Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Le présent ouvrage rend accessibles sept études, récentes ou plus anciennes, publiées depuis une trentaine d'années par Alain Plessis, en complément de sa thèse, qui portait sur l'histoire de la Banque de France sous le Second Empire.
On y retrouve les multiples facettes de la Banque de France comme objet d'histoire, de sa fondation, en 1800, à la Première Guerre mondiale. L'institut d'émission y est analysé comme entreprise à travers ses résultats financiers, comme institution monétaire et financière dans ses relations à l'Etat, aux banques et à l'économie, comme acteur des relations internationales, ou encore comme milieu social par le biais de l'étude de ses actionnaires.
Plus généralement, l'occasion a été offerte à l'auteur d'analyser et de mettre en perspective historique les fluctuations de plusieurs décennies de travaux et de recherches portant sur l'ensemble de l'histoire de la Banque de France, à l'heure où celle-ci s'apprête à célébrer le bicentenaire de sa naissance.
Pour ce troisième volume de la Mission historique de la Banque de France, Michel Lescure et Alain Plessis ont réuni une somme de travaux sur une "espèce oubliée" : les banques locales et régionales dans la France des années 1840 à 1914.
Jusqu'à la Belle Epoque, le monde de la banque de proximité n'est ni résiduel, ni condamné, ni archaïque, mais autre, au plein sens du terme. Dans l'essor des années 1840-1860, les banques locales s'avèrent bien adaptées aux formes encore légères de la première industrialisation, dont elles reflètent la dispersion dans l'espace français. Après 1870, face à l'hégémonie des grandes banques de dépôts, elles parviennent à s'adapter, notamment en assurant le crédit industriel auquel celles-ci répugnaient et en prenant appui sur les succursales de la Banque de France. Quelques années plus tard, certaines d'entre elles bravent les turbulences de la concurrence en se transformant parfois en de véritables banques régionales, dotées d'un réseau d'agences. Loin d'être des survivances en 1914, elles témoignent du fait que, comme l'indique Jean Bouvier dans l'un de ses derniers textes, "l'économie, en quelque sorte, sue toujours la monnaie dont elle a besoin".
Le grand commerce s'apparente, à la fois, à la conquête et au voyage. Son histoire est faite de l'audace des marchands, qui lancèrent leurs caravanes ou leurs navires au-delà des horizons rassurants de leur ville ou de leur région. Hermès, leur dieu protecteur au casque ailé, leur montrait le chemin et les invitait au voyage.
Cette histoire est faite aussi des mille produits variés, de première nécessité, ou de luxe, qui sont les marchandises du grand commerce : le sel et les blés de la Baltique trouvaient ainsi à s'échanger contre la soie et le poivre, qui arrivaient en Méditerranée par les côtes du Levant.
Alain Plessis et Olivier Feiertag racontent ici la fortune changeante des villes marchandes, l'activité bruyante des grands ports industriels de notre époque, les carrières fulgurantes des marchands célèbres. De nombreuses illustrations, superbement reproduites, restituent l'agitation colorée des quais de Venise ou de Bordeaux ; elles montrent la richesse et la puissance des grands négociants, de Jacques Coeur à James de Rothschild ; elles font sentir aussi la fascination pour les produits importés du lointain, les épices parfumées de l'Orient, ou le luxe piquant des articles de Paris.
L'actualité la plus récente, avec les perspectives du marché unique européen, se trouve ainsi éclairée et replacée dans le cours d'une longue évolution, où le commerce international se révèle être au coeur de notre histoire européenne.
À l'image des autres secteurs d'activité, le secteur bancaire a été marqué au XXe siècle par deux mouvements en apparence contradictoires : poussée de la concentration et progrès des grandes organisations ; maintien et adaptation des banques locales et régionales. Ce livre étudie les conditions de résistance et d'adaptation de ces banques en Europe occidentale. En mettant l'accent sur l'encastrement des stratégies bancaires, il montre que les banques commerciales qui survécurent surent concilier ancrage régional et effets de taille, économies de proximité et économies d'échelle, suivi des clientèles et division des risques. Dans les pays où les banques commerciales ne surent pas s'adapter, elles furent remplacées le plus souvent (mais pas toujours) par des banques parapubliques, principalement mutualistes, qui cumulaient les avantages de la proximité et de la moindre soumission aux impératifs de rentabilité.
Cet ouvrage interroge les conséquences de la survie ou de la disparition des banques locales et régionales en terme de développement économique.