Québécoise par son père et allemande par sa mère, Caroline Akerman-Marchand, sorte d'alter ego de l'autrice, est une jeune Montréalaise, qui étudie l'allemand à l'université. Par une après-midi chaude de juillet, elle rencontre « Monsieur le professeur Karlheinz Mueller-Stahl », par hasard, à la banque. Le professeur d'allemand, connu et respecté, ne parvenant pas à retirer de liquide au guichet automatique, demande à son étudiante de lui prêter un peu d'argent.
"Je me souviens de cette rencontre fortuite, impromptue, avec le professeur Mueller-Stahl, puisque mon existence en fut transformée et que ce moment vif constitue ma première conversation avec celui qui incarnera ce que je considère comme mon entrée en littérature et ma déclaration d'amour à la culture, la grande culture européenne."
Impromptu est ainsi le récit de la fascination qu'exerce l'Europe, « la vieille Europe » en Amérique du Nord, et particulièrement au Québec. Mais la réalité est parfois bien éloignée de cet imaginaire collectif, et c'est ce que va découvrir notre narratrice.
Texte critique et un brin moqueur, autant sur le milieu universitaire que sur l'impérialisme culturel européen, Impromptu est aussi une histoire d'exil, de retour aux sources pour la narratrice qui tente de renouer avec ses origines allemandes.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Née à Chicago en 1961, d'une mère française et d'un père grec, qui a grandi en Algérie, Catherine Mavrikakis vit depuis toujours à Montréal, où elle enseigne la littérature et la création. Elle est l'autrice d'une quinzaine de romans et d'essais. Publiée aux éditions Héliotrope au Québec, c'est grâce aux éditions Sabine Wespieser que nous l'avons découverte en France.
«Tu n'as jamais cultivé ton jardin.» C'est avec ces mots que s'ouvre l'adresse d'une fille à sa mère disparue. On pourrait croire à un reproche ; il s'agit plutôt d'une invitation à la conversation dans un jardin littéraire où, malgré la peine et la douleur, les roses, les pivoines et les jacinthes continuent d'éclore.
Dans ce récit-hommage, il est question de fleurs, de renaissance, d'appel à des temps meilleurs et du monde qui refleurit.
Quand elle n'est pas en mission à Londres, Tripoli ou Tel Aviv, Anna aime retourner à Amsterdam, dans l'annexe secrète où la famille d'Anne Frank a tenté d'échapper à l'horreur nazie. Durant un de ses pèlerinages là-bas, l'espionne se rend compte qu'elle est suivie. Promptement, l'organisation se charge de l'exfiltrer dans une maison de protection, dont on lui cache à dessein le lieu. C'est là qu'Anna fait la connaissance de Celestino, un fou de littérature. L'homme fantasque veille sur elle et sur les huit autres membres qui forment l'insolite communauté de cette nouvelle annexe. Entre Anna et lui s'amorce alors un dangereux pas de deux.
(Nouvelle édition)
Le premier roman de Catherine Mavrikakis est un texte sauvage où les morts et les condamnés ont tous le même prénom, Hervé. Bons morts, mauvais morts, sidéens, suicidés, accidentés s'y ramassent à la pelle. Escortés de ses Hervé morts qui ne la quittent pas d'une semelle, Catherine, jeune femme animée d'une indémontable vitalité, traverse les vicissitudes et la médiocrité du monde des bien-portants.
Dans ce grand livre choral, quatre voix alternent pour évoquer celui dont l'exécution est prévue le 15 août 2008 au pénitencier de Charlestown.
Sydney Blanchard est noir comme Smokey Nelson. Des années auparavant, il a été arrêté par erreur et a purgé une peine de prison avant que le vrai coupable soit identifié : sa longue imprécation commence à Seattle, sur la tombe de Jimi Hendrix.
Pearl Watanabe a découvert la scène du crime dans le motel des environs d'Atlanta où elle travaillait alors. Elle est repartie vivre à Honolulu après le drame. En vacances chez sa fille alors que tous les médias ne parlent que de l'imminence de l'exécution, elle est rattrapée par le cauchemar qui la hante depuis un clair matin d'octobre 1989.
Ray Ryan, lui, se prépare à quitter son domaine des montagnes de Géorgie pour aller assister à la mort programmée. Il écoute la voix de Dieu, qui dans un prêche ininterrompu l'enjoint à trouver l'apaisement dans la vengeance : c'est sa fille qui a été assassinée avec son mari et ses deux enfants.
