensée sociale et politique de Charles Gide - la solidarité. Il complète les volumes IV et VII de la collection, consacrés à Coopération et économie sociale. La première partie présente différents textes sur le sujet, textes qui participent au débat sur le solidarisme lancé par Léon Bourgeois. La seconde partie reproduit le dernier grand texte de Charles Gide. L'idée et le mot d'ordre de solidarité restent toujours d'actualité : on trouvera dans ce volume ample matière à réflexion.
En un sens large, il y a société coopérative de consommation toutes les fois que plusieurs personnes, ressentant le même besoin, s'associent par des moyens collectifs pour y donner satisfaction mieux qu'elles ne pourraient le faire par des moyens individuels. Il résulterait donc de cette définition que toute société de consommation a pour but la production puisque pour pourvoir à un besoin quelconque il faut produire ? Et, en effet, c'est bien là la fin de la coopération de consommation, mais en fait elle n'y arrive qu'à un degré élevé de son évolution.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
En 1902 paraît le rapport de Charles Gide sur l'économie sociale présenté à l'Exposition universelle de 1900. Plusieurs fois réédité, c'est sa dernière édition, "Les institutions du progrès social", qui est ici présentée. On y trouve un panorama des institutions produites au XIXe siècle pour traiter la nouvelle question sociale que crée la société industrielle naissante : qu'est-ce que l'économie sociale ? Que peut-elle faire ? Comment son action s'articule-t-elle avec celles des secteurs public et capitaliste ?
En 1886, Charles Gide rejoint le mouvement coopératif qui se réorganise en France. Il défend l'idée d'une coopération émancipatrice, structure d'apprentissage de la démocratie et de l'efficacité économique, porteuse de l'intérêt général, permettant d'abolir le régime du profit sans tomber dans l'étatisme, fournissant des avantages immédiats et évidents aux classes populaires et qui, par essaimage, peut s'étendre à toute la société. Il participe à la construction de la Fédération nationale des coopératives de consommation.
Ce deuxième volume des oeuvres de Charles Gide reproduit ses célèbres Principes d'économie politique, un manuel à travers lequel des générations d'étudiants français ont pris contact avec l'économie politique et qui fut en son temps un véritable phénomène éditorial. L'édition reproduite est la dernière publiée du vivant de l'auteur, en 1931.
De 1886 à 1931 Charles Gide a publié 840 articles dans la petite revue de l'École de Nîmes, L'Émancipation. Ce volume présente 132 de ces textes. Le lecteur y trouvera des chroniques d'actualité, mais aussi des questions actuelles (ambiguïtés du progrès technique, difficultés de l'instauration de l'État d'Israël,...). Et il découvrira l'effort opiniâtre de Charles Gide pour dégager une voie qui permette à la société de se développer dans un sens à la fois efficace économiquement, moral et respectueux de la dignité et de la liberté individuelle.
En 1887, Charles Gide créé la Revue d'économie politique dont il sera le rédacteur en chef jusqu'à sa mort (1932). Cet ouvrage propose une large sélection de textes donnés par Gide à la Revue entre 1887 et 1931. Une présentation générale situe le rôle et l'apport de ce grand économiste français qui s'efforce de repenser l'économie sociale et la solidarité dans nos sociétés.
A partir de 1904, Charles Gide travaille activement à la réunification du mouvement des coopératives de consommation, rompue par la sécession des coopératives socialistes, qui sera finalement restaurée en 1912. Le débat, en apparence idéologique, a en fait une importante dimension pragmatique - le développement commercial du mouvement coopératif. Et la question sociale a toujours la même actualité. Il faut réguler le développement de l'économie industrielle et corriger ses aberration sociales.
Les engagements de Charles Gide dans le mouvement coopératif, son action en faveur de l'économie sociale et ses prises de position éthiques, politiques et philosophiques sont indissociables de ses convictions protestantes. Il devient président du mouvement français du christianisme social en 1922. Les textes reproduits ici ont été publiés dans des revues protestantes et illustrent aussi une façon d'être protestant en France entre 1873 et 1931 : protestant, républicain, laïque et social.
Nous avons à voir dans ce chapitre quelles sont les institutions qui ont permis d'atteindre ce triple but : hausse des salaires, accroissement des loisirs, plus de justice dans les rapports entre le capital et le travail.Le plus important de ces facteurs a été l'association professionnelle ouvrière ; mais l'initiative des patrons - par la participation aux bénéfices, les subventions, les chambres d'explication, - et celle de l'État - par les lois protectrices des salaires et la constitution de juridictions arbitrales - y ont aussi concouru.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Pour produire n'importé quel objet, deux éléments sont indispensables : 1° le travail ; 2° une certaine quantité de richesses déjà acquises, qu'on appelle capital. Cette seconde condition devrait même figurer la première : de même qu'un être vivant ne peut pas être produit sans une partie quelconque d'être vivant préexistant (semence, germe, cellule) ; - de même que lé feu ne peut pas être allumé, du moins dans la vie pratique, sans une parcelle de feu préexistant (allumette, étincelle, briquet) ; de même que la poudre et les mélanges explosifs ne peuvent pas fairé explosion sans être provoqués par une certaine portion de matière explosive qui s'appelle l'amorcé, de même la richesse ne peut être créée, engendrée sans une certaine portion de richesse préexistante qui sert d'amorce à la production future.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Il y a trois critériums auxquels on peut reconnaître à coup sûr qu'une colonisation a été mauvaise : Y a-t-il eu extermination, spoliation ou démoralisation des indigènes ? Dans chacun de ces cas, la spéculation peut avoir réalisé son but ; mais la civilisation a manqué le sien. Au lieu d'être devenue meilleure, la condition matérielle et morale du peuple colonisé est devenue plus mauvaise. Les colonisateurs sont alors sans excuse. Leur bien est mal acquis.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.