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Catherine Dussault Frenette
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Désirs féminins sous contrainte
Catherine Dussault Frenette
- Éditions nota bene
- 16 Février 2022
- 9782895187912
Longtemps confinés dans le rôle d'objets de désir et de fantasmes, les personnages de jeunes filles accèdent désormais au statut de sujets de la représentation. Dans la littérature des femmes, cette redéfinition s'accompagne de la réécriture des schémas de la sexualité, plus précisément de ceux qui entourent la représentation des premières expériences sexuelles. S'appropriant les discours dominants de la sexualité, les écrivaines proposent aujourd'hui des récits qui bouleversent les fictions largement répandues, et tenues pour vraies, de la « première fois » des filles, révélant la part sombre de celle-ci.
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Tangence. No. 119, 2019
Nathalie Batraville, Joelle Papillon, Karine Rosso, Eftihia Mihelakis, Ania Wroblewski, Catherine Dussault Frenette
- Tangence - tangence
- 20 Décembre 2019
- 9782925015048
Ce dossier est né d'un désir de comprendre comment le syntagme « fille-s » se décline dans l'imaginaire littéraire contemporain au Québec à travers les articulations culturelles, esthétiques et politiques de la fille ou des filles mises en oeuvre dans la littérature depuis la fin des années 1980. Contrairement aux présuppositions tant théoriques, critiques que morales qui ont largement contribué à l'avancement et à la dissémination des études portant sur les configurations contemporaines de la littérature au Québec, très peu a été rapporté sur la place des filles face au « bouleversement énorme qui [allait] suivre[1] ». Or, il demeure important de reconnaître que « l'abolition de la distance qui sépare les femmes entre elles », celle qui se déploie implicitement ou explicitement dès la fin du xixe siècle chez les personnages de Laure Canon, de Germaine Guèvremont, d'Anne Hébert, de Gabrielle Roy, pour ne nommer que celles-ci, se matérialise nécessairement, affirme Patricia Smart, grâce à « la force des filles[2] ». Le cheminement intellectuel qui se donne à lire à travers ces figures s'élabore aussi dans d'autres études sur les filles au Québec - je pense notamment aux travaux de Martine Delvaux dont l'essai Les filles en série[3] a placé « les filles » à l'avant-scène de la réflexion féministe. Elle montre qu'il y a un effet « simultanément séduisant et anesthésiant d'une image sérielle qui s'offre à nous comme divertissement[4] ». Mais cet essai associe un éventail d'images (des Tiller Girls aux Barbie en passant par les Pussy Riot) pour mettre en relief le fait que ces représentations du corps féminin sériel ne peuvent être cantonnées à une lecture homogène. Le pouvoir de résistance et de rébellion des filles lors du printemps 2012 au Québec se donne à lire dans le fait qu'elles se sont mobilisées dans la rue, sur la ligne de front, en risquant d'encaisser les coups. La fille est une figure qui vit donc à l'heure actuelle une sorte de nouvelle vague sur le plan de l'imaginaire littéraire.