Auteur du quadruple meurtre, Smokey Nelson voit se dérouler ses toutes dernières heures avant l'injection mortelle.
Depuis près de vingt ans, ces quatre figures d'une Amérique en perdition sont hantées par le même et abominable souvenir. Sans cesse ramenées à leur passé, elles deviennent comme autant d'incarnations d'une société abandonnée à elle-même que Catherine Mavrikakis scrute avec une formidable acuité.
Dédiée « aux quarante voleurs », La Ballade d'Ali Baba est un hommage ébouriffant au père disparu. De Key West, où il conduit ses filles dans sa Buick Wildcat turquoise afin de saluer la naissance de l'année 1969, à Kalamazoo, où il les dépose pour une semaine et où il ne viendra jamais les récupérer, en passant par Las Vegas où il prétend utiliser son aînée de dix ans, Érina, comme porte-bonheur près des tables de jeu, Vassili Papadopoulos donne le change et veut épater la galerie. De ce père fantasque et séducteur, qui très tôt usa la patience de sa femme, et qu'elle ne revit que sporadiquement après le divorce de ses parents, Érina, la narratrice du roman, n'a pas été dupe longtemps.
Le premier saisissement passé, c'est à peine si la spécialiste de Shakespeare qu'elle est devenue s'étonne de le retrouver, vieillard frêle et vêtu d'un léger pardessus, dans les rues de Montréal balayées par une tempête de neige, alors qu'il est mort neuf mois plus tôt... Sans avoir rien perdu de son aplomb, il lui explique doctement, lui qui a quitté l'école à quatorze ans, que son apparition lui permettra de comprendre enfin la phrase de Hamlet - « le temps est hors de ses gonds » -, à laquelle elle a consacré deux chapitres de sa thèse. Érina pressent qu'il ne va pas s'arrêter là.
Catherine Mavrikakis tutoie les fantômes et se joue de la chronologie dans cet éblouissant portrait d'un homme dont l'existence nous est donnée par éclats, comme à travers un kaléidoscope. À Rhodes qu'il quitta en 1939 avec sa famille, à Alger où, très jeune, il dut gagner sa vie, à New York où il vint en 1957 « faire l'Américain » : partout, il est terriblement présent, et terriblement attachant.
Catherine Mavrikakis est née à Chicago en 1961, d'un père grec et d'une mère française. Elle enseigne la littérature à l'université de Montréal. Depuis la parution de son premier essai en 1996, elle construit une oeuvre littéraire de premier plan. Deux de ses romans ont déjà été publiés chez Sabine Wespieser éditeur, Le Ciel de Bay City (2009) et Les Derniers Jours de Smokey Nelson (2012).
Dans le cimetière américain d'une petite ville de Normandie, bien des années après le débarquement allié, une famille venue d'Amérique se rend pour la première fois sur la tombe de deux des siens morts à vingt ans avant même d'avoir foulé le sable d'Omaha Beach.
Ici, les morts ne reposent pas en paix.
À l'heure où les soldats américains et canadiens répondent encore à l'appel de la guerre et meurent au loin, les plages de Normandie continuent à nous hanter.
Exercice d'admiration, ce livre pose un regard sur l'oeuvre pétrifiante de Diamanda Galás, la chanteuse aux trois octaves.
Loin de se laisser méduser par Galás et sa voix, Catherine Mavrikakis prend à bras-le-corps l'oeuvre de l'artiste et y donne à lire son propre idéal esthétique.
De la Grèce ancienne aux États-Unis banlieusards, du génocide arménien à l'épidémie du sida des années 80 et 90, Galás renoue partout, sans cesse, avec un tragique trop vite relégué aux oubliettes de l'Histoire.
Qui peut écouter Galás ? Qui sait regarder la Gorgone sans désirer la tuer ? Qui croit encore à la nécessité de la tragédie de nos jours ? Quel culte peut-on porter aux artistes prophètes du contemporain ?
Mavrikakis se lance ici avec affection, ferveur et enthousiasme sur les traces de sa grande soeur Diamanda Galás.
