La Chine n'est plus seulement l'empire du milliard, une vieille nation anesthésiée par un siècle de déclin, quarante ans d'anarchie puis trente ans de communisme révolutionnaire, un parent pauvre, porteur d'une vague menace démographique. Après un quart de siècle de croissance à marche forcée, la Chine est devenue un acteur important du commerce international, le premier pays d'accueil des investissements étrangers, le pôle le plus dynamique de l'économie mondiale. On ne lui promet plus un hypothétique réveil mais, avec un peu de présomption, dans un avenir prévisible, le rang de première puissance économique. Bruno Cabrillac dresse le tableau de l'économie de la Chine, entre croissance économique et augmentation des inégalités sociales, réformes libérales et maintien du Parti communiste.
Selon le FMI, la Chine a contribué à près de 11% du PIB mondial en 2008 (en parité de pouvoir d'achat) ce qui en fait la deuxième puissance économique du monde derrière les États-Unis. La rapide progression de la part de la Chine dans l'économie mondiale est le fruit d'une dynamique de croissance dont la crise a confirmé la robustesse, puisque, dans une économie mondiale en récession, la croissance chinoise pourrait encore dépasser 5% en 2009. Cette dynamique, en large partie due à la mondialisation, a des effets directs sur le reste du monde : économiques et financiers bien sûr, mais aussi géopolitiques, sociaux et écologiques. Les analyses sur le rôle de la Chine dans la montée en puissance du G20 au détriment du G7, voire sur le futur avènement du G2 (États-Unis, Chine) illustrent les bouleversements de l'ordre mondial portés par l'économie chinoise.
La géographie économique du Moyen-Orient, l'analyse des politiques économiques suivies et des modèles de développement adoptés permettent de mieux comprendre un monde qui, en dépit de ses atouts, s'est écarté, en raison de crises graves et répétées, de la voie du développement économique.