Les phénomènes migratoires atteignent une ampleur inédite et suscitent de graves crises sociétales en Europe et ailleurs. C'est pourquoi il importe d'en renouveler les analyses en se penchant sur la condition des exilés. Si les discours actuels font du migrant une figure propre à alimenter chiffres et statistiques, ils gomment son vécu et ses parcours, ses espoirs et ses souffrances. Or, le migrant est d'abord un exilé, porteur à ce titre d'une identité plurielle et d'une expérience de multiappartenance propres à enrichir le vivre-ensemble. Comprendre le migrant en tant qu'exilé permettra de mieux l'accueillir et, en place d'un droit d'asile défaillant, d'esquisser les fondements d'un droit d'exil.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Qu'il se conjugue sur le mode de l'humour, du fantastique ou de la spiritualité, le légendaire juif doit s'entendre et se lire comme porté par le blanc de la page, la marge du texte, un commentaire en somme. « Ils virent des voix », est-il dit de la révélation du Sinaï. L'oralité n'est jamais opposée à l'écriture pour le judaïsme et son imaginaire puise aux deux sources.
Difficile de définir la notion de littérature migrante. Sous l'angle de la traduction, la catégorie devient pourtant plus identifiable. Les littératures migrantes ont pour principale caractéristique de produire une vaste translation culturelle d'un champ à l'autre, soit que l'écrivain ait adopté la langue du pays d'accueil et opère lui-même le processus de transfert, soit qu'il écrive encore dans sa langue d'écriture première et que ce travail appartienne au traducteur. Comment dès lors, écrivain ou traducteur, traduisent-ils à destination d'un lectorat qui les ignore ou ne les reconnaîtra pas des références culturelles, des accents ou autres distorsions phonétiques, voire des éléments relevant de codes minorisés ? Si l'écrivain allophone peut avoir recours à des pratiques translinguistiques massives dans son texte, le traducteur dispose-t-il, dans sa pratique, d'une même liberté ? Ce sont là quelques-unes des interrogations auxquelles le volume se propose de répondre.
L'édition hivernale de Circuit s'inscrit dans une série spéciale de numéros monographiques consacrés à des compositeurs québécois marquants. Après, Claude Livier, Gilles Tremblay, Ana Sokolovi´c, Denis Gougeon et John Rea, c'est au tour du travail du compositeur d'origine espagnole José Evangelista d'être célébré. « Attaché à la sophistication du système de notation musicale occidental, désirant également une communication directe et immédiate, c'est au contact de l'Autre qu'[Evangelista] a trouvé des réponses, en particulier dans le gamelan indonésien (balinais et javanais). Mais l'Autre, c'est souvent aussi soi-même (nous sommes "étrangers à nous-mêmes", selon la formule de Julia Kristeva). Ainsi, découvrant un jour une puissante empreinte de musiques arabes dans le folklore de son Espagne natale, Evangelista s'est mis à l'écoute des autres jusque dans les chansons de son enfance. »(Maxime McKinley). Un dossier signé Maxime McKinley, Flavia Gervasi, Anis Fariji et Alex Nouss, accompagné d'un catalogue des oeuvres dressé par Solenn Hellégouarch.
C'est peut-être précisément en tant qu'enjeu de récit, possible ou impossible, que la guerre pose à la littérature des questions spécifiques; peut-être la guerre fait-elle écrire parce qu'elle confronte à la question du racontable, du représentable. Autour de cette interrogation sont rassemblés ici des articles portant sur des textes de langues différentes, de littérature canonique aussi bien que populaire, de prose et de poésie, de fiction et de non-fiction.