Nous connaissons des emprunteurs (États, entreprises, particuliers...), plus rarement des prêteurs.
De même, nous avons assisté à des dépenses spectaculaires, comme le renflouement des banques à la suite de la crise des subprimes ou le soutien à l'économie pendant la pandémie de covid, mais souvent sans nous interroger sur la provenance de cet argent.
Au coeur de ces questions se trouve une réalité à laquelle nous sommes confrontés tous les jours, dont nous avons quotidiennement l'usage, dont la possession nous rassure voire nous comble, et dont le manque nous angoisse : la monnaie.
D'où vient-elle ? Qui est autorisé à en émettre ? À quelles conditions ? Dans quel but ? Où des États déjà endettés trouvent-ils de quoi s'endetter plus encore ? Et comment le discours politique peut-il passer au gré des circonstances de « les caisses sont vides » à « l'État paiera » ?
Au terme d'une relecture historique des différentes théories monétaires produites par la science économique depuis ses origines, ce livre démontre que les réponses à toutes ces questions relèvent avant tout de choix politiques. La monnaie n'est pas neutre, et le rôle qui lui a été assigné ces quarante dernières années se trouve au coeur de ce qu'il est convenu d'appeler le néolibéralisme. Or d'autres conceptions et usages de la monnaie demeurent possibles, qui pourraient authentiquement changer le monde.
Bruno Colmant est membre de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique. Docteur en économie appliquée, il a été président de la Bourse de Bruxelles et membre du comité de direction du New York Stock Exchange.
Imaginé en 1933, le Plan de Chicago visait à combattre la grande déflation américaine par une nationalisation de la monnaie. Il s'agissait d'en retirer la prérogative de création aux banques privées pour que la seule monnaie soit produite par la banque centrale. Armageddon financier pour les uns, restauration du privilège régalien de battre monnaie pour certains et prélude aux crypto-monnaies étatiques pour les autres, l'application de ce Plan aurait été la plus stupéfiante révolution monétaire de tous les temps. Son spectre flotte toujours sur le système financier mondial.
Membre de l'Académie royale de Belgique, Bruno Colmant est docteur en économie appliquée (ULB) et titulaire d'un M.Sc. (Purdue University, États-Unis). Il enseigne la finance appliquée dans plusieurs universités belges et étrangères.
Dette publique, déflation et risques sociaux : regard d'un économiste
Ce recueil de chroniques rédigées entre les printemps 2015 et 2016 aborde différents thèmes économiques et sociétaux. Le lecteur n'y trouvera que de fugaces intuitions offertes à la critique.
Il y a néanmoins une transversalité à ces contributions : c'est la conviction que cette crise n'est plus souveraine ni monétaire. Elle porte sur l'exercice des États, écartelés entre des entreprises mondiales et versatiles, et des dettes publiques dont la stabilité de l'expression monétaire et le refinancement sont les garants de l'ordre social. Nos politiques sont étatico-nationales alors que le marché est universel.
Dans les prochaines années, le débat idéologique portera sur le dialogue entre l'État et le marché, entre la collectivité et l'individu, et entre la dette publique et la propriété privée. Certains exigeront une étatisation croissante, voire généralisée, de l'économie, pour maintenir l'ordre social. D'autres argumenteront que cette voie conduirait à désertifier toute initiative spontanée. Les insoutenables dettes publiques entraîneront la question de l'opposition sociale. La monnaie et la dette publique, qui représentent des passifs étatiques fondés sur la stabilité de la configuration politique, verront leur équilibre engagé.
Nos temps révèlent la fin d'un modèle. La fin d'un modèle de complaisance, de manque de vision et de déficit de perspectives. Faute de regarder le futur sans cligner des yeux, celui-ci risque de se rappeler au souvenir d'années sombres.
Bruno Colmant, en s'appuyant sur l'actualité, nous fait un bilan assez sombre de l'avenir de l'économie belge et de l'économie dans son sens global.
EXTRAIT
Souvent, je m'interroge sur la trajectoire de nos communautés. Nos sociétés vieillissent mal. Pétries de certitudes géographiques et centrées sur un tropisme européen, elles ne réalisent pas que le monde s'est étendu dans les azimuts verticaux. Nous sommes imprégnés d'une suprématie civilisationnelle des années industrielles, mais la croissance s'est encourue. Et comme nous vieillissons, la jeunesse n'exerce pas cette nécessaire force de rappel.
La crise de 2008 fut un signe majeur : elle signifia la fin d'un monde de rentiers d'idées.
Mais cette crise n'est qu'une expression accessoire. De profonds chocs socio-politiques sont proches parce que nous n'arriverons plus à assurer la cohésion et la mixité sociales.
