Séverine Proulx a été élevée par sa tante Garance, une véritable globe-trotter. C'est pourquoi, à l'aube de la trentaine, la jeune femme, qui n'a jamais eu de véritable port d'attache, espère poser pour de bon ses pénates quelque part pour vivre enfin une vie « normale ».
Une offre d'emploi l'amène à Fermont, petite ville minière du grand Nord québécois connue avant tout pour son emblématique mur-écran, gigantesque édifice qui abrite la majorité des habitants et la quasi-totalité des commerces tout en servant de rempart contre les terribles vents de l'hiver qui sévissent à cette latitude.
Dès son arrivée et en dépit de l'ambiance qui plombe la ville - une femme a récemment été assassinée -, Séverine est séduite par la beauté sauvage de la nature qui entoure la petite communauté isolée... mais aussi par ses nouveaux voisins, Alban, un ex-monteur de lignes qui a la particularité d'élever des grenouilles, et Tshenu, un vieux Naskapi atteint de narcolepsie qui connaît tous les sentiers sillonnant les montagnes environnantes.
Or, quand Séverine apprend qu'une deuxième femme a disparu, sa nature anxieuse refait surface, et bientôt ce sont des visions morbides qui hantent son esprit. Comme si un lien ténu se nouait entre elle et une mystérieuse présence, comme si Séverine sentait sourdre des profondeurs même de la fosse du Labrador une sombre énergie...
Après la mort tragique de sa mère et de sa tante, le jeune Wilmard Boudreau, qui a grandi à Berthierville, est venu habiter l'île Kanty, au coeur de l'archipel de Tête-à-la-Baleine, en Basse-Côte-Nord, en compagnie de son père, Anselme, et de sa cousine Hypoline. De tempérament rêveur, Wilmard est aussitôt attiré par les rumeurs qui courent dans la région concernant un de leurs voisins, le vieux Nayati, que l'on dit immortel mais aussi la proie d'une malédiction ancienne. Et puis il y a Taliana, l'une des domestiques de Nayati, qui attise son désir...
Quand Hypoline découvre, en travaillant au jardin familial, le squelette d'un homme-oiseau au milieu duquel brille un pendentif, c'est Taliana qui, malgré les protestations de Wilmard, l'oblige à porter le bijou à son cou, une Taliana qui, aux yeux du jeune homme, s'intéresse beaucoup trop à sa cousine !
Depuis, Wilmard est inquiet et c'est pourquoi, en découvrant un soir le lit abandonné de sa cousine, il se lance aussitôt sa recherche. Mais des forces mystérieuses venues d'un lointain passé imprègnent l'archipel, et Hypoline, à bord d'une barque guidée par les créatures marines, vogue vers son tragique destin... vers la colère de Sedna.
L'écrivain J.P. April, qui dirige ce numéro d'été, s'ennuie des vieux feuilletons d'aventures et d'espionnage dans lesquels s'activaient l'agent 007, IXE-13 ou encore Indiana Jones. Pour contrer sa nostalgie, April a invité une palette d'auteurs, fins amateurs du genre, à se lancer dans un « retour du bon vieux futur ». Les nouvelles recueillies ici replongent dans l'univers du feuilleton avec un humour déjanté et un ton parodique qui se moque des conventions, mélangeant l'aventure, la science-fiction, le fantastique, le policier, l'horreur, l'érotisme et l'exotisme. La section «Thème libre » nous fait découvrir deux jeunes nouvelliers : Antoine Bustros et Morgan Le Thiec tandis que la section « Intertexte » se penche sur l'auteur de nouvelles argentin Cortázar.
Quatorze textes, quatorze écrivain.e.s qui explorent, par leur voix poétique ou narrée, différentes formes de manipulations du corps. Que les mutations soient contraintes, quotidiennes ou accidentelles, localisées ou absolues, tendres ou violentes, elles n'épargnent personne. Du réalisme à l'onirique, de l'intime au fictif, Épidermes met en scène des existences traversées de rencontres, de luttes et de transformations. Une constante demeure : le besoin criant de se sentir vivant.e.
