Septembre 1715. Louis XIV meurt. Ses guerres interminables ont laissé les caisses vides et un endettement public record. L'économie est en récession. Les impôts sont lourds et écrasent les producteurs. Le régent Philippe d'Orléans succède au grand roi. Il mène une politique de rigueur, impopulaire et inefficace. Philippe se laisse alors convaincre par un financier écossais du nom de Law, personnage romanesque fuyant la justice anglaise. Ce Law a sillonné l'Europe et assimilé toutes les techniques bancaires et financières modernes. Il propose de remplacer intégralement la monnaie d'or et d'argent par du papier !Séduit, le Régent laisse carte blanche à l'Écossais : création d'une banque - une première en France -, gonflement de la masse monétaire, rachat de la Compagnie du Mississippi. L'économie se redresse, la confiance revient, les taux d'intérêt sont au plus bas. Fin 1719, les titres de la dette publique sont échangés contre des actions de la compagnie qui devient à cette occasion collectrice des impôts. Le « Système » est né.Début 1720, Law est contrôleur général des finances. Plus puissant que le grand Colbert, il manipule la monnaie, contrôle la banque, la fiscalité et le commerce extérieur. Pour soutenir les actions de la Compagnie du Mississippi, il invente un mécanisme de type subprimes. C'est le règne de l'argent fou. Le système va s'effondrer en quelques mois.L'avertissement que nous lance la faillite spectaculaire de John Law, c'est qu'une monnaie qui n'est plus étalonnée sur le métal précieux voit son sort fondamentalement lié à celui de l'endettement public. C'est pour ne pas l'avoir compris que la zone euro est aujourd'hui en danger. Économiste et haut fonctionnaire, Bertrand Martinot a été conseiller à la présidence de la République en 2007-2008. Il est l'auteur de plusieurs essais économiques, dont Chômage : inverser la courbe (Les Belles Lettres, 2013), récompensé en 2014 par le prix Turgot du meilleur livre d'économie financière et par le prix Édouard Bonnefous de l'Académie des sciences morales et politiques.
Quatre ans après sa naissance, l'euro peine à trouver ses marques : croissance affaiblie, remontée du chômage, dégradation des finances publiques, crise profonde du "modèle" allemand. Au-delà des questions liées à la politique monétaire, cet essai fait le point de manière pédagogique et sans parti pris sur les questions économiques qui font débat : finances publiques, harmonisation fiscale, réformes structurelles. Monnaie politique par excellence, l'euro ne sera un facteur de cohésion et de prospérité que si la politique se réapproprie des territoires qu'elle n'aurait jamais dû déserter.
La persistance du chômage appelle une réflexion sur le droit du travail qui dépasse les oppositions simplistes sur les 35 heures, le licenciement ou la taille du Code du travail.À partir d'un constat clinique mettant le droit du travail à l'épreuve des faits, et mêlant analyses juridiques et économiques, cet essai explique comment le jeu des acteurs politiques et sociaux a conduit à une boulimie de normes, au détriment des employeurs comme des salariés et des chômeurs. Il élabore des propositions concrètes pour refonder notre droit du travail sur des bases modernes, prenant en compte la mondialisation et l'essor du numérique.Loin d'être un ouvrage académique, cet essai veut affirmer qu'un autre droit du travail est possible, fondé sur le dialogue social et qui renoue avec trois missions essentielles : libérer les forces productives, organiser l'activité économique et protéger les travailleurs. Les auteurs sont des praticiens. Bertrand Martinot est économiste, ancien délégué général à l'emploi et à la formation professionnelle. Franck Morel est avocat, ancien conseiller de quatre ministres du Travail.
Préfaces de Pierre Gattaz et Jean-Claude Mailly
Réalisé en partenariat avec l'Institut Montaigne