A PROPOS DE L'AUTEUR
Bruno Colmant est Ingénieur et Docteur en sciences de gestion de l'École de Commerce Solvay (ULB) et titulaire d'un Master of Science de Purdue University (Krannert School of Management, États-Unis). Auteur de plus de soixante ouvrages, il enseigne l'économie appliquée et la finance dans plusieurs universités belges et étrangères. Il est membre de l'Académie royale de Belgique.
A PROPOS DES ÉDITIONS ANTHEMIS
Anthemis est une maison d'édition spécialisée dans l'édition professionnelle, soucieuse de mettre à la disposition du plus grand nombre de praticiens des ouvrages de qualité. Elle s'adresse à tous les professionnels qui ont besoin d'une information fiable en droit, en économie ou en médecine.
La crise a mis à vif les déséquilibres économiques de nos sociétés européennes. Les prochaines années auront un parfum de crépuscule car l'État-providence risque de devoir se transformer en État-banquier. Il devra aussi reformuler ses propres systèmes sociaux. Nos communautés traverseront donc un profond changement de modèle, touchant à la trame de nos valeurs collectives.
Ceci ramène à un des grands défis de nos communautés européennes : la répartition des richesses, c'est-à-dire l'alignement des intérêts privés et des bénéfices sociaux. Cet opuscule rassemble des questionnements et des intuitions relatifs à la crise économique contemporaine, et plus particulièrement à l'endettement public, à l'impôt et à la monnaie qui formulent conjointement la représentation de l'État.
Bruno Colmant est Docteur en Économie Appliquée (ULB). Il enseigne la finance appliquée et l'économie dans plusieurs institutions universitaires belges (Solvay Business School, Louvain School of Management et Vlerick Business School) et étrangères. Il est membre de la Classe Technologie et Société de l'Académie royale de Belgique
L'origine étymologique latine du mot « monnaie » corres- pond au verbe monere, qu'on traduit par « avertir ». La monnaie ramène aussi au temple de la Moneta où les pièces étaient frappées à Rome. La légende véhicule que ce temple, dédié au culte de Junon, archétype de la mère cosmique et déesse de la fécondité et de la reproduction, fut bâti à l'endroit où les oies du Capitole, qui prévinrent de l'inva- sion de Rome par les Gaulois au quatrième siècle avant Jésus-Christ, étaient parquées. Junon reçut le surnom de Moneta (qui « avertit ») car elle aurait averti les Romains d'un tremblement de terre.
La question monétaire se ramène peut-être à cette interrogation sémantique : de quel cataclysme la monnaie, ultime convention socio-étatique, avertit-elle, tandis que sa circulation et sa fécondité sont conditionnées par sa propre reproduction ? Cet opuscule rassemble plusieurs textes concernant cette interrogation.
Bruno Colmant est ingénieur commercial et Docteur en Sciences de Gestion. Il enseigne l'économie appliquée dans plusieurs institutions universitaires belges et étrangères. Il est membre de la Classe de Technologie et Société de l'Académie royale de Belgique.
Comme la vapeur dégagée par un fer rouge plongé dans l'eau, la crise des années 2007-2013 constitue une immersion brutale dans le capitalisme anglo-saxon. Nos communautés latines traversent un profond changement de modèle touchant à la trame de leurs valeurs collectives. Serait-il envisageable qu'un filigrane réformé se dessine encore derrière ce modèle économique anglo-saxon que nous peinons à appréhender ? Les pratiques pastorales influenceraient-elles encore les prédispositions mentales par rapport à l'économie de marché ? Il n'est pas impossible que nos communautés latines, pourtant sécularisées, subissent aujourd'hui de lointains effets collatéraux de la Réforme qui les avait épargnées au XVIe siècle. Cette réflexion approfondit la thèse séminale de Max Weber à l'aune de la finance moderne.
Bruno Colmant est ingénieur commercial et Docteur en Sciences de Gestion. Il enseigne l'économie appliquée dans plusieurs institutions universitaires belges et étrangères. Il est membre de la Classe de Technologie et Société de l'Académie royale de Belgique.
Les Éditions Anthemis vous proposent un outil complet pour comprendre l'évolution économique en 2016.
Ce court recueil rassemble quelques textes publiés dans la presse belge et française au cours de l'année 2016. Les contributions émanent d'observations de l'économie ou des événements qui affectent nos communautés.
Quels que soient les thèmes traités, les textes restituent une intuition de basculements, comme si la torpeur d'années nonchalantes allait être déchirée par des phénomènes inattendus. Un monde ancien, vieillissant et épuisé, s'effondre. Ce monde est celui de l'insouciance et du vain espoir que les certitudes soutiennent le futur.
