Aventure sans pareille d'un certain Hans Pfaall

À propos

Aventure sans pareille d'un certain Hans Pfaall (The Unparalleled Adventure of One Hans Pfaall dans l'édition originale) est une nouvelle d'Edgar Allan Poe, parue en juin 1835, dans l'édition du magazine mensuel Southern Literary Messenger, conçue comme un canular journalistique par Poe. Elle fut traduite en français par Charles Baudelaire. Dans cette nouvelle, présentée sous la forme d'un journal, un homme nommé Hans Pfaall entame un voyage fantastique en ballon, partant de Rotterdam dans le but d'atteindre la Lune. Extrait : D'après les nouvelles les plus récentes de Rotterdam, il paraît que cette ville est dans un singulier état d'effervescence philosophique. En réalité, il s'y est produit des phénomènes d'un genre si complètement inattendu, si entièrement nouveau, si absolument en contradiction avec toutes les opinions reçues que je ne doute pas qu'avant peu toute l'Europe ne soit sens dessus dessous, toute la physique en fermentation, et que la raison et l'astronomie ne se prennent aux cheveux. Il paraît que le... du mois de... (je ne me rappelle pas positivement la date), une foule immense était rassemblée, dans un but qui n'est pas spécifié, sur la grande place de la Bourse de la confortable ville de Rotterdam. La journée était singulièrement chaude pour la saison, il y avait à peine un souffle d'air, et la foule n'était pas trop fâchée de se trouver de temps à autre aspergée d'une ondée amicale de quelques minutes, qui s'épanchait des vastes masses de nuages blancs abondamment éparpillés à travers la voûte bleue du firmament. Toutefois, vers midi, il se manifesta dans l'assemblée une légère mais remarquable agitation, suivie du brouhaha de dix mille langues ; une minute après, dix mille visages se tournèrent vers le ciel, dix mille pipes descendirent simultanément du coin de dix mille bouches, et un cri, qui ne peut être comparé qu'au rugissement du Niagara, retentit longuement, hautement, furieusement, à travers toute la cité et tous les environs de Rotterdam.

Rayons : Littérature > Romans & Nouvelles

  • Auteur(s)

    Edgar Allan Poe

  • Éditeur

    Bibebook

  • Distributeur

    Immatériel

  • Date de parution

    14/03/2013

  • EAN

    9782824706252

  • Disponibilité

    Disponible

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Edgar Allan Poe

La vie d'Edgar Poe fut une longue pérégrination, de ville en ville et de solitude en solitude, dans une Amérique qui ne peut le comprendre.
Fils d'acteurs de tournées, phtisiques et alcooliques, il naît dans une roulotte cahotante. En 1811, il est orphelin et confié à la charité de la bourgeoisie de Richmond. Il est adopté par la famille Allan qui s'installe pour quelque temps à Liverpool: l'Angleterre mystérieuse va impressionner l'enfant et lui donner le goût du fantastique macabre. Il suit des études classiques et littéraires. A l'Université de Virginie, il commence à contracter des dettes de jeu et rompt avec son père adoptif qui refuse de les payer.
En 1833, il connaît un premier succès en remportant un prix à un concours organisé par le Saturday Visitor de Baltimor avec son récit "Manuscrit trouvé dans une bouteille". Il entre au Souther Literary Messenger de Richmond et en deviendra rédacteur en chef en 1835. Mais l'alcool et les drogues le plongent dans des accès de dépression et il perd son emploi. Dix ans plus tard, il publie le Corbeau qui bouleverse le public. Poe connaît alors une courte période d'engouements et de succès mondains. Les dettes et l'alcool le précipitent définitivement dans la déchéance.
Nul ne saura jamais ce que furent les derniers jours de sa vie: on le découvre, le 3 octobre 1849, dans un ruisseau, près de Light Street à Baltimore. Il meurt quatre jours plus tard au Washington Hospital.

"Je n'ai commis qu'une seule faute: je n'ai pas su être heureux. Jamais! Pas même un jour, pas même une heure. La création elle-même, joie des poètes plus sensibles, était pour moi plus angoissante que rédemptrice. La cause première de mon infortune, maintenant, je la connais. J'ai toujours eu peur de la vie. D'une sensibilité exacerbée et malade depuis ma plus tendre enfance, secoué, ébranlé jusqu'au bout par la malchance et la misère, la vie de tous les jours, la réalité quotidienne étaient pour moi un continuel motif de terreur. J'avais l'impression d'être contamment suspendu à la limite des deux royaumes, d'être un enfant à demi mort, enchaîné, de façon incompréhensible, à un spectre nostalgique. L'enfant avait peur des ténèbres; le spectre, de la lumière. L'un et l'autre aspiraient à la mort et la redoutaient tout ensemble. La vie, c'était pour moi l'hallucination, l'ennemie, la condamnation. Chaque fois que je tentais de m'accorder avec elle, j'étais blessé, repoussé; je me faisais l'effet d'un ange voulant s'asseoir à un banquet de monstres. L'amour lui-même ne parvint pas à me sauver, car la femme est une des plus parfaites incarnations de la vie, et j'avais de la vie une indicible terreur." (Le Jugement Universel de Giovanni Papini)

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