Une méchante fée se serait-elle penchée sur son berceau ? Catherine Mavrikakis cherche à contrer le mauvais sort que les membres de sa lignée lui ont lancé. Elle n'est pas morte à 36 ans comme sa grand-mère dont elle a hérité le prénom et comme son père le lui avait prédit. Mais à quel prix ? Qu`a t-elle sacrifié ? Quel rêve a-t-elle dû assassiner ? À travers ses souvenirs, Catherine comprend l'importance dans son entourage de présences féminines souvent tragiques. Ce sont ces femmes qui lui ont permis d'exister. Elle retrouve alors la petite fille aventureuse et terrorisée, fragile et puissante, désespérée et pleine de vie qu'elle a été. Comment vit-on en ne se soumettant pas à l'avenir que d'autres ont écrit pour soi? Que doivent inventer celles à qui on a dessiné un avenir? L'écriture sait-elle mettre fin au ressassement des souvenirs qui entravent le futur? Protège-t-elle contre les malédictions de toutes sortes ? Que reste-t-il de celle que Catherine n'a pas voulu être ?
Si pour bien des intellectuels le monde contemporain va trop vite - la vitesse hystérique de ce dernier n'ayant de cesse de leur couper la parole - Catherine Mavrikakis, elle, choisit de se laisser porter par cette vitesse et d'habiter le temps mondialisé, quand bien même il menacerait le rayonnement de l'écrit.
Son essai, Condamner à mort, s'applique à penser, à partir de ces vitrines du vivre-ensemble que sont Internet et la télévision, les solutions qu'offre la loi pour gérer l'assassin : suppression des personnes, camisole chimique, enfermement. Car dans ces solutions et dans leurs réceptions diverses à l'écran, se donnent à lire les implicites à partir desquels le social est tissé. De Timothy McVeigh, le terroriste américain qui a fait exploser un édifice fédéral, à Aileen Wuornos, la prostituée meurtrière de l'Interstate 75 qui, comme lui, a succombé à la peine capitale, en passant par Andrea Yates, cette mère cinq fois infanticide, aujourd'hui emprisonnée et contrôlée médicalement, et Armin Meiwes, désormais sous les verroux, qui a mangé un homme rencontré par le biais d'Internet, Catherine Mavrikakis analyse des cas spectaculaires et dramatiques qui ont nourri la chronique durant les dernières années. Elle s'attache à fourbir des armes contre la peine de mort et plonge ici « dans ce temps de la simultanéité où, comme toute bonne nageuse synchronisée, elle s'efforce de garder le sourire et surtout de ne pas respirer ».
Catherine Mavrikakis est professeure au Département d'études françaises de l'Université de Montréal. Elle est également romancière.
Prix de l'essai Spirale Eva-Le-Grand 2006
Finaliste, prix littéraires du Gouverneur général, catégorie Études et essais, 2006
Prix Victor-Barbeau de l'essai de l'Académie des lettres du Québec, 2006
Trente ans après la parution de Less Than Zero, premier roman de Bret Easton Ellis, Catherine Mavrikakis dresse le portrait de l'auteur et de son oeuvre.
L'astrologie nous attire, parce qu'elle parle de nous. Elle est réponse dans les jours sombres et source d'espoir pour le futur. Un peu de magie pour nous rappeler que nos vies sont meublées d'impondérable, un peu de sorcellerie pour tenter d'agir sur les forces qui nous échappent.
Zodiaque présente douze fictions, récits et textes inclassables écrits par une sélection d'autrices parmi les plus pertinentes de la littérature actuelle et de la relève.
À lire aussi:
Mélopée B. Montminy (Gémeaux),
Marjolaine Beauchamp (Cancer),
Zéa Beaulieu-April (Bélier),
Pascale Bérubé (Lion),
MP Boisvert (Vierge),
Clara Dupuis-Morency (Verseau),
Nadia Essadiqi aka La Bronze (Scorpion),
Ariane Lessard (Balance),
Catherine Mavrikakis (Capricorne),
Anne Martine Parent (Poissons),
Chloé Savoie-Bernard (Taureau) et
Maude Veilleux (Sagittaire).
Tout coule. Au pied des chutes, l'eau bouillonne et l'écume grandit. Plus loin, les fleuves impassibles n'en finissent plus d'irriguer le territoire, charriant les corps et d'infinies histoires à travers le continent. Dans ce mouvement insaisissable, l'énergique narratrice de Niagara, du Saint-Laurent au lac Ontario, puis du fleuve Mississippi au golfe du Mexique, ne quitte pas de vue les flots. Elle guette la silhouette fantomatique de sa mère qui dérive et de tous les disparus qui l'accompagnent au fil de l'eau.
