L'Éloge de l'oisiveté est une pépite dénichée dans l'oeuvre immense et protéiforme de Bertrand Russell. Dans la grande tradition des essayistes anglais (Swift, Stevenson), il manie le paradoxe pour s'attaquer aux fondements mêmes de la civilisation moderne. Derrière l'humour et l'apparente légèreté du propos se cache une réflexion de nature à la fois philosophique et politique qui s'exprime avec une ironie mordante : "Il existe deux sortes de travail : le premier consiste à déplacer une certaine dose de matière à la surface de la terre ; le second à dire à quelqu'un d'autre de le faire."
La lecture de cet essai peut nous fournir au moins une sorte de consolation, à une époque où les passions identitaires et religieuses menacent de plonger une nouvelle fois l'humanité dans le désastre. Russell passe au scalpel de son ironie les préjugés religieux, philosophiques, nationalistes et politiques du passé et du présent.
Considéré l'une des plus importantes figures intellectuelles du XXe siècle, Bertrand Russell a écrit sur de nombreux sujets, parmi lesquels l'éducation occupe une place de choix. Dans cette anthologie, la première du genre en français, Normand Baillargeon et Chantal Santerre ont réuni 18 textes qui présentent les principaux aspects de la vision de l'éducation développée par Russell et son rôle central pour toute société démocratique. Pour Russell, nous devrions éduquer les enfants afin de leur donner le savoir et les habitudes d'esprit nécessaires à la formation d'une opinion indépendante. Favoriser l'esprit de liberté, en respectant la personnalité de l'enfant et en stimulant «l'amour de la pensée aventureuse».
Qu'il soit question des finalités de l'éducation, du curriculum, de rôle de l'université ou encore des liens de l'éducation avec le politique ou la pensée critique, les écrits rassemblés dans ce recueil reflètent la grande cohérence des idées défendues par le célèbre mathématicien et philosophe anglais. Des décennies plus tard, il est frappant de découvrir la grande pertinence et l'actualité de ses réflexions, que ce soit concernant les pratiques éducatives, la formation de la personnalité des jeunes enfants, l'éducation intellectuelle, la délicate question de la discipline et de l'autorité, la compétition, l'éducation à la sexualité ou encore les rapports entre éducation et économie.
Écrits sur l'éducation intéressera autant philosophes et pédagogues, qui pourront prendre la mesure de l'intérêt de Russell pour l'éducation et de son action dans ce domaine, que les personnes simplement intéressées par les nombreux et passionnés débats à ce sujet.
Dans cet ouvrage de philosophie politique écrit dans le tumulte de la Première Guerre mondiale, le célèbre mathématicien et philosophe anglais Bertrand Russell avance que l'humanité court à sa perte et qu'il est impératif de modifier en profondeur notre manière de vivre, de penser, d'éduquer, de produire et de consommer, bref qu'il est absolument nécessaire de transformer le monde. Mais par-dessus tout, Russell nous rappelle à quel point la formulation d'idéaux doit être au coeur de tout engagement politique.
Capitalisme et socialisme, nationalisme et internationalisme, organisation du travail, progrès, liberté individuelle... Le texte tiré de conférences publiées pour la première fois en 1917 offre un condensé clair et accessible des positions que le philosophe défendra tout au long de sa vie. Dans cette première traduction intégrale en français de Political Ideals, présentée avec brio par Normand Baillargeon et Chantal Santerre, on retrouve le lyrisme, mais également l'humour et l'ironie qui caractérisent si bien Russell.
Un essai incontournable pour quiconque veut s'initier à la pensée sociale et politique de ce philosophe considéré comme l'un des plus importants penseurs du XXe siècle.
« Mon projet - mille fois plus économique et humain que la façon dont on mène actuellement la guerre - est le suivant : que les grandes puissances de l'Europe s'accordent afin que les garçons, lorsqu'ils atteignent dix-huit ans, soient divisés puis parqués en trois classes distinctes, la première comprenant la moitié d'entre eux, les deux autres étant chacune composée d'un quart. La classe constituée d'une moitié de ces garçons sera exécutée, sans douleur, dans une chambre mortelle. Quant aux deux autres classes, les membres de la première seront privés d'un bras, d'une jambe, ou d'un oeil, selon le bon vouloir du chirurgien ; les membres de la deuxième seront exposés jour et nuit à des bruits assourdissants, jusqu'à en provoquer une détresse nerveuse : folie, aphasie, cécité mentale ou surdité. Après quoi ils seront libérés et pourront former la population adulte de leur pays. » (Lettre au Times, 20 avril 1916)
Libéral dissident, Bertrand Russell évolue rapidement vers un socialisme non étatique et anti-autoritaire dont il se fait notamment l'écho devant des publics ouvriers, comme dans le cycle de conférences Political Ideals. Ce livre réunit quarante et un textes, tous inédits en français : conférences, articles de revue, éditoriaux et tracts, qui sont le reflet de ses idées et de son combat.
