Après l'ouverture du mariage aux couples homosexuels en France, les mouvements réactionnaires ont orchestré une vaste campagne contre la « théorie du genre », dangereuse propagande venuetout droit des campus américains.Bruno Perreau démontre que cette campagne s'attaque en réalité à la théorie queer, précisément parce que celle-ci est largement inspirée de penseurs français tels que Foucault, Beauvoir et Derrida. Il propose une enquête sur les liens entre identité, communauté et nation en France : si la théorie queer dérange autant, c'est parce qu'elle soutient l'idée que le sentiment d'appartenance ne naît pas d'un socle de valeurs et de références communes mais, au contraire, de la capacité à en contester le bien-fondé.Qui a peur de la théorie queer ? présente les nombreuses facettes de la réponse à la théorie queer en France, de la Manif pour tous au militantisme lesbien, gay, bi et trans, en passant par les séminaires de recherche, l'émergence de nouveaux médias, les politiques de traduction ou encore les débats autour du nationalisme etde l'intersectionnalité.Contre l'idée de « tyrannie des minorités », Bruno Perreau propose une théorie critique de la représentation, plus attentive et plus hospitalière.
Parité, action positive, bureaux des temps, inversion de la charge de la preuve en matière de discrimination, égalité dans l'accès à l'espace public... La République est en pleine mutation. Ces changements rencontrent néanmoins une forte résistance idéologique. Portés par les combats des minorités, ils sont taxés de particularisme en France. L'universalisme républicain doit rester intact. Quitte à dire, avec Tancrède, que « tout doit changer pour que rien ne change ».
Les auteur.e.s des Défis de la République font le pari inverse : étudier les conditions qui permettraient à ces nouveaux dispositifs d'action publique d'être étendus et intensifiés.
Avec comme point de départ le travail de Françoise Gaspard, actrice clé de ces métamorphoses, l'ouvrage démontre que la République n'est pas qu'un principe de gouvernement. Elle est l'idée même que questionnent ces nouvelles politiques. Elle est donc aussi ce par quoi, paradoxalement, la transformation du droit devient possible.