J'ai 40 ans et je n'aurai pas d'enfants. Je le dis depuis l'enfance, mais aujourd'hui on me croit. Il y a un vertige à m'en rendre compte : c'est sûr désormais, bientôt irrévocable.
Autour de moi, mes plus proches amies sont aussi ce qu'on appelle des « nullipares ». Nous sommes minoritaires, des femmes qui n'ont pas donné la vie, qui ne participent pas organiquement à la croissance démographique, à la pérennisation de l'espèce. Mais vous pouvez nous regarder sans crainte : ni sorcières, ni égoïstes, ni vaines, ni désespérées. Nous ne sommes pas moins complètes que nos mères, et nous sommes des femmes accomplies.
Mes amies sont aussi des littéraires. Je leur ai demandé de prendre la plume pour dire comment elles vivent cette féminité qu'on dit intransitive. Puis j'ai voulu élargir le cercle à d'autres écrivaines, pour que notre choeur résonne plus fort. Que ce soit par choix, par hasard, par solitude, par contrainte, la nulliparité est une flèche qui traverse nos vies et, peut-être, les réunit.
Nullipares rassemble les voix de dix autrices singulières. C'est un livre incarné, sensible et féministe, qui fait entendre une parole encore trop peu écoutée.
Avec les textes de Monique Proulx, Catherine Voyer-Léger, Sylvie Massicotte, Martine-Emmanuelle Lapointe, Brigitte Faivre-Duboz, Camille Deslauriers, Jeanne Bovet, Agathe Raybaud, Hélène Charmay et Claire Legendre.
« [...] s'il arrive à la poésie de passer pour une reine sans royaume, cette dernière n'en est pas pour autant découronnée. » (Brigitte Faivre-Duboz et Olivier Parenteau) Dirigé par Brigitte Faivre-Duboz et Olivier Parenteau, ce dossier de la revue Spirale est consacré à la poésie, plus particulièrement aux discours critiques qui tentent de la penser en France, au Québec et aux États-Unis (avec des recensions de Manon Plante, Gabriel Proulx, Olivier Parenteau, Michaël Trahan, Pierre Popovic, Laurence Ouellet-Tremblay et Sara Danièle Bélanger-Michaud). Ce numéro contient également un essai sur la critique signé David Turgeon, un entretien que l'artiste sonore Chantal Dumas a accordé à Charlotte Biron, un portfolio consacré à Jean-Sébastien Vague signé Patrice Loubier, et les critiques de Michaël Blais, Éric Debacq, Pierre Popovic, Camille Anctil-Raymond, Laurence perron, Émile Bordeleau-Pitre, Guillaume Asselin, Ginette Michaud, Isabelle Décarie, Jean-Pierre Vidal, Michel Peterson, Simon Levesque, Caroline Loranger et François Jardon-Gomez. (source: Spirale)