Socialisme = propriété d'État + planification. Cette équation simple résume la plupart des conceptions actuelles du socialisme, qu'elles visent à l'apologie des pays où ce système est « réellement existant », ou qu'elles les considèrent d'un oeil critique. L'équation symétrique n'est autre que : capitalisme = propriété privée + anarchie du marché. Le présent livre cherche à faire la critique de ces deux formules. Sur la base d'une fausse conscience de la réalité du capitalisme, le socialisme est défini comme société homogène contrôlée par l'État, où les catégories marchandes et capitalistes servent d'instruments à une gestion purement technique de l'économie. Cette vision du socialisme comme capitalisme organisé représente la théorisation des apparences trompeuses que fait surgir la propriété d'État. Et si elle n'était qu'une idéologie du capitalisme étatique ? De la révolution à 1954 (parution du Manuel d'économie politique), l'Union Soviétique voit se constituer un système économique, dont les thèses vont marquer profondément les conceptions contemporaines de tous les pays socialistes. Un processus riche d'enseignements et de questions sur les formes modernes du capitalisme, leur évolution et leurs idéologies.
À la fin du XXe siècle, la théorie du capitalisme de Marx sombrait dans les oubliettes de l'histoire. La chute des systèmes socialistes et l'hégémonie de la doctrine absolutiste du marché semblaient enterrer définitivement une conception jugée dépassée, dont les prédictions sur la fin prochaine du capitalisme avaient été réfutées par l'histoire.
La grande crise économique mondiale du début du XXIe siècle ravive la vision critique que Marx avait élaborée, celle d'un mode de production capitaliste contradictoire, dont le développement s'effectue à travers des convulsions périodiques au coût social considérable.
Cet ouvrage propose une introduction à la théorie marxienne développée dans Le Capital à travers la "critique de l'économie politique". Le capital y est défini comme un rapport social, comme un processus de "fabrication de plus" qui s'autonomise et finit par instrumentaliser les hommes qui le produisent. Deux conflits majeurs engendrent la dynamique singulière du système : le premier oppose le travail et le capital, le second les capitalistes entre eux, dans la concurrence qu'ils se livrent. Ses contradictions s'expriment et se résolvent provisoirement par des crises.
Penser le capitalisme aujourd'hui demeure un impératif et un défi. La théorie de Marx, ainsi que sa critique, peuvent encore y contribuer : par cela même Le Capital reste un ouvrage classique.
Quinze ans après 1989, huit pays d'Europe centrale et balte sont admis dans l'Union européenne, qui connaît ainsi le plus grand élargissement de son histoire. Dans une approche pluridisciplinaire, cet ouvrage examine les grands problèmes de l'intégration européenne pour les sociétés des nouveaux pays membres post-socialistes : sécurité et souveraineté, relations économiques extérieures, question agraire, inégalités régionales,... Il explore les principaux domaines où règne une incertitude sur l'avenir de l'intégration européenne au cours d'un tournant critique de son histoire.