D'un point de vue historique, la région de l'Afrique de l'Ouest se distingue comme l'une des régions les plus dynamiques du continent africain. Elle est le résultat d'un long processus souvent contradictoire et toujours contesté de formation, de dissolution et de recomposition d'un État. Ce processus ayant été accompagné, à différentes étapes, de larges mouvements des populations, la sous-région a dû résoudre un certain nombre de préoccupations tenaces et centrales liées à la gouvernance. À des degrés divers, celles-ci ont contribué à forger et à caractériser les systèmes d'État contemporains ainsi que les cultures politiques qui les sous-ten- dent. Elles vont des règles de base pour la constitution des communautés politiques aux modes d'administration des territoires politiquement constitués, en passant par les processus d'intégration des nouvelles populations et d'obtention de leur adhésion. Ces préoccupations se sont étendues aux systèmes d'équilibre des pouvoirs dans l'exercice du pouvoir politique, à l'articulation des droits et obligations des citoyens ainsi qu'à la définition et l'opérationnalisation des règles de succession politique. À bien des égards, la sous-région, depuis le début de l'histoire des formations politiques de l'Afrique de l'Ouest à nos jours, a été régulièrement confrontée à ces questions cruciales, simplement articulées sur le temps, dans des contextes locaux ou mondiaux (qualitativement) différents. Les chercheurs ont, depuis de nombreuses années, cherché à trouver les cadres interprétatifs appropriés pour comprendre la dynamique de la gouvernance en Afrique de l'Ouest - et ailleurs dans le monde en développement. Force est de constater que ces efforts sont, dans la plupart des cas, des tentatives de voir l'Afrique de l'Ouest à travers le regard des autres et non d'analyser les processus complexes qui s'y déroulent comme des résultats contradictoires du contexte et de l'histoire qui doivent être compris en tant que tels et dans ces circonstances spécifiques. Même si le rapport, objet de cette publication n'est pas de critiquer les principaux concepts et théories de la gouvernance, il faut d'ores et déjà avouer qu'il remet indirectement en question les approches qui, pour faire comprendre la gouvernance en Afrique de l'Ouest, procèdent exclusivement ou en premier lieu, en établissant des analogies avec les expériences historiques vécues par d'autres - en particulier, l'Europe et les États-Unis - ou en modélisant ces expériences pour en faire des normes internationales dont on voudrait se servir pour valider ou invalider toute autre expérience de gouvernance.
Odile Felgine nous avait déjà fait part de ses étonnantes pérégrinations dans Voyage chez les Si-Li et autres traversées. Ce livre semblait exhumé du fond des âges, comme si nous avions affaire à la nouvelle Enquête d'un Hérodote revenu du pays des songes. Dans des contrées aux frontières incertaines, limitrophes peut-être des territoires arpentés naguère par Henri Michaux, on allait à la rencontre de peuples et de tribus multiples, les Hi-Mi, les Aniputi, les Kori, les Chamb, les Si-Li... Scribe onirique, Odile Felgine se faisait aussi l'anthropologue exact de leurs modes de vie et de leurs mours, de leurs tendresses et de leurs obsessions. Ainsi observait-elle les coutumes des Intenses : « Ils se pressent dans les cavernes. Toutes. Celles de la Terre, celles du corps, celles de la mémoire. Ils changent sans cesse d'apparence et de nom : vibrations et vibrions, civettes et furets, répétant, sans cesse, les mots qui éclairent. » Et parmi les myriades de confréries Si-Li, force était de constater que la caste des brigands avait aussi sa manière de vénérer le verbe : « Car la langue de ce peuple est une sorte de sabir émis par des bosquets d'orchidées. Les brigands aiment à se parfumer de mots et de phrases, ils s'enveloppent dans des histoires qui leur tiennent chaud. »
In 2001 NEPAD - the New Partnership for Africa's Development - was launched by South African President Thabo Mbeke and Abdoulaye Wade, President of Senegal. Its founding assumption was that African governments had to take much more responsibility for their economic, political and social policy if real development were to be achieved. AFRICA & DEVELOPMENT CHALLENGES IN THE NEW MILLENNIUM is the first major attempt by African scholars and policy makers to evaluate the meaning of NEPAD in concrete terms. The authors raise key questions about NEPAD's ability to integrate Africa with the global economy, to overcome the challenge of poverty, and to bring about regional development. The book also addresses what NEPAD means for agriculture, industrialisation, trade and the « digital divide ». This is an important contribution to our understanding of NEPAD, why it has already run into extensive criticism, and the prospects for a new, more positive chapter in Africa's development.
No one can fail to be aware of the incredible impact that the IMF and the World Bank have had on Africa. Their structural adjustment programmes were deliberately designed to shock African economies into free market reform and ensuing stability. But when « getting the prices right » first swamped the World Bank's African economic plans in the early 1980s, few bothered to analyse the politics of a reform package whose immediate impact was violent and unsettling. While Africa has come a long way since then, the goal of market reform must be as important as the task of understanding the politics of unleashing the forces of the market. Not least, is the question of democratisation, which the Bank itself now attempts to force through with loan conditions. This book is the culmination of intense debate by African authors across the continent. Three sections make up a comprehensive analysis of adjustment regimes, their perspectives and the political context in which they have survived, or not. Country case studies in both Anglophone and Francophone Africa round up the analysis.