En Belgique, les sinistres attentats terroristes ont révélé l'exténuation morale du Royaume. Ces événements, loin d'être isolés, s'inscrivent dans une cinétique de bouleversements du monde dont nous n'avons pas pris toute la mesure, car les équilibres géopolitiques se modifient. Ces confusions s'inscrivent elles-mêmes dans d'importantes turbulences économiques : la crise de 2008 a laissé de profondes cicatrices, tandis que le vieillissement de la population, combiné aux révolutions de la numérisation, va modifier la sphère des comportements économiques.
Il importe désormais que l'agencement politique promeuve la cohésion sociale et l'espérance dans un monde où les bouleversements sont trop nombreux pour pouvoir être compris et intégrés par une population inquiète et désemparée. Notre pays a besoin de concentration, de concertation, d'alignement et de promotion de valeurs vertueuses qu'on pourrait englober sous le vocable de "patriotisme". Il faut que la critique soit orientée vers une confiance nationale.
L'Histoire nous donne un avertissement : si l'avenir n'appelle pas des hommes de caractère alimentant les ferments d'un resserrement moral et intellectuel, il trahira les promesses que nous lui avons confiées.
Un ouvrage écrit par des professionnels, pour des professionnels.
À PROPOS DES ÉDITIONS ANTHEMIS
Anthemis est une maison d'édition spécialisée dans l'édition professionnelle, soucieuse de mettre à la disposition du plus grand nombre de praticiens des ouvrages de qualité. Elle s'adresse à tous les professionnels qui ont besoin d'une information fiable en droit, en économie ou en médecine.
Quelque chose s'est fissuré dans l'économie. Plusieurs crises - économique, financière, environnementale - se combinent en une seule, de taille gigantesque. De profondes tensions sociales se cachent derrière l'immense dette publique. Le chômage des jeunes atteint des niveaux insoutenables alors que l'emploi est confisqué par des ordinateurs et des robots. L'euro n'est plus un projet fédérateur : en déconnexion avec les réalités de l'économie, ses erreurs de conception apparaissent au grand jour. Pourtant, il ne tient qu'à nous de transformer cette crise en une véritable opportunité de changement. Des solutions radicales mais porteuses d'espoir existent. Paul Jorion, qui avait prévu la crise des subprimes aux États-Unis, jette depuis plusieurs années un regard décalé sur l'économie. Bruno Colmant, ex-banquier et ancien directeur d'une Bourse de valeurs, est plutôt catalogué à droite. Ces deux experts que tout oppose nous démontrent, dans un dialogue clair et sans concession, que l'on peut penser l'économie autrement. Paul Jorion est détenteur de la chaire "Stewardship of Finance" à la Vrije Universiteit Brussel et chroniqueur au journal Le Monde. Bruno Colmant est professeur de finance et membre de l'Académie royale de Belgique. Marc Lambrechts est chroniqueur économique et financier au journal L'Echoà Bruxelles.
Créées au début du siècle dernier pour informer les investisseurs sur la santé économique des entreprises de chemin de fer, les agences de notation financière défrayent la chronique.
Mises en cause en 2008 pour leurs notations des produits structurés responsables de la « crise des subprimes », elles sont aujourd’hui critiquées en tous sens pour leur rôle dans la crise de la dette souveraine.
Hier encore structures mystérieuses du monde de l’expertise, les agences de notation financières sont désormais au cœur des débats d’une opinion publique inquiète :
– Quelles méthodes de notation financière mettent-elles en œuvre et que faut-il en penser ?
– Comment ont-elles été propulsées au rang de régulateur mondial du crédit ?
– Quelles sont les règles juridiques qui encadrent ou devraient encadrer leurs actions ?
– Ne sont-elles pas en train de faire main basse sur des enjeux politiques à l’égard desquels elles ne jouissent d’aucune légitimité ?
– Ne sont-elles pas également un symptôme d’une évolution plus fondamentale de la gouvernance globale ?
Autant de questions que se posent tant les spécialistes de ces matières que les citoyenset auxquelles le présent ouvrage entend apporter des éléments de réponse au carrefour de la science économique, de la science juridique et de la philosophie du droit.
En Europe, la dette publique va bientôt dépasser une année de PIB. Cette réalité est la plus redoutable menace qui frappe notre continent puisque cette dette s'enflamme dans une économie sans croissance ni inflation. Certains pays ont déjà fait aveu de banqueroute, d'autres ont capturé les dépôts bancaires pour absorber le coût de ces dettes excessives.
Cela amène à ces questions :
• Que représente une dette publique ?
• Quel entrelacement entretient-elle avec la monnaie ?
• L'État-providence est-il en danger ?
• Une vague inflationniste est-elle prévisible ?
• Quelles sont les leçons de l'histoire et comment s'extraire de ce piège ?
Ce court opuscule rassemble quelques intuitions dans ce domaine.