Bertrand Russell (1872-1970) a été le seul grand philosophe européen à s'opposer à la Première Guerre mondiale, du premier au dernier jour, par le discours et par l'action. Militant à plein temps avec les objecteurs de conscience, il est chassé de son université, interdit de séjour sur une partie du Royaume-Uni, et finalement emprisonné.
C'est par « L'autorité et l'individu » qu'en 1948 la BBC inaugurait un programme annuel de conférences (The Reith lectures), désormais célèbre. Cette première série de six conférences porte sur l'un des problèmes les plus débattus de l'époque moderne : le conflit entre l'ordre et l'autorité d'une part, la liberté individuelle et la créativité d'autre part. Comment entretenir la coopération nécessaire à la survie du groupe sans étouffer l'initiative individuelle et jusqu'au goût de vivre ?
Russell examine cette question dans toute sa complexité et esquisse des pistes de solution d'une étonnante actualité.
Bertrand Russell rédigea les trois essais qui composent cet ouvrage au cours d'un séjour qu'il effectua aux Etats-Unis durant la Seconde Guerre mondiale. S'adressant à un public d'étudiants, il y dessine le parcours intellectuel que devra suivre l'apprenti philosophe. Il lui propose de se consacrer d'abord à l'étude de la logique, des mathématiques et de l'histoire des sciences afin d'acquérir le mode de pensée le plus favorable à la philosophie, définie comme « l'art de la conjecture rationnelle ». Les exposés qu'il consacre avec sa clarté coutumière à la logique, « art de l'inférence », et aux mathématiques, « art du calcul », sont un éloge à des disciplines d'esprit toujours plus nécessaires pour faire face aux forces irrationnelles.
Dans la mesure où cet ouvrage propose une discipline de pensée rigoureuse et prudente, il conserve toute son actualité face aux forces ambiantes de l'irrationalisme et aux dogmatismes de toutes sortes.
En 1914, Bertrand Russell (1872-1970) a déjà accompli une bonne part des travaux de philosophie et de logique mathématique qui feront de lui un des plus importants penseurs du XXe siècle et il jouit d'une exceptionnelle renommée intellectuelle. Mais cette année-là, horrifié par la folie martiale qui déferle sur le monde, il rompt avec le milieu académique et s'engage dans un combat pacifiste, devenant l'ardent militant qu'il sera jusqu'à sa mort.
Mais la philosophie ne sera jamais bien loin pour ce militant. Et c'est ainsi que, en 1916, Russell a donné à Londres des conférences dans lesquelles il s'est efforcé, d'une part, de comprendre comment nos institutions ont pu nous conduire au désastre en cours et, d'autre part, d'imaginer de nouvelles institutions - économiques, politiques, éducatives et familiales - qui pourraient empêcher ce désastre de se reproduire.
L'ouvrage tiré de ces conférences, Principes de reconstruction sociale, qui n'a rien perdu de sa brûlante actualité, est généralement reconnu comme étant la plus importante contribution de Russell à la philosophie politique.
Ce document exceptionnel n'était malheureusement plus disponible aux lecteurs francophones depuis sa première et unique parution en français, en 1924. La présente édition vient combler cette lacune.
La traduction en a été entièrement revue et corrigée par Normand Baillargeon qui signe, en plus d'une substantielle introduction qui situe l'ouvrage dans la vie de Russell et dans son parcours intellectuel, l'appareil critique (notes et bibliographie) de cette nouvelle édition des Principes de reconstruction sociale.
Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Bertrand Russell. Philosophe, Mathématicien, Prix Nobel de littérature, infatigable militant pacifiste, Bertrand Russell (1872-1970) a su allier tout au long de sa vie la réflexion du logicien et l'action dans le siècle. Ce petit volume d'essais philosophiques (Le Mysticisme et la Logique, La Raison et l'Intuition, L'Unité et la Pluralité, Le Temps, Le Bien et le Mal), écrits au début de la Première Guerre mondiale, fait partie des premiers grands travaux du futur auteur de "La Connaissance humaine".