« Je vois ce trajet insensé dans mes rêves. Cela commence toujours par une phrase en voix off prononcée méticuleusement par Marguerite Duras : Tout coule, on ne se baigne jamais dans le même fleuve... tout coule. Marguerite, au creux de mes nuits, se moque de voler leurs pensées aux grands philosophes. »
L'autrice s'interroge sur notre difficulté à parler du suicide et livre un plaidoyer pour une vie engagée.
Quand Le Ciel de Bay City paraît, Catherine Mavrikakis s'est déjà replongée dans l'écriture. Les textes sont courts. Ils parlent de tout: de la mort de Michael Jackson, du premier homme sur la Lune, de l'enfance dans Montréal-Nord, des étés passés aux États-Unis, de la lecture, du dernier message sur Facebook d'un ami qui vient de mourir et de la traversée de l'Atlantique par les immigrants des années cinquante.
Elle met ses textes en ligne à mesure qu'elle les écrit. Ils sont longs pour un blogue et on ne trouve pas l'espace habituel pour laisser un commentaire. Encore moins de petite boîte avec un pouce levé pour cliquer "J'aime". En vérité, un livre est en train de s'écrire sur ce cahier électronique: L'éternité en accéléré. Un recueil de cinquante-deux textes façonnés par l'urgence de penser.
FOLLE
La folie se présente comme un syndrome fourre-tout qui enferme les femmes dans une illégitimité chronique. En qualifiant les femmes de folles à tort et à travers, on leur retire le droit d'être blessées, en colère ou injustement traitées. Mais la folie n'est pas qu'une tare, elle est aussi moteur de création, génératrice d'idées et d'innovations.
FRUE
La femme frue, c'est la féministe enragée, la féminazie, réduite à sa seule colère. Frustrées sont ces courageuses qui continuent à lutter contre le backlash et le masculinisme rampant. En refusant de se plier au statu quo, elles se trouvent à être répudiées et dévalorisées publiquement : on les traite de mal baisées, de misandres et de... folles.
FORTE
La douceur et de la fragilité sont des attributs liés à la « vraie » féminité. En contrepartie, la force, physique et mentale, serait l'apanage du masculin. Les Fortes, qui n'ont rien des poupées de porcelaine ou des nymphettes soumises, dérangent. La Forte est un modèle de puissance, de résilience et d'audace.
Alors, et si au lieu de discréditer la folie, la frustration et la force, on s'en réclamait fièrement?
Des récits de Catherine Mavrikakis, Myriam Ouellette et Marie Claire Lanctôt Bélanger, aux poèmes de Chantal Neveu, Normand de Bellefeuille et Daniele Pieroni, en passant par les discours de Rober Racine, Daniel Canty et Joël Des Rosiers, la dernière livraison des Écrits réunit des textes d'écrivains chevronnés et de jeunes auteurs prometteurs, qu'ils soient romanciers, poètes ou essayistes. Le numéro s'ouvre sur un hommage à l'artiste Raymond Gervais, décédé au début de l'année et dont le numéro 150 des Écrits présentait le portfolio. Il comprend également la critique de poésie de Monique Deland, un autoportrait livresque de Marie-Andrée Lamontagne, un carnet d'écriture de Marie-Line Laplante, ainsi que les traductions de cinq poètes arabes contemporains originaires d'Irak, de Syrie et de Palestine. Le portfolio est consacré à l'artiste George Spiridakis.
La revue Spirale propose un numéro printanier sur l'appropriation culturelle où les collaboratrices et les collaborateurs réfléchissent sur ce que signifie le fait de parler en lieu et place d'autrui. Le dossier, présenté par Eftihia Mihelakis, explore plusieurs thèmes et enjeux : les cultures autochtones, le rapport à la censure, les sans-papiers en France, les droits d'auteur, le racisme anti-Noirs et bien plus. Il comporte entre autres un entretien avec Barbara Métais-Chastanier, un dialogue entre Nathalie Batraville et Rachel Zellars et des essais de Catherine Mavrikakis et de Mélikah Abdelmoumen. Lisez également une lettre de Sophie Létourneau, une deuxième chronique sur la critique par Catherine Voyer-Léger, un portfolio de Maryse Goudreau présenté par Claire Moeder, des recensions critiques par Kevin Lambert, Laurence Pé, Rebecca Leclerc, Martin Hervé, Luba Markovskaia, Pierre Popovic, Simon Lévesque, Yan Hamel, Clément Willer et Caroline Hogue, puis en théâtre, les critiques de Gilbert David et de François Jardon-Gomez.
