Pourquoi la santé, régulièrement qualifiée de « bien public mondial », demeure-t-elle un domaine où les inégalités internationales sont si profondes ? Analyser ce paradoxe constitue l'objectif de cet ouvrage. Au-delà des travaux polémiques ou techniques sur l'accès à la santé, cet essai s'attache d'abord à expliquer les fondements théoriques des biens publics mondiaux et leur application à la santé. Les faiblesses et contradictions de ces fondements théoriques débouchent sur l'ambiguïté de la notion de santé comme bien public mondial et remettent en cause la légitimité de l'agenda de la santé impulsé par les acteurs de l'aide au développement. L'analyse proposée ici se démarque également en étudiant la façon dont les normes internationales ont abouti à des programmes de santé, dits coopératifs, aux effets mitigés sur les terrains africains. Cet ouvrage participe alors aux débats sur le devenir de la santé comme objectif mondial. Il s'inscrit résolument dans une approche d'économie politique de la santé et du développement, étudiant les processus de production de la santé, traversés par des rapports de forces qui n'ont rien à voir avec un quelconque optimum technique. Les acteurs dominants - firmes, organisations internationales, think tanks - façonnent en effet les modes de pensée et les programmes. Ce livre s'adresse aux spécialistes de la santé et du développement mais également aux acteurs de terrain - ONG, professionnels de santé - et aux lecteurs intéressés par la santé comme enjeu de solidarité internationale.
Cet ouvrage propose une lecture originale du développement durable. En effet, la plupart des enseignements et des manuels se réfèrent aux grilles d'analyse de l'économie standard néo-classique. Pourtant, de nombreux travaux s'émancipent de cette tradition pour proposer des lectures alternatives du développement durable.
Ainsi, l'écodéveloppement est le plus souvent passé sous silence, alors que pour certains auteurs contemporains il constitue le projet pionnier en matière de durabilité du développement. De même, si l'écologie industrielle est souvent abordée, il est rarement fait mention des différentes façons de l'appréhender. On peut encore citer la RSE, considérée comme la déclinaison entrepreneuriale du développement durable, sans que soit mobilisée la notion de contestabilité sociale pourtant pertinente pour comprendre pourquoi les entreprises « font du développement durable », même quand elles n'y sont pas obligées.
Cette 2e édition augmentée s'enrichit d'une actualisation des grandes dates du développement durable au cours d'une période où les ODD succèdent aux OMD et où est signé l'Accord de Paris. L'économie circulaire fait son apparition pour être confrontée à l'écologie industrielle dont elle semble souvent être la soeur jumelle. Les services éco-systémiques sont convoqués dans le cadre du chapitre sur la biodiversité. Le projet d'économie politique lui-même est encore précisé dans son aptitude à interpréter le réel.
Cette Économie politique du développement durable permet à chacun de s'approprier autrement l'histoire, la théorie et la pratique d'une notion devenue incontournable. Que l'on soit étudiant en Master ou de Doctorat, professionnel désireux de compléter ses connaissances, ou citoyen soucieux de ne pas se contenter « d'un seul son de cloche », cet ouvrage renouvelle l'approche du développement durable.