Introduction à la sécurité économique - Tome 1

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À propos

Chapitre I
Entreprendre et se développer en milieu hostile : le storytelling capitaliste du XXIe siècle
1. Darwin Business ! Innover et conquérir... ou périr
Le capitalisme n’est pas ce que croyaient les philosophes et les économistes écossais du XVIIIe siècle. Il diffère également des analyses qu’en construisaient les néoclassiques du XIXe. Quant aux libéraux du siècle dernier, ils semblaient pareillement à distance du réel des entreprises et du ressenti quotidien des salariés, des consommateurs et des citoyens. Tous ces théoriciens hyper-rationalistes du système capitaliste l’assimilèrent à une dynamique pacificatrice des rapports sociaux et des relations internationales. Toutefois, le commerce n’adoucit pas les mœurs... Il apporte certes le développement, il a permis sans aucun doute de sortir de la misère des générations entières depuis 1945, et en particulier – de nos jours – dans les pays émergents, mais il exige toujours d’être encadré et « challengé ».
D’abord contraint par les structures du monde ancien entre la Révolution française et la IIIe République (pour ce qui est du cas de la France), son échec à se stabiliser de manière autonome lors de la crise des années 30 conduisit les gouvernements occidentaux à édifier l’Etat keynésien dès le lendemain de la Seconde Guerre mondiale. La mort du monde soviétique et la mondialisation firent éclater cet équilibre entre libéralisme et socialisme. Désormais, il n’y a plus de contre-modèle autorisant à modérer les appétits d’un capitalisme financier excessivement carnassier, tandis que les pays émergents, Chine en tête, nous donnent des cauchemars.
Si vous êtes un entrepreneur, faire des affaires au XXIe siècle ne vous laisse pas le choix : se battre ou périr constitue la seule alternative imaginable ! Le capitalisme à l’heure de la mondialisation fabrique de la concurrence mécaniquement. Dans beaucoup de secteurs d’activité, le nombre d’acteurs capables de rivaliser pour conquérir le même marché se révèle impressionnant. Un opérateur chinois peut tenter de racheter une entreprise ou de s’imposer, par exemple, dans la vente d’électroménager ou des smartphones en produisant des conséquences en cascade, qui finiront par toucher les PME d’un territoire le plus reculé qui soit. L’immunisation concurrentielle n’existe plus. Dans les deux cas cités, il suffit de lire l’actualité récente pour s’en convaincre. Le 15 janvier 2016, General Electric annonça qu’il vendait son électroménager au groupe chinois Qingdao Haier (pour 5,4 milliards de dollars, soit 4,9 milliards d’euros). En septembre 2014, son intention était de céder cette activité à son concurrent suédois Electrolux : elle renonça début décembre en regard de l’opposition des autorités américaines de la concurrence. En juillet, le département américain de la justice avait incité la justice fédérale à interdire l’opération au motif qu’elle faciliterait des hausses de prix allant jusqu’à 5% en limitant la concurrence. Il rejeta ensuite en octobre une proposition de cession d’actifs soumise par Electrolux, notamment propriétaire des marques Frigidaire, Kenmore et Tappan.

  • Auteur(s)

    Eric Delbecque, Frederic Giqueaux

  • Éditeur

    UPPR Editions

  • Distributeur

    Numilog

  • Date de parution

    07/08/2017

  • EAN

    9782371682184

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    40 Pages

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  • Poids

    1 533 Ko

  • Diffuseur

    Numilog

  • Entrepôt

    Numilog

  • Support principal

    ebook (ePub)

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