Que fait l'art à la littérature ? Comment l'écriture s'enrichit-elle de la rencontre avec d'autres formes de création artistique ? Comment l'écrivain s'y prend-il pour traduire et rendre lisible la démarche d'un musicien ou celle d'un peintre ? La relation esthétique avec les objets d'art peut-elle servir de modèle pour penser le rapport aux textes littéraires ? Ce sont ces questions - et bien d'autres encore - que pose le présent numéro, en variant les points de vue et les prises de parole, mélangeant réflexion, hommage et témoignage, poésie et récit, textes et images. Le numéro comprend notamment un dossier « Écrire l'art », avec des textes d'Herménégilde Chiasson, de Nancy R. Lange et de Stéphane Lambert, et un dossier « Hommage à Louise Viger » composé de textes brefs écrits par dix-sept auteurs différents autour de l'oeuvre de l'artiste qui illustre le numéro.
Ce numéro de printemps de Lettres québécoises est sous le signe de la poésie. La discrète poète Martine Audet (en couverture) se dévoile dans un autoportrait poétique et répond aux questions de son amie Catherine Mavrikakis dans « un entretien n'en est pas un, car c'est l'oeuvre d'Audet qui parle ». Gaston Bellemare est en entrevue pour souligner la 30e édition du Festival international de poésie de Trois-Rivières qui se tenait en octobre dernier et un article sur le Printemps des poètes nous rappelle que le Mois de la poésie est à nos portes. À lire aussi dans ce numéro, un dossier abordant la problématique de l'enseignement et de l'apprentissage de la littérature québécoise au secondaire et au collégial.
Des suffragettes aux féministes actuelles, chaque décennie a porté ses revendications, mais a aussi vu une pensée naître, un mouvement s'articuler et une parole être prise. Le féminisme s'emploie à lire le monde autrement. En ce début de vingt et unième siècle, nous avons voulu explorer ce que, spécifiquement, il permet de déchiffrer de la situation contemporaine. Que nous donne-t-il à voir qu'aucune autre lecture n'éclaire?
Pour ses 40 ans, Lettres québécoises s'offre une maquette revampée, une équipe de direction renouvelée, une structure revue en profondeur, de nouveaux collaborateurs et plusieurs chroniques inédites. Ce numéro propose en couverture l'écrivaine Catherine Mavrikakis. Un dossier de huit pages avec des clichés de Sandra Lachance est consacré à l'auteure. Figure aussi au sommaire un dossier complet sur l'état de la critique au Québec signé par Maxime Catellier, Robert Lévesque et Catherine Voyer-Léger. Plus d'une trentaine d'ouvrages sont traités dans le cahier Critique, et nouveauté, le cahier Vie littéraire fait place à des réflexions, portraits, et chroniques par Jean-François Nadeau, Dominic Tardif et Ralph Elawani. Pour notre plaisir, Stéphane Dompierre et Pascal Girard font revivre leur personnage de Jeunauteur. Des textes inédits du poète Fernand Durepos, une nouvelle de Maxime Raymond Bock, et une lecture illustrée de Julie Delporte complètent le nouveau cahier Création.
L'alcool, comme le vent, semble ne pas connaître les frontières de classes sociales, de sexe, ou d'orientations politiques. Malin, il sait trouver sa niche presque partout.
Nous avons souhaité, pour ce numéro d'été, explorer quelques facettes de ce liquide ambigu, histoire de voir ce qu'il sait nous révéler du monde et de la manière dont les hommes et les femmes qui l'habitent organisent leur territoire, leur économie, mettent en place leurs petits et grands rituels.
Au problème complexe des finances de l'État, il y aurait, nous dit-on, une réponse simple : couper, démanteler, réduire, détruire, restreindre. Devant la diminution de sa marge de manoeuvre politique, la réponse de notre gouvernement se résume ainsi à diminuer davantage cette marge de manoeuvre. Drôle de réflexe. Nous avons souhaité réfléchir à ce paradoxe dans le nouveau numéro de Liberté : au-delà de sa dimension économique, quelles sont les implications sociologiques, psychologiques et esthétiques de l'austérité ?