Notre protection sociale est menacée par deux déficits. Celui, bien connu, de ses finances, qui nourrit l'inquiétude des Français sur l'avenir des retraites ou de l'assurance-maladie. Celui, trop négligé, de sa légitimité auprès des jeunes générations. Les jeunes sont en effet les " oubliés " de la protection sociale et perdent confiance dans son avenir. Sans ressources et sans légitimité auprès des jeunes actifs, notre " Sécu " risque fort d'être démantelée au profit des assurances privées et des fonds de pension.
Ce livre rompt avec l'alternative simpliste : préservation de l'existant ou sécurité sociale minimale. En se fondant sur les derniers travaux des sociologues et des économistes, l'auteur montre qu'une nouvelle voie est possible, celle de l'État social investisseur, en lieu et place de l'État-providence. Il décrit les dix orientations clés de cette refondation et explicite les nouveaux moyens de financement disponibles pour l'entreprendre.
Mieux accueillir et éduquer les jeunes enfants, investir dans la santé, notamment des plus jeunes, sécuriser les parcours professionnels, être actif plus longtemps et en même temps favoriser l'emploi des jeunes, prendre soin des aînés, tout cela dessine un futur aux retombées économiques, financières et sociales des plus prometteuses. La protection sociale y puisera une nouvelle légitimité économique mais aussi sociale, car les jeunes générations en bénéficieront davantage. La " Sécu " ne sera plus une " charge " sociale, mais l'investissement le plus rentable pour notre avenir.
Alain Villemeur, centralien, docteur en sciences économiques, chercheur associé à la chaire " Transitions démographiques, transitions économiques " de l'université Paris Dauphine. Il a notamment publié La Croissance américaine ou la main de l'État (Seuil, 2007).
Depuis vingt ans, l'insolente prospérité de l'économie américaine et la contre-performance européenne et française nourrissent le discours à la mode des " déclinologues " : à défaut d'imiter enfin le libéralisme et la flexibilité de l'Amérique, nous resterions durablement à la traîne. Il faudrait nous en remettre à la " main invisible " du marché, et amputer la main maladroite et sclérosante de l'État.
Or, ce diagnostic est un contresens total. L'auteur nous guide ici au cœur des politiques économiques américaines, et l'on découvre que la flexibilité ou le recul des régulations publiques ne sont pour rien dans une performance qui résulte, bien au contraire, d'une intervention massive de l'État qui soutient la croissance, promeut la recherche et l'investissement dans les nouvelles technologies et assure ainsi le plein emploi. On est à mille lieues de l'État minimal et du laisser-faire chers aux libéraux : toutes les interventions publiques interdites ou étroitement limitées dans l'Union européenne sont utilisées à volonté par les administrations américaines.
Avec une documentation imparable et dans un style limpide, l'auteur démontre que le déclin relatif de notre économie provient ainsi de l'abandon du " vieux " modèle keynésien européen que les Américains, eux, ont su préserver ! Mieux, il montre comment certains pays de l'Europe du Nord ont pu obtenir des performances comparables à celles des États-Unis, mais sans développer les folles inégalités qui caractérisent ces derniers. Notre " modèle social " de l'État-providence n'est donc pas en crise, c'est son abandon qui nous mène à la crise.
Alain Villemeur, ingénieur de l'École centrale et docteur en économie, est consultant et enseignant, après une carrière de cadre dirigeant à EDF. Il a notamment publié Réenchanter le monde (Éditions du Félin, en collab.) et La Divergence économique Etats-Unis / Europe (Éditions Economica). Il était aussi l'un des co-auteurs de l'ouvrage collectif La Raison du plus fort. Les paradoxes de l'économie américaine (Robert Laffont).
L'ambition de ce livre est d'apporter des réponses aux questions qui hantent aujourd'hui les démocraties occidentales. Faut-il augmenter les salaires?? Comment faire de l'innovation une source de nouveaux emplois?? Faut-il favoriser les investissements d'expansion pour lutter contre le changement climatique?? Comment éviter que la jeunesse soit une génération sacrifiée?? Faut-il parier sur la qualification des emplois?? Enfin, ne faut-il pas investir davantage dans le social?? C'est à partir de six nouvelles répartitions des revenus, du travail, des qualifications, des innovations, au sein de la société et de ses différentes générations, que peut s'établir une croissance durable, inclusive et partagée par tous. Ce livre marque un tournant majeur dans la réflexion économique. Il se fonde sur la réconciliation entre ces deux grands économistes?: Keynes, l'homme de la demande et du rôle de l'État, et Schumpeter, celui de l'innovation et de l'entrepreneur. Seule cette audace permet de penser le paradigme sur lequel devrait se construire l'économie de sociétés enfin apaisées. Jean-Hervé Lorenzi est professeur émérite de l'université Paris-Dauphine, président des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, président de la chaire « Transitions démographiques, Transitions économiques ». Alain Villemeur est ingénieur de l'École centrale de Paris, docteur ès sciences économiques, directeur scientifique de la chaire « Transitions démographiques, Transitions économiques ».
Aujourd'hui, un jeune sur quatre est au chômage, et toute une génération perd confiance en son avenir. Il y a là une rupture du contrat social qui constitue une véritable bombe à retardement pour la France.
L'avenir n'est pas forcément porteur de régressions. Encore faut-il bousculer nos approches, dépasser nos représentations sociales habituelles : plus que dans le passé, c'est par le concept de "générations" que peut être comprise notre société.
Ce livre fait le pari que nous pouvons répondre à l'immobilisme par un projet suffisamment novateur pour réinsérer les jeunes dans la société. Il porte quatre "contrats donnant-donnant", quatre propositions chiffrées et argumentées qui pourraient permettre de retrouver un juste équilibre entre générations et de créer les conditions d'un nouveau dynamisme.
Chômage, dépenses de santé, financement des retraites, formation : l'approche générationnelle permet de penser différemment les blocages de notre société, et de bâtir de nouvelles formes de cohésion.