- EXTRAITS DE L'AVANT-PROPOS -
... nous avons alors pensé que le crime aimait les complices et qu'il serait stimulant de concocter ensemble des plans crapuleux. Nous pourrions écrire un recueil à quatre mains, qui prendrait pour cadre les noires forêts, leurs zecs, les chalets près de lacs parfois anonymes. Nous avons aussi en commun, depuis nos premiers écrits, la propension à camper nos histoires en région, en milieux ruraux ou en territoires peu densément habités. Nous souhaitions, dans ce recueil, cartographier le Québec et, par-delà, proposer des escales tant en Gaspésie qu'en Mauricie, en Chaudière-Appalaches et dans le Bas-Saint-Laurent. Continuer à élaborer une toponymie du crime...
... dans toutes les nouvelles, des femmes seraient mêlées à des méfaits de différentes manières, les « signeraient » ou en seraient parfois les témoins. Les crimes prendraient des formes variées, de la voie de fait au vol en passant par le meurtre, le délit de fuite ou le fait de garder le silence sur une violation de la loi...
... notre troisième inspiration fut le calendrier sélène, le passage des différentes phases de la Lune - pleine, absente ou partielle - entre janvier et décembre. Saviez-vous qu'un certain nombre d'années comptent une lune perdue, treizième apparition dans le ciel de l'astre blême ?
Ariane & Maureen
Cet hiver, la revue Lettres québécoises vous invite à partager ses rêveries acides dans un dossier consacré à la dystopie, codirigé par Ariane Gélinas et Annabelle Moreau. Retrouvez-y une présentation historique de la dystopie au Québec par Jean-Louis Trudel et une série d'encadrés lexicographiques sur les termes et sous-genres de la dystopie par Mathieu Lauzon-Dics"o. Ariane Gélinas s'est, elle, entretenue avec cinq expert.es de la science-fiction. Jean-Michel Berthiaume réfléchit à la dystopie dans les maisons d'éditions généralistes, Virginie Fournier offre un tour d'horizon de la dystopie hors du roman et Élisabeth Vonarburg livre des carnets dystopiques inscrits dans une perspective historique. Pour cette édition, le cahier Création s'arrime au thème du numéro en présentant une suite poétique signée Isabelle Gaudet-Labine, une nouvelle inédite par J.-D. Kurtness et une lecture illustrée par D. Mathieu Cassendo de la nouvelle « Acousmatique » de Raphaëlle B. Adam, parue dans le recueil À l'est de l'apocalypse.
Le courant du gothique offre de manière renouvelée ses séductions macabres depuis des siècles. XYZ. La revue de la nouvelle vous invite à vous laissez séduire, à ne pas résister à l'attrait des ruines brumeuses, des cimetières baignés de lune, des ruelles enténébrées. N'ayez crainte et plongez dans les univers glauques et mystérieux des nouvellistes au sommaire du numéro Gothique : Claude La Charité (« La main d'Ibycus »), Martine Desjardins (« Nuit d'initiation »), Ghislain Cadieu (« Le voisin d'en haut »), Michel Lord (« L'ombre de Balsamo »), Philippe Labarre (« Le vaisseau d'or ») et Ariane Gélinas (« Floraisons »). Hors-thème, lisez les fictions brèves de Yan Hamel (« Gare Montparnasse »), Gabrielle Chevarier (« Ostinato », Chantal Fortier (« Dans l'oeil de l'oursin »), Antoine Dion-Ortega (« Mondanités ») et Emmanuelle Cornu (« Sylvie se prend pour un arbre »). Le numéro est clos par les recensions des recueils récents de Bernard Émond (Quatre histoires de famille), Gilles Pellerin (Horoscopiques) et Stéphanie Pelletier (Ce qui brûle bien).